Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Le CMC insiste sur le juste milieu fiscal

Le Centre marocain de conjoncture se joint au débat sur la réforme fiscale. Il insiste notamment sur le juste équilibre à trouver entre une fiscalité accommodante pour accompagner la croissance et inciter à l’investissement et à la prise de risque et un système d’imposition pour renflouer les caisses de l’État.

Le CMC insiste sur le juste milieu fiscal

Le débat sur la réforme fiscale se poursuit, à quelques jours des troisièmes Assises de la fiscalité qui se tiendront à la fin de cette semaine à Rabat. Et c’est au tour du Centre marocain de conjoncture (CMC) de se joindre à cet important effort de réflexion. Ainsi, selon les économistes du CMC, l’une des grandes questions qui doivent préoccuper les acteurs qui animeront les débats lors de ce grand évènement est le juste équilibre à trouver entre «une fiscalité accommodante pour accompagner la croissance et inciter à l’investissement et à la prise de risque et un système d’imposition pour renflouer les ressources de l’État».
En fait, relève le centre, qui a consacré sa dernière publication mensuelle à la fiscalité, d’une part, l’État fait face à un besoin important de financement de son budget et à la difficulté d’accéder à plus de ressources. D’autre part, le niveau d’imposition est aujourd’hui assez pénalisant pour les ménages, l’entreprise et les investisseurs. Les prélèvements au titre de la fiscalité rapportés au PIB atteignent, en effet, actuellement un niveau élevé comparativement à la moyenne de la région, soit 23%, indique le CMC. Si l’on inclut les cotisations sociales et les autres contributions similaires, le montant total des prélèvements obligatoires dépasse 30% du PIB et est pratiquement comparable aux taux observés dans certains pays de l’Union européenne. 
Ce qui fait du poids des prélèvements obligatoires sur les ménages «une réalité socio-fiscale difficile à évaluer», estime le Centre. Certes, concède-t-il, de nombreuses réformes ont été apportées pour alléger son poids sur les différents agents économiques, en particulier les ménages. Toutefois, nuance-t-il, le Maroc reste l’un des pays d’Afrique qui connaissent le taux de prélèvement obligatoire (prélèvements fiscaux et cotisations sociales) le plus élevé du continent. La question qui se pose est de savoir si le niveau de prélèvement est socialement acceptable dans la durée, s’interrogent les conjoncturistes.
Les économistes du CMC relèvent également un alourdissement de la fiscalité sur le facteur travail. En effet, «la restructuration de l’impôt engagée depuis plus de trois décennies a induit un glissement sensible de la fiscalité de la consommation vers la fiscalité sur le capital et le travail». Les estimations montrent que le taux d’impôt implicite du facteur travail a gagné près de 10 points en l’espace d’une quinzaine d’années contre 3,2 points pour le facteur capital, selon le CMC. Ce dernier insiste sur le redressement de cette tendance pour le soutien à la compétitivité des entreprises à travers le transfert d’une partie des charges fiscales attachées au facteur travail vers la consommation finale. 

Lisez nos e-Papers