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Les conditions de vie difficiles dans le Moyen Atlas décortiquées lors du Festival «Ajdir Izorane»

Organisée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, la troisième édition du Festival «Ajdir Izorane» s’est tenue sur le thème «Le patrimoine immatériel amazigh, levier du développement durable».

Les conditions de vie difficiles dans le Moyen  Atlas décortiquées lors du Festival «Ajdir Izorane»
Mustapha El Ktiri a relaté le rôle joué par les Zayane lors de la bataille de Lehri, où les troupes françaises ont été anéanties en totalité.

La troisième édition du Festival «Ajdir Izorane» a été scindée en deux sessions cette année. La première s’est déroulée du 23 au 27 juillet, tandis que la seconde sera organisée les 17 et 18 octobre prochain, en commémoration du Discours Royal d’Ajdir (province de Khénifra) prononcé le 27 octobre 2001 et portant création de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM). À l’ouverture, le président de l’Association «Ajdir Izorane pour la culture amazigh», Lahcen Chillasse, a mis en avant les objectifs tracés par son association depuis sa création et qui consistent, en premier lieu, au développement de la culture amazighe tout en mettant en valeur le patrimoine immatériel amazigh des habitants des zones montagneuses du Moyen Atlas, dans le but de préserver l’aspect historique desdites zones. 
Sur le plan artistique, les organisateurs ont prévu des séances musicales avec la participation d’artistes locaux, régionaux et nationaux, ainsi que des troupes folkloriques d’Ahidous de Khénifra, couronnées par des séances de fantasia assurées par des groupes de cavaliers de la région, en plus des soirées artistiques et musicales organisées sur le plateau d’Ajdir et au niveau de la ville de Khénifra.
Cette manifestation a également été marquée par la tenue de plusieurs exposés, sous la houlette d’éminents professeurs universitaires et chercheurs spécialisés dans l’histoire et la culture amazighes. «L’historique de la résistance marocaine au Moyen Atlas : la région de Khénifra comme exemple», «La bataille de Lehri», «Le pays des Zayane au Moyen Atlas à travers les écrits des officiers des affaires indigènes du protectorat», «La diversité de l’économie de montagne et la continuité de la gestion de ses ressources», ou encore «Le rôle des ressources forestières dans le développement de l’économie de montagne» figuraient, entre autres, parmi les thèmes abordés durant les exposés.
Mustapha El Ktiri, Haut-Commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’Armée de libération, a prononcé une large allocution où il a relaté le rôle joué par les Zayane sous la conduite de Moha Ou Hammou Zayani, au moment de l’invasion de Khénifra par les Français, notamment lors de la bataille de Lehri, où les troupes françaises ont été anéanties en totalité (officiers et hommes de troupe). 
Pour sa part, Lahcen Chillasse, qui est aussi directeur de l’École supérieure de technologie de Khénifra, a exposé des réflexions autour de la gestion de la vague de froid dans les zones montagneuses de Khénifra, tout en mettant en exergue les facteurs aggravants, notamment climatiques, rendant la vie en montagne de plus en plus difficile, d’où la dégradation des ressources naturelles qui menacent les bases de survie des localités les plus marginalisées en altitude. «Depuis près d’un siècle, les écosystèmes agro-pastoraux des montagnes font face à des effets dévastateurs, où les infrastructures de base sont totalement inexistantes, notamment la rareté des pistes carrossables pour faciliter aux populations de hautes montagnes de se ravitailler en produits de première nécessité et en aliment de bétail, en plus de la faiblesse du réseau de santé, d’électrification et en couverture des réseaux télécoms. 
L’orateur a, ainsi, proposé quelques solutions envisageables pour un développement adapté au niveau de l’espace montagneux de la province, dans le but de disposer d’un plan d’action spécifique à moyen et long terme. Il s’agit de densifier le maillage du milieu montagneux en routes et en pistes rurales, de promouvoir des activités adaptées au contexte de l’économie de montagne et génératrices d’emplois, d’améliorer l’offre des services sociaux de base, de contribuer à la préservation du patrimoine écologique montagneux, d’encourager les éleveurs en leur accordant des subventions pour l’alimentation du bétail, de promouvoir les métiers de la montagne dont ceux liés aux activités écotouristiques, de promouvoir la place de la femme rurale montagnarde dont le rôle est déterminant dans la vie socio-économique locale. 
Pour clôturer les journées du Festival, plusieurs artistes ont été honorés, dont trois à titre posthume. 

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