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«“Booder is back” parle de moi, de mon parcours dans le monde artistique et du fait d’être papa»

«“Booder is back” parle de moi, de mon parcours dans le monde artistique  et du fait d’être papa»
Booder.

Le Matin : Vous revenez avec un nouveau spectacle au Maroc. Parlez-nous-en ?
Booder
  : C’est un honneur et une fierté de présenter mon spectacle au Maroc, mon pays d’origine. C’est toujours un plus de jouer chez moi et je suis très content que Jamel Debbouze m’ait donné la possibilité de jouer à Marrakech.
Je présente le spectacle Booder is back, que j’ai écrit, qui parle de moi, de mon parcours dans le monde artistique et du fait d’être papa. Je parle un peu de la société dans laquelle je vis. 
J’emmène les gens avec moi dans ma chambre pour parler de tout cela.

«Booder is back» change au fil des spectacles...
C’est un spectacle vivant qui change à chaque fois. Je joue un extrait de théâtre classique, mais on ne peut pas faire abstraction de ce qui se passe dans la salle. Il y a une dame qui se lève, un bébé qui pleure, un téléphone qui sonne, un monsieur qui s’en va... C’est vivant et ce n’est jamais dans le même spectacle.
On se pose souvent la question : comment créer un spectacle d’humour ? Comment cela se passe-t-il pour vous ?
Le plus dur est de ne rien faire. Un spectacle part d’un sujet, une idée. La première question qu’on se pose est de quoi j’ai envie de parler. Il faut être assez universel et surtout éviter une écriture très communautaire. Quand j’ai écrit «Booder is back», je me suis dit : qu’est-ce qui va intéresser les gens ? Et je me suis lancé dans l’étape de l’écriture. Après, il y a l’étape des tests sur scène pour voir si ça marche ou pas. C’est un chantier, c’est beaucoup de fabrication et, à chaque fois, on rajoute une pierre à l’édifice.

Vous avez des personnes auxquelles vous faites confiance et qui vous conseillent pour vos spectacles ?
Si on dit sur scène quelque chose qui n’est pas drôle, ça se voit immédiatement. Quand j’ai terminé «Booder is back», je l’ai présenté à des personnes de ma génération issues des quartiers populaires pour voir si ça leur parle, parce qu’on rigole beaucoup dans ces quartiers. C’est compliqué de faire rire des gens qui font rire, c’est compliqué. Ensuite quand j’ai vu que j’avais réussi à capter leur attention, j’ai joué à La Rochelle en France auprès des personnes âgées pour voir si j’intéresse aussi cette génération. À ma grande surprise, ils ont ri. Pas aux mêmes endroits que les jeunes, mais ils ont rigolé. Je me suis alors dit que je tiens un spectacle très universel et très rassembleur.

En préparant votre spectacle, est-ce qu’il y a des thèmes que vous évitez de traiter ?
Il y a des thèmes qui ne vont pas avec moi. Je suis encore un enfant dans ma tête. On peut voir mon spectacle avec ses parents, ses grands-parents et ses enfants.
 Il n’y a pas de vulgarité parce que mon éducation ne me le permet pas. Je ne fais pas non plus des spectacles uniquement sur la politique par exemple, car je ne la maîtrise pas. Dans la vie, je parle politique, mais elle n’occupe pas 100% de ma vie.
Je peux glisser des petits messages. Ce n’est pas que j’ai peur, mais je ne maîtrise pas ce genre de comédie. Je parle de l’islam parce que je suis musulman pratiquant. Actuellement en France, beaucoup de personnes ont peur des musulmans, mais je comprends leur peur à cause des émissions de télé. Donc je développe cela de façon drôle. Je suis plus dans le cartoonesque, dans les blagues, les grimaces, les anecdotes. Je fais beaucoup d’improvisation. 
Si je fais un style qui n’est pas le mien, ça se verrait. Le succès doit être naturel. Chacun a son humour sur scène. Il faut être naturel, il faut être soi-même et créer une alchimie avec le public.

Quels sont vos projets après Marrakech du Rire ?
J’espère déjà partir en tournée avec ce spectacle et le jouer le plus longtemps possible. Je serai aussi en tournage de cinéma en été pour un film avec Fatsah Bouyahmed, Alban... J’ai une pièce de théâtre en préparation. Je ne la sortirai pas maintenant mais à l’avenir. On est des artisans, on écrit. 

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