La cité ismaïlienne a célébré, jeudi dernier, le 82e anniversaire de la bataille des eaux de Boufekrane, une épopée historique et héroïque dans la lutte pour la liberté du Maroc et le recouvrement de son indépendance. S’exprimant lors d’un meeting organisé à cette occasion, le haut commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’Armée de libération, Mustapha El Ktiri, a rappelé qu’au mois de septembre 1937, les valeureux habitants de la ville de Meknès et de ses environs se sont soulevés en masse contre les autorités coloniales françaises, suite à la promulgation de l’arrêté viziriel inique datant du 12 novembre 1936 qui visait à changer la canalisation des eaux de Boufekrane pour irriguer les domaines des colons, tout en privant les Meknassis d’arroser leurs terres.
M. El Ktiri a ajouté que cette décision offensante avait des effets négatifs sur les habitants, dont les conditions de vie s’étaient détériorées, et les mesures d’expropriations des terres et l’imposition des agriculteurs et des artisans ont causé des dégâts économiques et sociaux aux habitants meknassis et créé un mécontentement de toutes les couches de la société, notamment après l’échec des démarches pacifiques déployées par la commission de défense des eaux de Boufekrane, composée des notables de la ville, notant que les protestations contre la privation des habitants des eaux de l’Oued ont donné lieu à l’arrestation des membres de cette commission.
Le soulèvement des eaux de Boufekrane, qui a eu lieu les 1er et 2 septembre de l’année 1937, a-t-il dit, a donné du fil à retordre aux autorités du protectorat et leur a montré le fort attachement des Marocains à leurs terres et à la défense inconditionnelle de leurs richesses, malgré toutes les formes d’oppression et de supplices. «La ville de Meknès était une forteresse du nationalisme, du militantisme et de la résistance et a inscrit l’une des pages et des épopées glorieuses de la lutte nationale, grâce aux sacrifices des Meknassis et leurs nobles actions pour l’intégrité de la patrie et la défense de ses constantes nationales et religieuses, ainsi que ses piliers historiques et civilisationnels», a-t-il poursuivi.Le haut commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’Armée de libération a, par ailleurs, relevé que de la bataille des eaux de Boufekrane a fait l’objet de nombreuses études et recherches d’universitaires et de poètes marocains, dont Ibrahim El Hilali, Bouchta Bouaasria, Abderrahman Benzeydoun et Mohamed Ben Issa, tout en mettant en valeur la bravoure et l’esprit de patriotisme dont ont fait preuve les Marocains pour combattre les plans de l’occupant visant leur assujettissement et la spoliation de leurs ressources en eau.La bataille de Boufekrane, dite aussi bataille d’eau douce, était la seule issue pour faire face à la politique du fait accompli que tentaient d’imposer les colons. Elle constitue aussi une occasion de tirer les enseignements de l’histoire de la lutte pour l’indépendance et renforcer l’adhésion des générations actuelles et montantes au processus d’édification d’un Maroc unifié, moderne, démocratique et prospère, conformément aux Hautes Orientations de S.M. le Roi Mohammed VI. Ce meeting, qui s’est déroulé en présence notamment du gouverneur de la province de Meknès, Abdelghani Sebbar, et des élus, a été marqué par la remise de Ouissams Royaux à six membres de la famille de la résistance et par un hommage à dix autres résistants, outre la remise d’aides financières et sociales à plusieurs membres de la famille de la résistance et de l’Armée de libération et leurs ayants droit.