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«La contraception d’urgence constitue une vraie bouée de sauvetage pour les femmes»

«La contraception d’urgence constitue une vraie bouée de sauvetage pour les femmes»

Le Matin : Dans quels cas peut-on opter pour une contraception d’urgences ?
Pr Chafik Charibi :
La contraception d’urgences doit être utilisée à chaque fois qu’il y a eu un rapport sexuel alors que la personne n’était protégée par aucune méthode contraceptive.
Par exemple après un rapport sexuel imprévu, une situation de viol, la déchirure du préservatif, l’oubli de pilule plus de 12 à 24 h, ou le non-retrait dans la méthode de retrait.

Est-ce que la contraception d’urgence est toujours efficace même après l’ovulation ?
Cette pilule agit essentiellement en bloquant instantanément l’ovulation tant que celle-ci n’a pas encore eu lieu. Par contre si l’ovulation a déjà eu lieu, elle peut agir par d’autres mécanismes mais son efficacité devient plus faible. En tous les cas, cette pilule n’est pas abortive. 
Concernant son efficacité, tout dépend de quelle pilule il s’agit, pour le norlevo, elle est de 97,3%, alors que pour l’élaone, elle est de 99,1%. On note donc que cette dernière est plus efficace que la première. Il est à noter aussi que la pilule est d’autant plus efficace que le comprimé est pris aussitôt après le rapport et que pour le norlevo, on peut l’utiliser après trois jours, alors que pour l’elaone, on peut aller jusqu’à cinq jours après.

En cas de grossesse après avoir pris «la pilule du lendemain», est-ce qu’il y a un risque sur la santé du bébé par la suite ?
Non, aucun risque malformatif ou terratogène chez le bébé à naître n’a été démontré à ce jour.

Est-ce que toutes les femmes peuvent avoir recours à cette solution, est-ce qu’il n’y a pas de contre-indications ?
Si elle est prise de façon ponctuelle il n’y a pratiquement pas de contre-indication en dehors d’un cancer du sein ou une thrombophlébite évolutive. Par contre, sa prise répétitive (qui n’est pas recommandée) la rend contre indiquée dans toutes les situations où une pilule contraceptive normale est contre-indiquée.
Si la femme allaite, il suffit d’arrêter l’allaitement et d’utiliser un tire-lait pendant huit jours et le reprendre après.

Et les effets secondaires ?
Quelques nausées, vomissements, migraines, un léger saignement «spotting» et parfois un petit retard de règles. Mais dans ce cas, si le retard dépasse huit jours, il faut consulter et faire un test de grossesse.

La contraception d’urgences représente sans aucun doute une avancée importante, notamment pour la lutte contre les grossesses indésirables, une cause pour laquelle vous vous battez depuis des années en tant que président de l’AMLAC. Comment, selon vous, peut-on sensibiliser les femmes marocaines pour qu’elles puissent mieux profiter de cette solution ?
Oui, les grossesses non désirées ont des conséquences dramatiques telles que des avortements clandestins non sécurisés, avec leurs cascades de complications, des suicides, des crimes d’honneur, un risque d’incarcération aussi bien pour l’avorteur que pour l’avortée et enfin des infanticides et des abandons d’enfants.
Les femmes ont tout intérêt à connaître cette méthode qui constitue pour elle une vraie bouée de sauvetage, et les médias ont leur rôle à jouer dans ce domaine. 

Propos recueillis par Hajjar El Haiti

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