Cet événement à la double ambition de mettre en exergue l’historique du caractère des pièces de monnaie, ainsi que l’approche des artistes plasticiens du point de vue esthétique et de la gestuelle. D’où le fait que l’exposition rassemble en même temps des pièces de monnaie depuis les Idrissides jusqu’à maintenant, puis les œuvres de cinq artistes qui travaillent sur le caractère depuis plusieurs années, pour montrer son côté esthétique et performant.
Selon le commissaire de l’exposition, Abderrahmane Benhamza, «les cinq peintres participant à cette prestation sont connus pour leur démarche graphique qui prend la lettre comme prétexte pour dévoiler sa gestuelle et son côté graphique.
Ils donnent une saveur spéciale à cette lettre en cassant le côté stéréotypé de la lettre. C’est tout un duel entre ce qui a été produit en termes de monnaie et ce qui a été innové en travaux plastiques et en art graphique. Car pour les artistes plasticiens, la lettre n’est qu’un symbole».
Abderrahmane Benhamza ajoute que certains de ces artistes l’ont libérée de son aspect normatif guindé pour la voir se dissoudre totalement ou en partie dans un chromatisme primarisé, d’autres l’ont fait se prendre dans des ramifications semi-décoratives, qui en dévoilent le sens et la consonance, ou encore se répandre en forme virtuelle dans un espace plastique à forte teneur matiériste.
Toujours est-il, comme l’indique le directeur du Musée Bank Al Maghrib, Abderrahim Chaâbane, que l’objectif de cette exposition est de jeter la lumière sur deux types de créations artistiques, la lettre dans la monnaie, puis sa présence dans l’art plastique. «Ce sont deux arts qui diffèrent dans la forme, mais se réunissent à travers le travail sur la lettre arabe. Cette dernière fut utilisée tout au long de l’histoire dans la monnaie qui symbolise le pouvoir de l’État.
C’est pour cela qu’on lui a toujours donné de l’importance en choisissant les meilleurs artistes calligraphes pour la confection des monnaies.
Au Maroc, chaque dynastie régnante veillait à se démarquer à travers l’embellissement de sa monnaie, symbole de son pouvoir en forme, en contexte et en calligraphie», précise le directeur du Musée.