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Le chômage ne décrocherait pas des 10%

L’économie marocaine ne devrait pas se soustraire en 2019 au cycle de ralentissement qui la caractérise ces dernières années, selon le HCP. L'institution maintient, en effet, inchangée sa prévision de croissance pour cette année, soit 2,9%. Un ralentissement qui résulterait d’une stagnation de la valeur ajoutée du secteur primaire et d’une amélioration à «petits pas» des activités non agricoles.

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Le Haut Commissariat au Plan (HCP) persiste et signe. La sortie du cycle de ralentissement de la croissance économique nationale n’est pas pour cette année. Cette institution chargée de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques estime, en effet, que le produit intérieur brut devrait se contenter d’une croissance de 2,9% en 2019 (soit le même niveau avancé par le HCP en juillet dernier) au lieu de 3% en 2018.
«Les prévisions économiques pour l’année 2019 confirment le ralentissement de la croissance économique nationale de 3,6% durant la période 2010-2017 à 2,9% en moyenne entre 2018 et 2019», a indiqué Ahmed Lahlimi Alami, mercredi dernier à Casablanca, lors de la présentation du budget économique prévisionnel 2019. Le haut commissaire au plan a attribué cette décélération «particulièrement aux difficultés des activités non agricoles à se réinscrire dans un sentier haussier» pour se stabiliser à 3% seulement entre 2018 et 2019 au lieu d’une moyenne de 4,2% sur la période 2008-2012.
Les prévisions du HCP reposent sur la réalisation d’une production céréalière moyenne pour la campagne agricole 2018-2019 et une consolidation des activités des autres cultures et celles de l’élevage. Les projections sont également basées sur une hausse de 3,6% de la demande mondiale adressée au Maroc, un redressement de près de 3% des transferts MRE (Marocains résidant à l'étranger) et sur la progression de 4% des recettes touristiques. De même, le rythme d’accroissement des investissements directs étrangers se consoliderait de 10%.
Toujours selon le HCP, la valeur ajoutée du secteur primaire ralentirait à 0,1% après 3,8% en 2018. Les activités non agricoles devraient, quant à elles, poursuivre leur amélioration à «petits pas (…), en l’absence d’impulsions permettant l’enclenchement d’une reprise soutenue de la demande qui concernerait davantage la production locale et non pas les importations». Elles afficheraient ainsi une croissance de 3,1% au lieu de 2,9% estimé pour 2018, sous l’effet de l’amélioration prévue de 3,1% du secteur secondaire et de 3,2% des activités tertiaires.  

Cette baisse de régime de la croissance économique se traduirait par de faibles créations nettes d’emploi, note le HCP, qui table sur un taux de chômage de 10,1% au lieu de 10% en 2018 et 10,2% enregistré en 2017. Les prévisions du HCP font ressortir une autre constante : la contribution de la demande intérieure. «Dans une ligne de continuité de son modèle historique, la croissance continuerait d’être soutenue en 2019 par la demande intérieure, avec cependant un rythme en léger retrait par rapport à 2018, alors que la contribution de la demande extérieure nette, bien qu’en légère amélioration, resterait négative», relève Ahmed Lahlimi.
Ainsi, la demande intérieure devrait s’accroitre de 3,4% en 2019, avec une contribution à la croissance de 3,8 points au lieu de 4 points en 2018. Cette hausse provient aussi bien de la consommation que de l’investissement. La consommation finale nationale progresserait, en effet, de 3,3% ramenant sa contribution à la croissance du PIB à 2,6 points au lieu de 2,4 points en 2018. Elle serait soutenue notamment par la consommation des ménages qui augmenterait de 3,5%, maintenant à 2 points sa contribution à la croissance du PIB. La consommation des administrations publiques évoluerait, quant à elle, de 2,9%, contribuant de 0,5 point à la croissance du PIB.

Concernant l’investissement, la formation brute de capital fixe s’améliorerait de 3,2% et sa contribution à la croissance passerait de 0,8 point en 2018 à 0,9 point en 2019.  Par contre, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance du PIB resterait négative de l’ordre de 0,8 point en 2019 après un point l'année dernière. Et ce, malgré une croissance prévue de 5,9% pour les exportations et de 6,4% pour les importations.
Côté finances publiques, le déficit budgétaire s’allégerait à 3,7% du PIB, après 3,9% estimés pour 2018, selon le HCP. Une prévision qui repose sur une évolution des recettes courantes qui représenteraient près de 20,8% du PIB et des dépenses ordinaires qui atteindraient 19,8% du PIB, selon le HCP qui table sur 5 milliards de DH de recettes de la privatisation. La hausse des dépenses, il l’attribue notamment à celles de fonctionnement qui seraient tirées par des dépenses du personnel devant dépasser 112 milliards de DH, soit 46,5% des recettes qui seraient générées par l'État. Les dépenses de compensation seraient, par contre, en baisse, bénéficiant du recul des prix des matières premières, souligne le HCP qui estime également que les dépenses d'investissement représenteraient 5% du PIB en 2019. S’agissant de l’évolution de la dette, celle du Trésor passerait à 66,1% du PIB au lieu de 65,8% en 2018 et le taux d’endettement public global se situerait à 82,5% du PIB après 82,2% en 2018.  Globalement, le financement de l’économie serait encore marqué par la faible mobilisation de l’épargne intérieure, relève le HCP. Celle-ci représenterait 22,2% du PIB au lieu de 22,5% en 2018. L’épargne nationale se situerait, quant à elle, à 27,7% du PIB et l’investissement brut baisserait à 32% du PIB au lieu de 32,4% en 2018. De ce fait, le besoin de financement s’allégerait à 4,3% du PIB au lieu de 4,5% en 2018.
Par ailleurs, le HCP s’attend à une amélioration de près de 3% du crédit bancaire et de 1,2% de l’inflation en 2019. 

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