Entre 1961 et 2017, les précipitations au Maroc ont baissé de 16%. Les températures moyennes augmenteront quant à elles de 2,6 °C et pourraient aller jusqu’à 3,8 °C d’ici 2100. En présentant ces données, Omar Benjelloun, directeur des études et de la planification au ministère du Transport, de la logistique et de l’eau, a insisté sur les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes induites par ce dérèglement climatique : diminution du potentiel de mobilisable en eau, modification des régimes hydrauliques, envasement des barrages qui a atteint «des niveaux plus élevés que prévu», surcoûts engendrés dans le financement des projets portant sur la captation et la gestion des ressources hydriques.
Abderrahim El Hafidi, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, n’a pas manqué de rappeler que la facture énergétique représente 40% du prix d’un mètre cube d’eau dessalée produite au Maroc par des usines dessalement qui fonctionnent aux énergies renouvelables. Selon Abderrahim El Hafidi, le coût réel d’un kilowattheure est de 40 centimes : «aux 30 centimes pour la production d’un kilowattheure, il faut ajouter le prix du système induit pendant les heures de la journée où les énergies renouvelables, soleil et vent, ne sont pas disponibles».
Pour Fatma Ben Fadhl, directrice de l’Alliance mondiale pour le dessalement propre, le dessalement de l’eau de mer illustre «le conflit entre l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation au changement climatique». Selon Mme Ben Fadhl, l’empreinte carbone associée à cette technologie est comprise entre 2,1 et 3,6 kilogrammes de CO2 par mètre cube d’eau produit par des unités de production fonctionnant aux énergies fossiles à travers le monde. «Ces émissions pourraient être multipliées par 5 d’ici 2040».