Le Conseil du gouvernement, réuni jeudi à Rabat sous la présidence du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a adopté le projet de loi n°54.19 relative à la Charte des services publics. Présenté par le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de la Réforme de l’administration et de la fonction publique, ce projet intervient en application de la Constitution, notamment l’article 157 qui prévoit l’élaboration d’une Charte des services publics.
Que cette «charte soit l’expression franche et vigoureuse de Notre nouveau concept d’autorité qui englobe, in extenso, les administrations et les services publics, tous paliers et toutes catégories confondus, et, au premier chef, le système de la haute fonction publique», avait aussi insisté S.M. le Roi dans son message. Le projet de loi comporte six chapitres. Le premier concerne les définitions et le champ d’application et définit le sens de certains termes, tels que les espaces publics, le citoyen et les services publics, tout en déterminant les organismes concernés par cette Charte, alors que le deuxième définit les objectifs du code de bonne gouvernance et ses principes qui incluent le respect de la loi, l’égalité et la continuité dans la prestation des services, la qualité, l’équité, la transparence, l’intégrité, la reddition des comptes et l’ouverture.
Le troisième chapitre définit, quant à lui, les règles relatives à l’efficacité des services publics au niveau de l’organisation et de la gestion, tandis que le quatrième comprend des règles organisant la relation des citoyens avec les services publics, relatifs à l’ouverture de ces espaces sur les citoyens, la communication et l’amélioration des conditions d’accueil. Ce chapitre comprend également des règles encadrant les prestations de ces services, notamment la facilitation des mesures, des procédures administratives et leur numérisation, tout en œuvrant à développer ces services et relever leur qualité en s’intéressant aux doléances des citoyens, tout en ayant recours aux compromis pour résoudre les différends qui peuvent survenir entre eux.Le cinquième chapitre définit les règles relatives à la moralisation du service public, en prévoyant des codes de bonne conduite, qui devraient être respectés par les ressources humaines et l’élaboration d’un programme pour renforcer les valeurs de transparence et de prévention contre toutes les formes de corruption, tout en consolidant les valeurs de la moralisation de la gestion de ces services. Le sixième et dernier chapitre est consacré à la mise en place d’un mécanisme pour suivre la mise en œuvre de ladite charte.Par ailleurs, ce projet prévoit la création d’un observatoire national des services publics, qui devra s’occuper de l’évaluation de la performance de ces services et de leur efficacité ainsi que les programmes et les stratégies mis en œuvre, outre la proposition de mesures et de procédures à même de développer la performance de ces services et relever leur qualité.