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Burkina Faso Panorama

Le Burkina Faso est un pays enclavé d’Afrique subsaharienne, à faible revenu et aux ressources naturelles limitées. Sa population, qui croît au rythme annuel moyen de 3,1%, était estimée à près de 18,6 millions en 2016. L’économie est fortement dominée par l’agriculture qui emploie près de 80% de la population active. Le coton est la culture de rente la plus importante, même si les exportations aurifères ont pris de l’importance ces dernières années.

Burkina Faso Panorama

Situation politique
Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays de la sous-région, connaît un contexte sécuritaire de plus en plus difficile. Longtemps préservé, le pays est entré dans un cycle d’attaques djihadistes de plus en plus fréquentes. Pour surmonter ensemble ces difficultés communes, les pays du Sahel (la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad) ont constitué le G5 Sahel en février 2014.
Pour accompagner les efforts de ces pays et les aider à stabiliser la région tout en poursuivant leurs politiques de développement, l’Union européenne, la France et l’Allemagne, le Programme des Nations unies pour le développement, la Banque africaine de développement et la Banque mondiale ont fondé l’Alliance Sahel en juillet 2017. L’Espagne, l’Italie et le Royaume uni se sont joints à l’Alliance. Et d’autres partenaires seront amenés à y prendre part.

L’économie en bref
La croissance économique s’est accélérée à 6,4% en 2017 (contre 5,9% en 2016), principalement à la faveur d’une production aurifère en expansion, et d’une hausse des investissements publics dans les infrastructures. L’augmentation de la consommation liée à l’accroissement de la masse salariale a également soutenu la croissance. Bien que le taux d’inflation soit demeuré faible à 0,4% en 2017, il est en hausse par rapport à 2016 (-0,2%). Cela reflète la faible performance de la campagne agricole 2017-18 qui a entraîné un déficit céréalier de 12%.
Les finances publiques se sont fortement détériorées, avec un déficit public qui s’est creusé à 7,7% du PIB en 2017 contre 3,5% en 2016. L’accroissement de 1 point de pourcentage du PIB des recettes fiscales n’a pas suffi à compenser l’augmentation des salaires, des transferts et des investissements publics. Le gouvernement a eu recours à une combinaison d’aide concessionnelle et d’emprunts sur le marché régional pour financer le déficit public.
Le déficit du compte courant s’est également détérioré à 8,4% du PIB en 2017 (contre 7,2% du PIB en 2016), dû à la hausse du déficit de la balance commerciale résultant des importations et du prix des cours internationaux de pétrole.
Les perspectives économiques demeurent favorables à court et moyen termes, avec une croissance du PIB qui devrait se stabiliser autour de 6% pour la période 2018 à 2020. L’économie devrait être soutenue par le secteur agricole, celui des services et des mines. Les exportations nettes et la consommation privée devraient également soutenir la croissance à moyen terme. L’inflation devrait se maintenir en dessous de 3% conformément aux critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaines (UEMOA)
Le déficit du compte courant devrait se maintenir à 8% du PIB en 2018 et décliner à 7% du PIB au cours des deux à trois prochaines années. Le déficit budgétaire (dons compris) devrait se réduire à 5% du PIB en 2018, puis à 3% du PIB à partir de 2019 conformément à la limite du déficit public défini par l’UEMOA.
Ces perspectives sont toutefois sujettes à des risques internes et externes importants. Sur le plan extérieur, le pays est vulnérable aux fluctuations des prix d’importation de pétrole, des variations des cours de l’or et du coton. Sur le plan intérieur, la menace terroriste et les mouvements sociaux, y compris les grèves de la fonction publique peuvent avoir des impacts négatifs sur le secteur minier et sur le tourisme.

Développement humain
Malgré une amélioration sensible ces dernières années, les indicateurs de santé maternelle et infantile n’ont toujours pas atteint les taux fixés par les Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU et le Plan national de développement économique et social (PNDES). Entre 1998 et 2016, le taux de mortalité maternelle a baissé de 484 pour 100.000 naissances vivantes à 330, tandis que le taux de recours à la contraception a baissé de 34,3% en 2014 à 31,1% en 2015, avec un taux de fécondité de 5,4 enfants par femme. Le pourcentage d’accouchements assistés a progressé de 76% à 81,9% en 2016.
La mortalité infantile chez les enfants de moins de cinq ans a également diminué de 129‰ à 81,6‰, ainsi que la mortalité néonatale qui est passée de 31‰ en 2003 à 23,2‰ en 2015. D'une manière générale, la mortalité infantile a aussi beaucoup baissé pour atteindre 43‰ en 2015 contre 90‰ en 1998 (EMD 2015). En 2014, l'espérance de vie était de 58,6 ans.
Malgré une tendance à la baisse, la malnutrition demeure endémique avec une prévalence de la malnutrition aiguë de 7,6% en 2016, contre 15,5% en 1998 et des retards de croissance de 27,3% (contre 34,6% en 1998 (SMART 2016).
Le Burkina Faso a réalisé des progrès en matière d'éducation avec taux brut de scolarisation (TBS) qui est passé de 3% à 4% entre 2011 et 2016. Cela représente un taux d’achèvement de 88,9% au primaire, de 49,0% au niveau post-primaire et 16,2% au secondaire. 
On constate également une amélioration dans le domaine de l’égalité hommes-femmes, avec la même proportion d’accès et d’achèvement du cycle primaire chez les filles et les garçons. En revanche, des disparités apparaissent au niveau post-primaire, et se creusent dans l'enseignement secondaire où seuls 5% des filles terminent leurs études secondaires, soit deux fois moins que les garçons
Le taux de pauvreté a légèrement baissé entre 2009 et 2014, passant de 46% à 40,1%.

Défis du développement
Le Burkina reste vulnérable aux chocs climatiques liés aux variations pluviométriques et aux cours mondiaux de ses produits d’exportation.
Son développement économique et social dépendra en partie de la stabilité politique du pays et de la sous-région, de son ouverture au commerce international et de la diversification de ses exportations. 

Le Plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020) du pays se chiffre à environ 26,3 milliards de dollars américains. 
Pour l’accompagner, le Groupe de la Banque mondiale a adopté en juillet 2018 son Cadre de partenariat (CPF) avec le Burkina Faso pour la période 2018-2023. Aligné sur les objectifs du PNDES, ce cadre guidera le soutien du Groupe de la Banque mondiale au cours des cinq prochaines années.
Le portefeuille actuel de la Banque mondiale au Burkina Faso comprend une trentaine de projets dont 7 régionaux représentant un engagement total de 1,6 milliard de dollars.

Société financière internationale (IFC)
L'engagement actuel de l’IFC, filiale du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, au Burkina est estimé à 58 millions de dollars finançant des projets dans cinq secteurs principaux : les mines, la finance, les assurances, l’électricité et le commerce. Il mobilise également plus de 10 millions de dollars en services de conseil.
La stratégie de l’IFC repose sur deux piliers :
de l’appui-conseil et de l’assistance technique au gouvernement pour mettre en place des mesures susceptibles d’améliorer le climat des affaires, le secteur de la santé et les partenariats public-privé ;
des financements directs en faveur d’entreprises. Principalement dans les secteurs des infrastructures, de l’industrie, des services, de l’industrie agroalimentaire, des mines, de l’énergie et des établissements financiers.
L’IFC accompagne le développement des PME au Burkina par le biais de financements et de garanties accordés aux établissements bancaires. Elle appuie également le gouvernement dans la mise en œuvre de réformes destinées à améliorer le climat des investissements.
L’IFC soutient, en outre, le développement du secteur sanitaire avec l’Initiative pour la Santé en Afrique (HiA), en se concentrant particulièrement sur le secteur privé de la santé.

Secteur de l’eau et de l’assainissement
Le Burkina Faso a obtenu des résultats remarquables dans le secteur de l’eau et de l’assainissement que la Banque mondiale accompagne depuis plus de 15 ans. 
Le Projet sectoriel eau en milieu urbain (PSEU : 2009–2018) En décembre 2016, environ 610.000 personnes avaient accès à l’eau courante grâce aux branchements domestiques et aux bornes-fontaines ; près de 440.000 personnes avaient accès à de meilleurs services d’assainissement et quelque 120.000 élèves profitaient de meilleures installations sanitaires à l’école, avec un impact positif sur leur santé et leur taux d’assiduité scolaire.
Tous les efforts réalisés dans ce secteur bénéficient directement à plus de 1,7 million de personnes. En juin 2018, la Banque mondiale a approuvé un financement d’une ampleur sans précédent de 300 millions de dollars qui devrait permettre d’améliorer l’accès, la pérennité et l’efficacité des services d’eau et d’assainissement en milieu urbain et rural et bénéficier, à terme, à 2,4 millions de personnes.

Le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP)
Ce projet a permis d’augmenter les revenus de ses bénéficiaires et promouvoir les exportations agricoles. Il a profité directement à quelque 385.000 personnes, dont 30% de femmes ; près de 66% de ses bénéficiaires ont vu leurs revenus augmenter d’au moins 50%. Les exportations agricoles ont atteint 275.000 tonnes (soit un résultat supérieur à l’objectif initial de 106.500 tonnes) sur les marchés internationaux et à 206.000 tonnes (contre 96.000 tonnes prévues) sur les marchés régionaux. Source : Banque mondiale

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