L’atonie que connaît le marché immobilier marocain depuis un bon bout de temps n’a pas manqué d’impacter la productivité des banques en matière de crédits à l’immobilier qui se retrouvent dans la même situation de ralentissement. Les crédits à l’immobilier ont ainsi connu une évolution de 3,6% en 2018 après avoir marqué une croissance de 4,4% une année auparavant. Cette évolution recouvre une amélioration de la croissance des crédits à l’habitat de +5,6%, dont une partie a été générée par les financements participatifs qui ont atteint 4 milliards de dirhams contre 160 millions l’année précédente. Notons que les crédits promoteurs immobiliers ont connu de leur côté, un recul de de 3,5% après une hausse de 8,3% l’année dernière. «La demande dans le secteur de l’immobilier étant ce qu’elle est, le financement par les banques suit cette dernière. Il faut souligner que ce n’est pas le secteur bancaire qui est derrière la crise du secteur de l’immobilier. Au contraire, il y a rarement des situations où une banque ne finance pas une demande de crédit, à moins que ce soit un demandeur non solvable ou qui est dans une situation de surendettement», explique Younes Benjelloun, directeur général de CFG Bank. D’ailleurs, les acquéreurs en profitent, puisque la baisse des taux a été significative sur les trois dernières années. «Nous les avons baissés de presque 1% ; ce qui est énorme !», affirme Younes Benjelloun. À l’instar des marchés occidentaux, les banques marocaines ont introduit progressivement depuis 2015 des politiques tarifaires permettant d’offrir les meilleurs taux d’intérêt, et ce, en les ajustant au profil de risque des emprunteurs en fonction des revenus, de l’âge, de l’apport…
Une course au taux le plus bas
Il faut dire que suite au ralentissement de l’immobilier et du fait d’un contexte très concurrentiel au niveau du secteur bancaire, les banques ont été contraintes d’abaisser encore plus les taux d’intérêt des crédits à l’habitat ces deux dernières années afin de relancer la machine. En effet, ces derniers ont connu un net recul en 2018 qui s’est, d’ailleurs, accentué début 2019. Bank Al-Maghrib a ainsi noté une baisse du taux d’intérêt l’année dernière où il s’est retrouvé à 5,34% après 5,42% un an auparavant. Néanmoins avec un niveau de taux entre 4,20% et 4,90%, à en croire les chiffres de meilleurtaux.ma, il faut dire que 2019 bat tous les records. À noter que la TVA sur opérations bancaires est de 10%, et que tous les taux communiqués par toutes les banques sont fixes et en HT. Pour les Marocains, cette année est donc propice pour se lancer dans l’investissement dans la pierre.