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Pourquoi la CDT n’a pas signé l’accord du 25 avril 2019

Huit ans après l’accord du dialogue social du 26 avril 2011, le gouvernement est enfin arrivé, jeudi 25 avril 2019, à convaincre les partenaires sociaux de signer un nouvel accord. Mais ce succès reste incomplet en raison de la position d’une centrale syndicale, la CDT, qui a claqué la porte des négociations à la dernière minute, rejetant les termes de cet arrangement qu’elle juge décevant pour la classe ouvrière.

Pourquoi la CDT n’a pas signé l’accord  du 25 avril 2019
Le gouvernement, trois centrales syndicales et la Confédération générale des entreprises du Maroc ont signé, jeudi dernier à Rabat, le nouvel accord social qui vise essentiellement à améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires et des employés du secteur privé.
L’accord ayant couronné le dialogue social entre le gouvernement, le patronat et les trois centrales syndicales a été signé, jeudi 25 avril 2019. «C’est un accord historique», estiment certains, mais pour d’autres, «ce résultat ne répond pas aux attentes des classes ouvrières et il n’y a aucune garantie pour que ce qui a été signé soit respecté». Attendue depuis huit ans, c’est-à-dire depuis la signature du dernier accord relatif au dialogue social du 26 avril 2011, la signature d’un nouvel accord n’a pas pu obtenir l’unanimité de l’ensemble des partenaires sociaux. En effet, la Confédération démocratique du travail (CDT), deuxième force syndicale marocaine, a claqué la porte, car elle a jugé que cet accord ne répondait pas aux attentes de la classe ouvrière et qu’il ne reprenait pas les propositions qu’elle a demandé à inclure dans le document final.

Par ailleurs, il faut le souligner, l’accord a été signé par trois parmi les centrales syndicales les plus représentatives. Il s’agit de l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), représentées par leurs secrétaires généraux. Du côté du patronat, c’est le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) qui l’a signé. Et c’est le Chef du gouvernement qui l’a signé au nom de l’Exécutif.

Saâd Eddine El Othmani a relevé à cette occasion qu’en s’engageant à mobiliser les ressources financières nécessaires à cet accord, le gouvernement ambitionne de consolider la confiance entre l’administration et les différents partenaires sociaux et économiques. Il a également réitéré l’engagement de l’Exécutif à poursuivre le dialogue, ainsi que sa ferme volonté d’instaurer un partenariat constructif basé sur la consultation permanente, afin de servir les intérêts du pays et consolider la stabilité politique et sociale.

C’est un accord «équilibré», qui souligne la disposition de tous les partenaires sociaux à s’entendre pour aller de l’avant et aboutir à des solutions, a relevé Salaheddine Mezouar, président de la CGEM, à l’issue de la cérémonie de signature de l’accord. Il a précisé que les engagements consignés dans cet accord tripartite mettent en avant une volonté commune d’améliorer les conditions de travail à travers l’amélioration du climat des affaires et de l’investissement.

Pour sa part, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, a indiqué que cet accord représente une «première phase dans la perspective de réaliser le reste de nos revendications justes et légitimes. Le syndicat veillera au suivi de l’application des dispositions de l’accord», a-t-il déclaré.

De son côté, le secrétaire général de l’UGTM, Nâam Mayara, a estimé que cet accord est de nature à rétablir la confiance entre les partenaires du dialogue social, soulignant l’importance d’en traduire les dispositions dans les faits. Pour sa part, le secrétaire général de l’UNTM, Abdelilah El Halouti, a relevé que les syndicats, les représentants des travailleurs et le gouvernement ont réussi, après un dialogue social marqué par certaines difficultés, à aboutir à cet accord. Bien qu’il ne réponde pas à l’ensemble des revendications des syndicats, l’UNTM estime qu’il s’agit d’un pas important, tant au niveau de la hausse des salaires des fonctionnaires et des employés du secteur privé qu’au niveau de la hausse des allocations familiales et l’amélioration des conditions de promotion pour certaines catégories, a-t-il expliqué.

Cependant, jouant les trouble-fêtes, la CDT affirme qu’elle continuerait de militer pour arriver à un «véritable dialogue», nous déclare son secrétaire général, Abdelkader Zaïr. Il faut le rappeler, la Confédération avait principalement quatre points qu’elle tenait à intégrer dans l’accord du dialogue social d’avril 2019. Il s’agit, tout d’abord, de programmer les mesures destinées à améliorer le revenu de la classe ouvrière à partir du premier mai et à s’engager à exécuter ce qui reste des dispositions de l’accord du 26 avril 2011. Le deuxième point exige de retirer tous les textes de loi à vocation socio-syndicale pour les discuter dans le cadre du dialogue social. Il aussi est question d’utiliser la terminologie de dialogue et négociation collective en lieu et place du vocable de concertation. Le quatrième point appelle à une révision de l’impôt sur le revenu et à en dispenser les pensions de retraite à partir de la loi de Finances 2020.

Ce sont les points que la CDT a défendus avant de se retirer, nous explique Abdelkader Zaïr qui ne cachait pas son étonnement de la position des autres syndicats. D’ailleurs, en réponse à la question de savoir s’il y a eu des concertations entre les centrales syndicales avant la signature de l’accord de dialogue social, il a donné une réponse accusant indirectement les autres syndicats signataires. «Nous sommes un syndicat indépendant. Nous prenons nos décisions par nos propres instances. Nous ne sommes pas un syndicat qui reçoit des instructions en dehors de ses structures», a-t-il déclaré. 

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