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Un bilan mitigé pour la stabilité financière en 2018

Bilan mitigé en 2018 pour la stabilité financière. Celle-ci a connu des «avancées importantes» en termes de renforcement du cadre analytique et de modélisation des outils et instruments macroprudentiels. Toutefois, elle continue à faire face à des défis de portées diverses, tel qu’il ressort du rapport 2018 sur la stabilité financière qui livre une vue d’ensemble des principales tendances économiques et financières observées en lien avec la stabilité financière

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L’année écoulée aura été mitigée sur le plan de la stabilité financière. Dernière année de la feuille de route triennale 2016-2018 adoptée au titre de la stabilité financière, a, en effet, connu des «avancées importantes» aussi bien sur le plan du renforcement du cadre analytique qu’en matière de modélisation des outils et instruments macroprudentiels. C’est ce qui ressort du rapport 2018 sur la stabilité financière, élaboré par les autorités de régulation du système financier, à savoir Bank Al-Maghrib (BAM), l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). 
Ces avancées sont attribuées par les auteurs du rapport à la coordination inter-autorités et avec la Direction du Trésor et des finances extérieures, visant à renforcer la surveillance macroprudentielle et à maintenir la stabilité financière.
Cette stabilité continue, toutefois, à faire face à des défis de portées diverses, tel qu’il ressort du rapport qui livre une vue d’ensemble des principales tendances économiques et financières observées en lien avec la stabilité financière. 

Ainsi, indique le rapport, dans une conjoncture internationale peu favorable, les risques liés à la position extérieure demeurent à un niveau moyen, en dépit du creusement du déficit du compte courant, qui s’est établi à 5,5% du PIB après 3,4% en 2017. Ce déficit devrait, toutefois, s’améliorer progressivement entre 2019 et 2020, selon les projections de la banque centrale qui table aussi sur une augmentation en 2019 des réserves internationales nettes qui continueraient d’assurer plus de 5 mois d’importations. Le rapport a relevé aussi que la croissance économique a ralenti à 3% après 4,2% un an auparavant, tirée vers le bas par les activités non agricoles (2,6% au lieu de 2,9% en 2017) et la valeur ajoutée agricole (4% après 15,2%).
Concernant les finances publiques, le document note que le déficit budgétaire (3,7% du PIB) est supérieur à la fois aux prévisions de la loi de Finances (3%) et à la réalisation de 2017 (3,5%). Ce déficit devrait, selon BAM, se creuser à 4,1% en 2019 et s’alléger à 3,8% en 2020. Pour le ratio de la dette du Trésor rapportée au PIB, il augmenterait à 66% avant de reculer en 2020.
Autre point faible relevé par l’édition 2018 du rapport sur la stabilité financière, la poursuite du ralentissement du crédit bancaire destiné aux entreprises non financières notamment privées, avec des niveaux encore élevés à la fois des créances en souffrance et des délais de paiement inter-entreprises. Ainsi, l’endettement financier de ces entreprises s’est atténué d’une année à l’autre de 2,1 à 1,5% sous l’effet essentiellement de la nette décélération de leur dette bancaire en lien avec la faible dynamique des activités non agricoles, explique le rapport. 
De même, le taux des créances en souffrance avoisine 10% pour les entreprises non financières, dont les délais de paiement «continuent globalement d’afficher des niveaux préoccupants», particulièrement, en ce qui concerne la TPE. Idem pour les créances en souffrance des ménages, dont le montant «s’est accru significativement», ramenant le taux de défaut à 7,8% en 2018 au lieu de 7,3% un an plus tôt.
Dans ce tableau gris, un point lumineux : il s’agit du secteur financier qui, dans un environnement «porteur de risques», «continue de disposer d’un bon niveau de capitalisation et demeure rentable». En effet, relève le rapport, les banques ont dégagé un résultat net de 11,2 milliards, en hausse de 2,9% après le rebond de 17,6% enregistré en 2017.
De ce fait, la rentabilité de leurs actifs (ROA) s’est établie à 0,9% et celle des fonds propres à 9,5%. Le ratio de solvabilité moyen des banques s’est élevé à 14,7% contre 13,8% en 2017. Toutefois, les créances en souffrance des banques se sont accrues de 3,7%, leur taux de défaut moyen s’étant établi à 7,3% contre 7,5% en 2017 et le besoin de liquidité s’est de nouveau accentué en 2018.

Banques résilientes
Les exercices de stress tests réalisés confirment globalement la résilience des banques marocaines face aux chocs.  Pour ce qui est du secteur des assurances, les primes ont progressé de 6% contre 9,1% un an plus tôt à 43,1 milliards, tandis que les résultats nets ont décru, passant de 3,8 à 3,5 milliards. Le rendement des capitaux (ROE) reste néanmoins à un niveau «appréciable» de 9,4%. 
La marge de solvabilité (414%) est plus de 4 fois le minimum réglementaire requis. Ces excédents de marge devraient se réduire de manière significative avec le passage vers un régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques. S’agissant des régimes de retraite, le rapport pointe une forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) de la CNSS et du RCAR, ainsi que l’importance des engagements de la CMR au titre des droits acquis avant la réforme qui menace sa pérennité à court terme, avec un épuisement des réserves projeté pour 2027.
Le rapport indique enfin que les composantes du marché des capitaux sont restées stables en 2018, à l’exception du marché boursier. Ainsi, les émissions des titres de dette privée ont atteint 69,6 milliards, en hausse de 30%, indique le document qui estime que le risque de crédit de cette dette reste limité. 
Pour le marché boursier, la liquidité est restée structurellement faible et plusieurs sociétés de Bourse ont enregistré des pertes compte tenu de la faiblesse de leurs chiffres d’affaires dans un marché fortement concentré, est-il noté. Ces sociétés de 
Bourse gardent cependant une structure financière équilibrée, nuance le rapport. 

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