17% des femmes adultes ont accès à un compte bancaire au Maroc contre 41% des hommes. Un gap important qui place le Maroc parmi les mauvais élèves dans l’inclusion financière des femmes, selon la dernière étude Findex de la Banque mondiale (2017). «Cette disparité, plus marquée à la base de la pyramide socio-économique, crée un cercle vicieux : sans accès aux services financiers, les femmes ne peuvent saisir les opportunités offertes par le marché, ce qui amplifie les inégalités entre les sexes. Pour la population féminine, l’exclusion financière reflète une exclusion économico-sociale associée à des facteurs culturels», a souligné Bank Al-Maghrib, à l’occasion de la célébration de la Journée arabe de l’inclusion financière le 27 avril.
Celle-ci, lancée au cours du mois de février, couvre 7 régions du pays et vise à mettre en évidence les principaux facteurs définissant les différents profils des femmes rurales tout en identifiant les pistes à explorer pour une inclusion financière efficace en faveur de l’autonomisation économique de ce segment de la population. En 2e phase, il s’agira de mener une enquête quantitative fondée sur les résultats de la première phase.
L’enquête aura pour mission d’évaluer et mesurer, auprès d’un échantillon représentatif de la population, les différents aspects d’exclusion des femmes rurales, leur potentiel en termes de capacité et de motivation pour leur autonomisation économique ainsi que les prérequis d’une inclusion financière efficace. Ce projet mettra à la disposition de Bank Al-Maghrib et de ses partenaires des informations pertinentes pour mieux orienter les travaux de la Stratégie nationale d’inclusion financière et des politiques sectorielles.L’inclusion financière des femmes, une priorité
L’inclusion financière des femmes figure parmi les priorités du Conseil des gouverneurs des banques centrales et des institutions monétaires arabes. Le Conseil qui a célébré le 27 avril la Journée arabe de l’inclusion financière, sur le thème «L’inclusion financière pour un développement durable», a appelé les pays arabes à améliorer l’accès des femmes, mais aussi aux jeunes et aux TPME, à des services et produits financiers adaptés à leurs besoins, à des coûts et dans des conditions raisonnables. Il insiste également sur la nécessité de protéger leurs droits, en renforçant leurs connaissances et en les sensibilisant aux questions financières afin de leur permettre de prendre les bonnes décisions en matière d’investissement. Le Conseil souligne, par ailleurs, l’importance croissante des nouvelles technologies dans le secteur financier et bancaire et les opportunités qu’elles offrent pour améliorer l’efficacité des opérations financières et bancaires, en particulier dans le soutien de l’accès au financement et aux services financiers et la promotion de l’entrepreneuriat.
