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Le Matin : «Dans quel état étiez-vous quand vous avez franchi la ligne d’arrivée ?
Soufiane El Bakkali : je suis très fier de ma performance et de ma médaille de bronze. C’est ma deuxième médaille de suite dans un Championnat du monde après celle d’argent à Londres en 2017. J’avais promis aux responsables qui étaient avec moi à Londres de remporter une nouvelle médaille à Doha. Le travail que j’ai effectué tout au long de l’année a payé, puisque j’ai remporté trois meetings de la Ligue de Diamant. J’ai été à deux doigts de remporter la Ligue de Diamant. C’est la troisième année consécutive que j’arrive deuxième de la Ligue de Diamant. Je suis venu aux Mondiaux avec plus de confiance et surtout beaucoup d’ambition pour décrocher l’une des médailles. J’avais l’ambition de décrocher l’or, mais je n’y suis pas arrivé. Certains croient que gagner une médaille d’or est facile. J’ai atteint mon top niveau un peu trop tôt dans l’année, contrairement aux autres athlètes qui sont arrivés ici au top de leur forme. Il y avait une grosse surprise de Kipruto qui feignait d’être blessé toute l’année.
Est-ce que vous pensez finalement que la blessure de Kipruto n’était qu’un leurre, parce qu’il a surpris tout le monde avec sa performance ?
Franchement, je n’étais pas surpris de ce qu’il a réalisé. Après le meeting de Paris où il est arrivé cinquième avec 8:14, j’ai dit à mon entraîneur que Kipruto sera prêt pour les Mondiaux. Effectivement, il a été au top de sa forme lors de la finale. Je ne comprends pas comment il a fait. Nous, nous avons travaillé un an pour être prêts, lui, il a réussi tout ça en un laps de temps très court. Le chrono qu’il a réalisé est monstrueux, d’autant qu’on est enfin de saison.
Certains avancent que vous participez à beaucoup de meetings et que par conséquent vous êtes arrivé aux Mondiaux très fatigué, que leur répondez-vous ?
C’est totalement faux. J’aurais voulu prendre part à plus de meetings, qui font d’ailleurs partie de mon programme de préparation pour les Mondiaux. Mais les organisateurs de la Ligue de Diamant n’ont inscrit que cinq épreuves de 3.000 m steeple dans le calendrier. Il y avait un grand intervalle entre un meeting et un autre. Il y a quasiment deux mois d’intervalle entre le meeting de Doha et celui de Rabat, quarante jours entre Rabat et Monaco et trente-cinq jours entre Monaco et Paris. La seule fois où les athlètes n’ont pas bénéficié d’assez de temps, c’est entre Paris et la finale de la Ligue de Diamant où ils n’avaient que deux semaines. On ne peut pas dire queA j’ai participé à beaucoup de meetings.
La finale du 3000 m steeple que vous avez disputée vendredi est la dernière course de la saison, comment allez-vous vous préparer pour la prochaine saison qui est une année olympique ?
Comme tout le monde le sait, une médaille olympique, ce n’est pas comme une médaille aux Mondiaux. Mon rêve est d’être couronné aux JO de Tokyo. Je vais me reposer un peu. Ensuite, je vais commencer ma préparation avec mon staff. J’espère que les responsables vont me soutenir pour bien préparer cette échéance. Il faut que tout le monde soit mobilisé pour aller chercher quelque chose à Tokyo.
Quand vous parlez de staff, vous citez uniquement votre entraîneur, qu’est-ce que vous appelez un staff ?
Je n’ai pas de staff médical. Je travaille avec mon entraîneur, Karim Tlemçani, avec mon ami Ayoub, qui est masseur, en plus d’une nutritionniste française.
Vous n’avez pas de coach mental, ni de physiothérapeute, ni de préparateur physique, etc. ?
Je peux vous dire que Karim remplit tous ces rôles (rire).
Propos recueillis par NES à Doha A.I
