Les déchets ménagers, première cause de la dégradation de l'environnement

Dans son enquête nationale sur la perception des mesures du développement durable 2016, le Haut Commissariat au Plan (HCP) rapporte que plus de la moitié des Marocains interrogés (64,8%) imputent aux défaillances dans la gestion des déchets ménagers la dégradation de l'environnement, aux eaux usées (11,2%) et aux déchets industriels (11,0%). Le Maroc produit annuellement environ 7 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés et environ 3.500.000 tonnes de déchets industriels dont 300.000 tonnes sont des déchets dangereux. Le Programme national des déchets ménagers doté de 40 milliards de dirhams vise essentiellement, d'après le secrétariat d’État au Développement durable, à assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte de 90% en 2020 et de recycler 30% des déchets, toutes natures confondues à la même échéance. Le secrétariat s'est engagé dans la mise en place de plusieurs filières de valorisation des déchets. Ces filières concernent, les batteries à plomb usagées, les pneus usés, le papier et le carton, les huiles alimentaires usagées, les déchets plastiques et ceux de construction et de démolition. La dernière réalisation en date dans la gestion raisonnée des déchets est à mettre sur le compte de l'entreprise Ecomed, holding marocain créé par deux sociétés américaines, Gesi et Edgeboro, qui a inauguré, début janvier à Marrakech, la première phase de son nouveau centre de tri des déchets ménagers et assimilés dont le coût d’investissement est de 63 millions de dirhams. «Construit sur 10.629 m², avec une capacité de traitement actuelle de 280.500 tonnes par an et plus de 561.000 tonnes par an à l’horizon de 2029, il permettra de redonner une seconde vie aux déchets collectés sur la ville de Marrakech et treize communes avoisinantes soit les déchets produits par plus d’un million d’habitants», indique un communiqué de l'entreprise. Avant cette date, le Groupe Ozone Environnement et Services avait mis en service, en novembre dernier à Fès, un centre de tri et de valorisation des déchets semi-automatique pour un investissement de 54 millions de dirhams. Ce centre de tri inauguré à Aïn Baïda s'étale sur une superficie de 6 hectares, avec une capacité de 300 tonnes, extensible à 500 tonnes de déchets par jour, et un taux de valorisation estimé à 28,2%.