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Démarrage des travaux du deuxième Congrès arabe de santé publique

Le deuxième Congrès arabe de santé publique a démarré hier ses travaux à l’Université Mohammed VI des sciences de la santé de Casablanca. Cet événement, une première au Maroc, vise à susciter le débat autour de l’amélioration des systèmes de santé.

Démarrage des travaux du deuxième Congrès arabe de santé publique
Séance d’ouverture des travaux du deuxième Congrès arabe de santé publique. t t Ph. Saouri

Les travaux de la deuxième édition du Congrès arabe de santé publique ont démarré hier jeudi à l’Université Mohammed VI des sciences de la santé de Casablanca (UM6SS). Cet événement, organisé en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), l’Association arabe de santé publique (ArPHA) et l’Imperial Collège London, vise à lancer le débat pour la valorisation du rôle que jouent les spécialistes de la santé dans le choix des politiques, stratégies et programmes gouvernementaux dans le but d’améliorer le système de la santé dans toutes ses dimensions. «Nous sommes très honorés aujourd’hui de pouvoir abriter cet évènement très important qui se tient pour la première fois au Maroc. Ce congrès sera une consécration du positionnement du Maroc en tant que hub interrégional du savoir scientifique en sciences de la santé. Cette édition connaît la participation de scientifiques subsahariens et de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), mais aussi d’autres experts venus du monde entier pour apporter une réponse aux besoins et aux priorités exprimés au niveau des différents pays du monde arabe», a souligné Chakib Nejjari, président de l’UM6SS. De son côté Maryam Bigdeli, représentante de l’Organisation mondiale de la santé, a salué la participation des femmes spécialistes de la santé à l’amélioration du secteur de la santé publique et a rappelé les principaux axes du programme de l’OMS avec l’UM6SS. «L’OMS a signé, en janvier 2018, un accord avec l’Université Mohammed VI des sciences de la santé afin de renforcer la collaboration scientifique et technique. L’accord couvre plusieurs volets, notamment le renforcement des capacités et le développement de la recherche dans les pays de la Méditerranée orientale et d’autres régions de l’OMS. Ce programme vise également l’amélioration de la formation et  de l’expertise des professionnels de la santé, ainsi que de la gouvernance et la gestion hospitalières, la médecine familiale et de la recherche dans le système de santé, dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD)», a-t-elle affirmé. Pour sa part, Dr Shible Sahbani, conseiller régional pour la santé reproductive au Bureau des pays arabes de l’UNFPA, a rappelé que ce congrès est organisé dans un contexte mondial marqué par la célébration du 25e anniversaire de la Conférence internationale pour la population et le développement qui a eu lieu au Caire en 1994 et dont le programme d’action avait mis en avant la santé reproductive comme droit humain fondamental et vecteur même du développement durable. «La santé sexuelle et reproductive est une préoccupation majeure de la santé publique. Il est nécessaire aujourd’hui de redoubler d’efforts pour améliorer la situation et pour que les droits reproductifs soient garantis pour tous et partout», a insisté Shible Sahbani.    


Entretien avec Dr Shible Sahbani, conseiller régional en santé reproductive à l’UNFPA pour les États arabes

«Il est nécessaire de redoubler d’efforts pour que les droits reproductifs soient garantis pour tous»

Le Matin : Quels sont les objectifs du Congrès arabe de santé publique, et comment expliquez-vous le choix du Maroc pour l’organisation de la deuxième édition de cet événement ?
Shible Sahbani : Le Congrès arabe de santé publique, initié par l’UUM6SS, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la population, l’OMS, l’Association arabe de santé publique (ArPHA) et l’Imperial Collège London, organisé pour la première fois au Maroc, a présenté une opportunité pour consolider les acquis régionaux en termes de santé publique. 
Le Maroc a été choisi pour la tenue de la Conférence, considérant son rôle pionnier dans la consolidation du partenariat Sud-Sud et dans la promotion des plateformes trans-régionales de réflexion, d’échange et de recherche. Un accent particulier a été mis sur les progrès et les défis de la santé reproductive, question centrale de la santé publique et du développement durable. Cette année marque le 25e anniversaire de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement. Le Programme d’action de cette conférence avait justement mis en avant la santé reproductive comme droit humain fondamental et vecteur même du développement durable.
Quels sont les progrès qui ont été réalisés dans ce sens au niveau du monde arabe en général et au niveau du Maroc en particulier ?
En effet, la Conférence internationale sur la population et le développement, qui s’est tenue au Caire en 1994, célèbre son 25e anniversaire cette année. Lors de cette conférence, 179 gouvernements ont adopté un programme d’action reconnaissant la santé reproductive, l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes comme des vecteurs du développement durable.
Dans la région arabe, beaucoup de progrès ont été réalisés en matière d’amélioration de la santé maternelle, de réduction des décès maternels et de l’émancipation des femmes. Aujourd’hui, au moment où le monde s’efforce de réaliser les Objectifs des agendas mondiaux, il est nécessaire de rappeler que la santé reproductive est au cœur de la plupart de ses objectifs et de redoubler d’efforts pour que les droits reproductifs soient garantis pour tous et partout.

Pensez-vous que les pays arabes, notamment le Maroc, pourront tenir leur promesse pour la réalisation des ODD d’ici 2030, en ce qui concerne la santé et les droits en matière de reproduction ?
L’Agenda de 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable sont très ambitieux. Il engage l’ensemble des pays du globe à créer un monde plus juste et plus durable partout et pour tous. Le plus grand défi est d’assurer les droits et les choix aux populations les plus vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes. Voilà l’engagement de l’UNFPA, qui marque son 50e anniversaire cette année, pour réduire à zéro les besoins non satisfaits en matière de planification familiale, éliminer les décès maternels évitables et mettre fin aux violences basées sur le genre, y compris le mariage d’enfants et autres pratiques néfastes à l’encontre des femmes et des filles. Les progrès réalisés en matière d’accès à la planification familiale, de réduction de la mortalité maternelle et d’amélioration du cadre normatif en faveur du statut de la femme et de la famille nous laissent confiants quant aux engagements de beaucoup de pays arabes, y compris le Maroc pour la réalisation des ODD à l’horizon 2030. Cependant, de grandes disparités sont encore à noter entre les pays et au sein du même pays entre les différentes couches sociales et milieux géographiques. Et globalement, il sera primordial de renouveler l’engagement pour la réalisation des promesses de la CIPD, nécessaires à l’atteinte des ODD.

L’UNFPA co-organise en novembre prochain, le Sommet de Nairobi au Kenya, qui vise à rassembler une coalition élargie de parties prenantes afin de défendre les acquis et de faire progresser le programme de la CIPD, notamment en ce qui concerne la santé reproductive. Parlez-nous un peu plus de cet événement ?
L’UNFPA et le gouvernement kényan organisent une conférence de haut niveau pour faire progresser la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD. Le Sommet de Nairobi sur la CIPD25 : «Accélérer les promesses», qui se tiendra à Nairobi (Kenya) du 12 au 14 novembre 2019, offrira une plateforme inclusive rassemblant les gouvernements, les organismes des Nations unies, les organisations du secteur privé, les groupes de femmes et les réseaux de jeunes pour discuter et convenir des initiatives permettant de stimuler la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD. 

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