Menu
Search
Mercredi 01 Mai 2024
S'abonner
close
Mercredi 01 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Défaillances d’entreprises : Les remboursements TVA stoppent l’hémorragie en 2018

Face à la décélération de la croissance mondiale, les économies africaine et marocaine font preuve d’une certaine résilience, selon des intervenants à une conférence organisée par la Fondation Attijariwafa bank. C’est le fruit notamment de l’amélioration de l’environnement des affaires qui, en 2018, a permis un recul exceptionnel des défaillances d’entreprise, grâce en particulier aux remboursements des crédits TVA.

L’année 2019 s’annonce difficile. L’expansion mondiale s’essouffle, comme le montrent les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI) qui tablent sur une croissance de 3,5% pour cette année, après 3,7% estimés pour 2018. Face à cette décélération, les économies africaine et marocaine font preuve d’une grande résilience même si la croissance au Maroc devrait aussi ralentir. Cette résilience est le fruit notamment de l’amélioration de l’environnement des affaires et des stratégies sectorielles de diversification. Néanmoins, l’accélération des réformes s’impose pour que la croissance soit durable et inclusive. C’est ce qui ressort de la dernière édition du cycle «Échanger pour mieux comprendre» de la Fondation Attijariwafa bank. Organisée le 31 janvier à Casablanca, cette conférence s’est penchée sur les grandes tendances de la conjoncture mondiale et les défis à relever par le continent africain, le Maroc en particulier. «Le dernier classement Doing Business de la Banque mondiale note une amélioration de l’environnement des affaires de plusieurs pays africains, et ce, grâce aux réformes engagées en faveur d’une meilleure gouvernance (…). Le Maroc s’inscrit parfaitement dans cette dynamique et les projections concernant le Royaume forcent à l’optimisme», a souligné Ismail Douiri, directeur général délégué du groupe Attijariwafa bank. Outre le classement Doing Business (un gain de 9 places dans le classement 2019 à la 60e), la baisse des défaillances d’entreprises en 2018 est un bon signe de l’amélioration du climat des affaires au Maroc. Selon Frederic Louat, directeur du cabinet Riser Maghreb, le recul de ces défaillances, observé pour la première fois au Maroc depuis plusieurs années, est le résultat notamment du processus de remboursement des arriérés TVA des entreprises du secteur privé. «Les défaillances au Maroc progressent en moyenne de 15%, voire 20% pendant les années de morosité conjoncturelle. La baisse en 2018 est donc une bonne nouvelle, attribuable notamment aux remboursements crédit TVA», a indiqué Frederic Louat. Rappelons que selon Euler Hermes, la baisse des défaillances s’est située à 3% en 2018, après une hausse de 9% en 2017. À en croire Frederic Louat, pour 2019, tous les indicateurs sectoriels sont au vert, mais attention à l’automobile ! Ce secteur accuse la plus forte baisse sectorielle en Europe et en Chine. Pour Abdou Diop, Managing Partner du cabinet Mazars, après avoir intégré la chaine de valeur mondiale pour le secteur automobile, le Maroc a intérêt à aller vers l’Afrique pour renforcer la compétitivité de ses écosystèmes automobile et aéronautique. «Il faut arrêter de penser Hub et agir plutôt pour l’intégration régionale en Afrique», estime Abdou Diop. Des partenariats pourraient être scellés par exemple avec des pays africains pour la production de certains équipements dont les intrants sont disponibles localement. Outre l’automobile, l’alerte viendrait aussi des délais de paiement clients. L’accélération de la réforme, promise par le gouvernement pour 2019, permettra un meilleur environnement économique pour doper la croissance, estime Diop. «La croissance au Maroc reste faible par rapport à son potentiel, car le modèle économique actuel dépend de la performance du secteur agricole et de la demande intérieure et non pas sur l’offre et la valeur ajoutée des secteurs productifs», a souligné Mehdi Fakir, économiste, senior consultant en stratégie et management du risque. Selon lui, l’année 2019 devra aboutir à un consensus concernant le nouveau modèle de développement du Maroc. Un modèle qui soit plus inclusif. D’ici là, les réformes doivent se poursuivent, selon les différents intervenants pour, entre autres, rester au centre des radars des investisseurs internationaux. Elles doivent porter notamment sur l’amélioration de la gouvernance, du marché du travail, de l’équité et l’efficacité fiscale ainsi que l’éducation, en mettant l’accent sur la transition digitale.       

Lisez nos e-Papers