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Le Collectif marocain de placement en familles d’accueil voit le jour

À l’occasion de la Journée nationale des droits de l’enfant, le Collectif marocain de placement en familles d’accueil, fraichement créé, a organisé samedi dernier sa cérémonie de lancement.

Le Collectif marocain de placement en familles d’accueil voit le jour
Les membres du Collectif ont exprimé leur souhait de consolider leurs expériences afin de mener conjointement un plaidoyer pour la mise en place d’un cadre juridique en faveur de la famille d’accueil.

L’Association Anir d’aide aux enfants en situation difficile, l’Association Bayti, la Fondation Amane pour la protection de l’enfance (FAPE), SOS Village d’Enfants (SOS VE) et le bureau régional de la Ligue marocaine pour la protection de l’enfance de Taroudant sont les 5 associations qui composent le Collectif marocain de placement en familles d’accueil, lancé samedi 25 mai à Casablanca, à l’occasion de la Journée nationale des droits de l’enfant. Au cours de cette cérémonie, les représentants des cinq associations fondatrices ont expliqué que le Collectif a pour objectif d’unir les forces de toutes les ONG œuvrant dans le domaine de la protection des enfants abandonnées pour défendre le droit de chaque enfant de grandir au sein d’une famille et protéger juridiquement les familles désireuses de les accueillir. «Le placement en familles d’accueil est une option de prise en charge de remplacement parmi d’autres qui sont privilégiées : la réinsertion familiale en famille biologique, la famille élargie, le placement en Kafala et enfin la famille d’accueil. Cette dernière permet ainsi de prendre en charge les enfants sans protection familiale. L’Organisation des Nations unies reconnaît l’importance de la famille dans l’épanouissement harmonieux de l’enfant. Chaque enfant a le droit de grandir au sein d’une famille qui lui apporte protection, amour et soins», souligne le Collectif. Et d’ajouter que «Chaque jour au Maroc, un enfant par heure est abandonné, nous rappelle le rapport «L’enfance abandonnée au Maroc» réalisé par Unicef Maroc et la Ligue marocaine pour la protection de l’enfance. Ces enfants, placés en institutions, sont privés de milieu familial. À ces enfants s’ajoutent ceux qui, au sein même de leur environnement familial, se retrouvent dans des situations à risques. Si les Nations Unies prévoient des dispositions en faveur de la famille d’accueil afin de répondre aux besoins de l’enfant, le gouvernement marocain a également affirmé son engagement en matière de protection des enfants. En 1993, le Maroc a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), dont le cadre d’orientation et de mise en œuvre est fixé dans les Lignes directrices relatives à la protection de remplacement pour les enfants. Malgré ces avancées, un vide juridique perdure autour du statut de la famille d’accueil, d’où l’importance de créer le Collectif marocain de placement en famille d’accueil».

Les fondateurs du Collectif rappellent également que les associations de protection de l’enfance ont été proactives en matière de placements d’enfants en familles d’accueil. Historiquement, un dispositif pilote «famille d’accueil» a été mis en place en 2008 par Bayti. Par la suite, les associations fondatrices du Collectif ont rejoint cette cause et œuvrent ensemble pour la mise en place d’un cadre juridique et procédural. Les associations s’appuient sur l’article 471 du Code de procédure pénale qui prévoit la possibilité de confier des enfants à une «personne tierce digne de confiance». «Un enfant qui ne grandit pas au sein d’une famille qui l’aime et le défend est un enfant privé d’affection et de protection durant toute sa vie. Dans ce sens, Bayti œuvre depuis 1995 pour replacer les enfants abandonnés soit dans leur famille biologique ou dans des familles d’accueil. Et afin de mieux connaitre ces familles d’accueil, nous avons décidé de lancer une étude sociologique qui a été réalisée par le professeur Hakima Laala, sociologue. Cette étude a démontré que 60% des familles marocaines sont prédisposées à accueillir des enfants en situation difficile et que la prise en charge «institutionnelle» montre ses limites, car les enfants vulnérables en sortent avec un niveau d’études insuffisant», a expliqué Yamna Taltit, représentante de l’association Bayti lors de la cérémonie de lancement du Collectif.

De son côté, Béatrice Beloubad, directrice nationale SOS Villages d’Enfants Maroc, a rappelé les actions de l’association pour la conception et la mise en place du dispositif de la famille d’accueil comme alternative au placement en institution. «Les familles d’accueil permettent aux enfants d’être plus épanouis. C’est, en effet, une opportunité de réhabilitation psychosociale de l’enfant. C’est pour cela que SOS Villages dans son programme fixe les critères que doivent remplir les familles d’accueil. Actuellement, elles sont au nombre de 108, résidant dans les villes de Casablanca, Marrakech, Hoceïma, Agadir et El Jadida. Ces familles sont dans les régions d’implantation de nos villages. Ce qui permet une proximité de nos centres et donc un suivi et une collaboration régulière», a-t-elle indiqué. Par ailleurs, les membres du Collectif ont exprimé leur souhait de déployer leur capital de connaissances, et consolider leurs expériences afin de mener conjointement un plaidoyer pour la mise en place d’un cadre juridique en faveur de la famille d’accueil. Le Collectif est ouvert aux associations et acteurs qui seraient désireux de le rejoindre. 

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