Bien avant les élections générales, que l’ANC (Congrès national africain) a remportées le 8 mai dernier, le camp populiste de cette formation emblématique filtrait à la presse des déclarations sous couvert de l’anonymat sur les défis qui attendent Ramaphosa en cas de performance décevante lors du scrutin. En effet, le parti de l’icône Nelson Mandela n’a pas pu faire mieux que 57,5%, soit sa plus mauvaise performance depuis les premières élections multiraciales organisées dans le pays au lendemain de la fin de l’apartheid en 1994. Les choses ont alors commencé à se compliquer pour Ramaphosa qui souhaitait obtenir des urnes un mandat politique clair pour mettre en œuvre son programme de réformes, notamment l’éradication d’une corruption qui semble avoir atteint les plus hautes instances de l’État durant les années de l’ancien président Jacob Zuma, désormais taxées de «décennie noire». La formation du nouveau gouvernement a été le premier défi pour un Ramaphosa visiblement isolé et affaibli. La polémique intervient dans une conjoncture extrêmement difficile.
Cyril Ramaphosa, un début de mandat sous le signe de la confrontation
Quelques jours à peine après son investiture à la magistrature suprême, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est retrouvé dans une confrontation directe avec l’aile populiste du Congrès national africain, le parti au pouvoir déchiré par les divisions.
Cyril Ramaphosa a appelé à la redynamisation du Plan de Développement National élaboré il y a quelques années pour faire sortir l’Afrique du Sud de la crise. Ph. Reuters
LE MATIN
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10 Juin 2019
À 18:02
