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Le capital immatériel, ce précieux ingrédient

Le nouveau modèle de développement du Maroc doit accorder la priorité à la création d’emplois, la réduction des inégalités sociales et territoriales ainsi que l’amélioration des revenus des citoyens. Il doit aussi encourager les investissements dans les régions les moins développées, alléger le fardeau fiscal et élargir la protection sociale. C’est la recette promue par les intervenants à un débat organisé hier par la Banque centrale.

Le capital immatériel, ce précieux ingrédient
«Malgré toute la volonté et un effort budgétaire de près de 6% du PIB, nous avons des difficultés à mettre notre système éducatif sur la voie qui permettrait de disposer des compétences que requiert le marché du travail», a déclaré Abdellatif Jouahri, wali de BAM.

Le nouveau modèle de développement du Maroc doit être conçu selon une approche participative, incluant l’ensemble des composantes du pays. Il doit accorder la priorité à la création d’emplois, la réduction des inégalités sociales et territoriales et l’amélioration des revenus des citoyens. C’est ce qui a expliqué Mohamed Berrada, universitaire et ancien ministre des Finances lors du Congrès africain de l’Econometric Society tenu hier à Rabat. Organisé par Bank Al-Maghrib (BAM), cet événement avait pour objectif de créer un espace d’échange et de débat constructif pour faire avancer la théorie économique en lien avec les statistiques et les mathématiques.
C’est devant une salle comble que Berrada a passé en revue les fragilités du système économique marocain, tout en mettant l’accent sur l’important rôle du secteur industriel qui, selon lui, constitue la base principale de la création des emplois directs et indirects. «L’investissement dans le capital fixe ne suffit pas pour la conception d’un nouveau modèle de développement, il est essentiel d’investir aussi dans le capital immatériel et surtout dans la qualité du capital humain à travers l’éducation», estime-t-il. Et à Abdellatif Jouahri, wali de BAM, d’insister sur l’importance de la recherche et des publications scientifiques, les considérant comme de puissants facteurs pour le développement de différents secteurs. 
«Développer le capital humain et la recherche n’est pas un objectif facile, nous en sommes bien conscients. Malgré toute la volonté et un effort budgétaire de près de 6% du PIB, nous avons des difficultés à mettre notre système éducatif sur la voie qui permettrait de disposer des compétences que requiert le marché du travail et encore plus le développement de la recherche et l’innovation», regrette-t-il. 
Quant à Larabi Jaïdi, professeur à l’Université Mohammed V de Rabat, il est revenu sur les forces et faiblesses de l’actuel modèle de développement du Maroc. Certes, le pays a entrepris une panoplie de réformes économiques, sociales et sociétales qui ont boosté son économie. Cependant, ce modèle de développement présente des faiblesses notamment un cadre macroéconomique sensible aux chocs internes et externes, une industrialisation lente, une économie qui ne respecte pas assez l’environnement et l’insuffisance d’un capital humain qualifié. 
Pour Zouhair Chorfi, secrétaire général du ministère de l’Économie et des finances, le nouveau modèle de développement du Maroc devrait reposer sur cinq principaux éléments : renforcement des infrastructures, consolidation des relations commerciales du pays avec l’international, performances du secteur financier, ouverture des capitaux et développement des politiques sectorielles. Le congrès a été marqué par l’intervention du professeur Christopher A. Sims, lauréat du prix Nobel de l’économie en 2011 de Princeton University. Celui-ci a présenté les résultats purement techniques de ses recherches sur les crédits. 

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