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La Commanderie des croyants, socle de la sécurité spirituelle du Royaume

Pour le Maroc, la restructuration du champ religieux, de manière à empêcher sa récupération à des fins politiques ou idéologiques, a été érigée en priorité dès les premières années du règne de S.M. le Roi Mohammed  VI. L’approche adoptée dans ce cadre tire sa force et sa pertinence des préceptes et enseignements authentiques de l’Islam, loin de toute récupération politique ou de tout amalgame idéologique. Il s’agit, d’une approche cohérente et inclusive dont la clé de voûte est «Imarat Al Mouminine».

La Commanderie des croyants, socle de la sécurité spirituelle du Royaume

Le champ religieux au Maroc a été remanié dès les premières années du règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Depuis, 2003, des réformes successives ont été initiées, faisant du modèle marocain en la matière un exemple à suivre. Le Royaume, guidé par la vision clairvoyante du Souverain, tenait à rester uni par les valeurs et les spécificités religieuses qui ont forgé son identité depuis des siècles.
Dans un environnement régional miné par les clivages confessionnels et l’anarchie doctrinale, il fallait se prémunir contre la montée du discours radical et les interprétations tendancieuses et erronées des messages authentiques de l’Islam. Les attentats du 16 mai qui ont touché le Maroc dans sa chair ont été le signal d’alarme qui a poussé les plus hautes autorités à se pencher, dans un sursaut salutaire, sur les raisons qui ont favorisé cette dérive étrangère aux Marocains, connus pour leur tolérance, leur ouverture et leur attachement au vivre ensemble. Du coup, restructurer le champ religieux de manière à empêcher sa récupération à des fins politiques ou idéologiques devenait une nécessité vitale.

Graduellement et avec méthode, le Royaume a procédé à la déconstruction des thèses idéologiques erronées qui font le lit de l’extrémisme violent. L’approche du Maroc dans ce cadre tire sa force et sa pertinence des préceptes et enseignements authentiques de l’Islam, en tenant compte du texte et du contexte, loin de toute manipulation ou de tout amalgame.
Il s’agit d’une approche cohérente et réaliste dont la clé de voûte est «Imarat Al Mouminine» (Commanderie des croyants). Celle-ci signifie que c’est Sa Majesté le Roi Amir Al Mouminine qui préside le champ religieux, ce qui permet d’éviter les interprétations inappropriées ou malintentionnées des textes sacrés et le chaos en matière de fatwas. Étant le socle de la sécurité spirituelle des Marocains, la Commanderie des croyants est confortée par un «choix précoce» fait par le Maroc il y a plusieurs siècles, celui du rite malikite et de la doctrine Achâarite.
Mais si le Maroc a fait le choix d’un islam modéré, attaché aux valeurs authentiques et ouvert sur la modernité depuis longtemps, ce n’est qu’en 2003, prenant en compte les nouveaux défis que posent les changements politiques dans le monde arabe, mais aussi en Europe, qu’il a procédé à une restructuration de son champ religieux. Les grandes lignes de cette réforme ont été déclinées par le Souverain dans le Discours Royal définissant l’organisation du Conseil supérieur des oulémas (avril 2004), avec comme souci majeur l’attachement à l’unité doctrinale de la Nation sous la prééminence du rite malikite. «La question de la religion exige que l’on s’attache au référentiel historique unique qui est le nôtre, à savoir le rite malikite sunnite sur lequel s’est construite l’unanimité de cette nation et dont la protection est un devoir et une mission dont Nous sommes le dépositaire», avait affirmé S.M. le Roi devant les membres du Conseil supérieur et des Conseils provinciaux des oulémas, le 30 avril 2004 à Casablanca. En cette année, le Souverain avait annoncé dans ce discours que le Maroc entamait ce jour-là la finalisation et la mise en œuvre d’une stratégie intégrée, globale et multidimensionnelle. Cette stratégie, qui repose sur trois fondements, a pour but d’impulser et de renouveler le champ religieux en vue de prémunir le Maroc contre les velléités extrémistes et les discours radicaux.

Dans ce cadre, il a été procédé à la restructuration du ministère des Habous et des affaires islamiques. Un Dahir, portant création d’une Direction de l’enseignement originel et d’une autre chargée des mosquées, a été promulgué. 
Dans ce même registre, les délégués régionaux du ministère ont été appelés à changer d’approche en assurant, sur le terrain, une gestion moderne des affaires islamiques. Les Conseils des oulémas ont été renouvelés et redynamisés. Constitués de théologiens connus pour leur loyauté et attachement aux constantes et aux institutions sacrées de la nation et pour leur capacité à allier érudition religieuse et ouverture sur la modernité, ces Conseils ont été également appelés à inscrire leurs actions dans une logique de proximité et à être plus à l’écoute des citoyens, surtout les jeunes, et à œuvrer pour protéger leur foi et leur esprit contre les égarés et les mystificateurs. Mais l’épine dorsale de la restructuration du champ religieux a été sans conteste la rationalisation, la modernisation et l’unification de l’éducation islamique de sorte à dispenser une formation solide dans les sciences islamiques, toutes disciplines confondues, et ce dans le cadre d’une École nationale unifiée. Une attention particulière a été accordée à la mise à niveau des écoles de l’enseignement originel, à la sauvegarde du système d’apprentissage coranique et à la protection de ces établissements contre toute exploitation ou déviation portant atteinte à l’identité marocaine et à ses constantes religieuses. Le 7 janvier 2011 marquait également une étape décisive dans ce chantier d’envergure. Ce jour-là, le ministre des Habous et des affaires islamiques présentait devant S.M. le Roi le programme de qualification des imams. Un programme dont le but est de doter ces derniers des connaissances et des outils pédagogiques et conceptuels nécessaires à l’accomplissement leurs missions, avec au premier rang la préservation de la sécurité spirituelle 
de la nation. 
Quatre axes d’intervention ont été identifiés : il s’agit de sensibiliser les imams au cadre doctrinal qui gouverne leur action, de leur permettre de remplir leur rôle pour conforter les mosquées dans leur vocation en tant que lieux d’orientation religieuse et de diffusion de la pensée religieuse authentique, de renforcer leur présence en matière d’encadrement et de guidance vers le droit chemin en s’inspirant des principes du «Fiqh Attayssir», et de favoriser un climat de communication et d’échange avec les oulémas.
Sur le plan pratique, le programme de qualification des imams, conçu par un comité spécialisé composé de membres du Conseil supérieur des oulémas, s’articule autour de quatre axes ayant trait aux fondements de l’action des imams (la doctrine des «Ahl-sunna wa al-jamâa», la doctrine ashâarite, le rite malikite, le soufisme sunnite, et Imarat Al-Mouminine), aux conditions de l’Imamat, à l’enseignement du Saint Coran et des fondements de la prédication et de l’orientation religieuse, ainsi qu’au savoir requis pour une meilleure 
réhabilitation du rôle de l’Imam dans la préservation de la sécurité spirituelle et au service de la société.  
Deux autres dates clés ont marqué le processus de réforme du champ religieux. Le 27 mars 2015, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a procédé, à l’inauguration d’une institution religieuse que Sa Majesté a bien voulu baptiser «Institut Mohammed VI de formation des imams, mourchidines et mourchidates». 
Cette institution sera l’un des instruments au service de l’approche développée par le Souverain pour la promotion d’un islam authentique, modéré et ouvert. 
Le 13 juillet 2015, S.M. le Roi, Amir Al-Mouminine, préside à Casablanca la cérémonie d’annonce de la création de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, une instance destinée à unifier et coordonner les efforts des oulémas musulmans, au Maroc et dans les autres États africains, en vue de faire connaître les valeurs de l’islam tolérant, de les diffuser et de les consolider. 
La Fondation Mohammed VI pour les oulémas africains a pour objectifs de prendre toute initiative permettant d’intégrer les valeurs religieuses de tolérance dans toute réforme à laquelle est subordonnée toute action de développement en Afrique, que ce soit au niveau du continent ou au niveau de chaque pays, d’animer l’action intellectuelle, scientifique et culturelle en rapport avec la religion musulmane, de consolider les relations historiques qui lient le Maroc aux autres États africains et de veiller à leur développement. 
En mettant en place cette Fondation, S.M. le Roi aura lancé une nouvelle initiative visant à promouvoir les valeurs authentiques de l’Islam et partant à couper l’herbe sous le pied aux prêcheurs de la haine et aux porteurs des idéologies extrémistes. 
Ce projet constitue en effet la parfaite illustration du leadership spirituel du Royaume en Afrique. C’est aussi l’une des manifestations les plus éclatantes de l’aura et du rayonnement religieux du Souverain à l’échelle du continent. 


La Fondation Mohammed VI des oulémas africains

La Fondation Mohammed VI des oulémas africains se veut un espace pour l’effort d’ijtihad, afin de tirer bénéfice, de manière circonstanciée et selon les possibilités offertes, du modèle de gestion du fait religieux tel qu’initié par S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, dans ses volets relatifs à la pensée, à l’encadrement et aux prestations de service. Cette institution rassemble oulémas africains et marocains, en réponse à l’impératif de porter la parole de Dieu, d’assurer la diffusion de l’Islam, dans sa nature première immaculée, à travers tout le continent africain, une nature faite de hautes vertus et de valeurs magnanimes destinées à assurer le bonheur de l’humanité entière. Elle participera sans nul doute à l’unification des actions des oulémas du Maroc et des autres États africains au service de l’Islam, particulièrement par la connaissance et la diffusion des valeurs de tolérance de cette religion et par l’encouragement des recherches et des études en matière de pensée et de culture islamiques. La Fondation Mohammed VI des oulémas africains s’emploie également à préserver l’unité de la religion musulmane, à promouvoir les acquis des gens dans le domaine de la science et de la connaissance, et à protéger la foi musulmane et l’unité spirituelle des peuples africains contre tous les courants et pensées fourvoyants qui portent atteinte à la sacralité de l’Islam et à ses préceptes et desseins.

 

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