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Commémoration : Le 16 mai, 19 ans plus tard...

Un rassemblement a été organisé, jeudi à Casablanca, en commémoration du seizième anniversaire des attentats terroristes qui avaient endeuillé la métropole, en particulier, et le reste pays, en général, le soir de ce triste vendredi 16 mai 2003.

Commémoration : Le 16 mai, 19 ans plus tard...
En signe de recueillement, les personnes présentes à la commémoration ont déposé des fleurs tout autour de la stèle. tttt Ph. Seddik

Tenu à l’initiative de l’Association marocaine des victimes du terrorisme (AMVT), autour de la stèle commémorative des attentats de 2003 sise place Mohammed V, un rassemblement en commémoration de ces événements tragiques a réuni des acteurs associatifs, des intellectuels et des familles des victimes. Les participants à ce moment de recueillement ont, à nouveau, réitéré leur rejet du terrorisme, en allumant des bougies et en déposant des fleurs tout autour de la stèle en hommage aux victimes de la barbarie et de l’obscurantisme. Dans une brève allocution, la présidente de l’AMVT, Souad Begdoury El Khammal, a souligné l’importance de commémorer annuellement le drame de 2003, afin que cela ne se reproduise plus. «En plus d’honorer la mémoire des victimes, la commémoration de ces événements est aussi une occasion pour sensibiliser les citoyens, en particulier les jeunes, au rejet des idées extrémistes et des appels à la haine et à la violence», a-t-elle déclaré. D’autres intervenants ont mis l’accent sur la nécessité d’immuniser les jeunes contre la manipulation et l’instrumentalisation et de les aider à prendre conscience des dangers des courants prêchant la violence, la haine et l’exclusion de l’autre. Ils ont insisté sur l’importance d’une mobilisation collective face aux tentations extrémistes, de diffuser les principes authentiques de l’islam et de répandre les valeurs de coexistence, de manière à contribuer au renforcement de la cohésion sociale. Le programme de commémoration du seizième anniversaire comportait également la projection, vendredi, du film «Les chevaux de Dieu» de Nabil Ayouch, qui retrace le parcours des kamikazes du 16 mai.                    

Une 13e bougie pour la stèle commémorative 
Il y a 13 ans de cela, la stèle commémorative des attentats du 16 mai 2003 avait été inaugurée. C’était le 16 mai 2006, en fin de journée, dans une ambiance sereine, quasi silencieuse. Alors que le soleil s’apprêtait à sombrer dans son sommeil quotidien, un vent de solidarité soufflait sur la place Mohammed V, l’heure était au recueillement. Les gens qui avaient commencé à s’agglutiner, ce mardi 16 mai 2006, vers 18h15, autour de la stèle commémorative, érigée en mémoire aux victimes, formaient de petits groupes, ça et là. Ça papotait et, sans les épier, on devinait que le même sujet était sur toutes les lèvres.
Des inconnus, mais aussi des plus connus, s’affairaient, de temps à autre, à déposer des gerbes de fleurs au pied de la stèle en question. Les familles et proches des victimes de la barbarie qui avait semé la mort, cet inoubliable vendredi, étaient également réunis en petits groupes épars. 
«Ce jour est d’une grande importance pour moi. C’est aussi bien un jour de joie que de tristesse. C’est un jour pour commémorer une soirée noire dans la vie de tous les Marocains. Je suis contente de voir que les gens pensent encore à ce jour où la haine a emporté mon papa», nous avait expliqué, ce 16 mai 2006, Fatim-Zahra Beggar, 15 ans, au moment où les larmes que retenaient ses yeux lui inondèrent le visage. «Cela fait trois ans, à chaque fois qu’arrive cette échéance, que je pense à ce fameux 16 mai 2003, je revois mon père, ce qu’il faisait ce jour-là, ainsi que les derniers gestes qu’il avait faits avant de sortir de la maison, pour ne plus y revenir…», se remémore la fille de l’ancien footballeur Abdelatif Beggar, victime de l’obscurantisme qui avait frappé la Casa de Espana.
Quelques minutes plus tard, les personnes qui s’étaient mobilisées sortirent pancartes et banderoles. Tout le monde s’était regroupé autour de la stèle. Les slogans commencent à fuser de partout. La terreur découvre subitement un ennemi de taille en ces fervents défenseurs du droit à la vie et à la différence. «Terroristes dehors, le Maroc, ma terre, ma liberté», «C’est le Maroc de la modernité, pas celui des assassins», «Militez ô Marocains, contre les assassins, les extrémistes, les obscurantistes, les sauvages, les lâches et les traîtres» : les slogans scandés contre les ennemis de la différence étaient d’une virulence sans égale. 
Treize ans plus tard, la fameuse stèle réunit toujours, lors de cette douloureuse commémoration, autant d’activistes, d’acteurs de la société civile et de citoyens, qui viennent exprimer leur rejet, avec la même virulence, la même détermination. 

Abdelhakim Hamdane-MAP

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