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Desséché, le lac Dayet Âoua offre un spectacle de désolation

Le lac Dayet Âoua, situé entre les villes d’Ifrane et d’Imouzzer du Kandar, n’existe plus après son assèchement total, présentant une image désolante et insoutenable. L’«ancien lac», qui s’étalait sur 140 hectares, est complètement tari.

Desséché, le lac Dayet Âoua offre  un spectacle de désolation
Par le passé lieu de navigation sur de petites barques ou pédalos et de pèche à la ligne, Dayet Âoua est aujourd’hui un lac mort.

Le célèbre lac Dayet Âoua est devenu un terrain nu et poussiéreux, pouvant servir à des jeux de Tbourida ou des matches de football. Ce lac est totalement «mort» avec la disparition de la faune et de la flore aquatiques, qui faisaient de lui un lieu de détente, de villégiature et de rafraîchissement en période estivale, attirant des visiteurs de toutes les régions du pays, notamment des villes de Fès et Meknès où la canicule sévit en été. Il était aussi fréquenté en hiver avec la chute des neiges qui couvre d’un manteau blanc les montagnes environnantes.
Les randonnées pédestres ou équestres, la navigation sur de petites barques ou pédalos, la pêche à la ligne, le plaisir de contempler les oies, les poules d’eau et autres cigognes, toutes ces attractions relèvent malheureusement du passé. Seuls quelques adolescents poireautent à l’entrée poussiéreuse de l’ancien lac, offrant aux rares visiteurs des randonnées ou des prises de photos sur des chevaux maigres et sommairement harnachés au prix dérisoire de 5 DH.
«Nous sommes quasiment réduits au farniente à Dayet Âoua avec l’assèchement du bassin d’eau et la chute vertigineuse du nombre de visiteurs», explique un jeune garçon tenant les brides de son cheval. «Nous n’arrivons même pas à gagner quelques dirhams pour aider nos familles à subvenir à leurs besoins et nourrir les chevaux qui deviennent de plus en plus maigres et affaiblis», a-t-il souligné, la mort dans l’âme.
S’agissant du tarissement du lac, un autre habitant a expliqué que cette situation regrettable s’explique en partie par la sécheresse, la rareté des pluies et de la neige, mais surtout par l’exploitation à outrance des eaux souterraines pour les besoins d’irrigation des fermes agricoles. Pour la petite histoire, le lac Dayet Âoua a été créé grâce à la construction d’une digue en aval d’un oued au temps du protectorat, pour sauver les riverains d’inondations dévastatrices. L’afflux des touristes et des amateurs de pêche à la ligne avait encouragé un investisseur français à construire un hôtel en 1940, avec buvette, cafétéria et autres services, mais cet établissement hôtelier, devenu peu rentable, a été abandonné par ses propriétaires. 
Les responsables à tous les niveaux doivent s’intéresser au problème d’assèchement de Dayet Âoua et des autres lacs avoisinants, tel Dayet Hachlaf, pour préserver l’environnement et les zones aquatiques qui servent de lieux de villégiature, de divertissement et d’évasion pour des milliers de visiteurs marocains et étrangers. Toutefois, de l’espoir demeure avec de fervents défenseurs de la nature, tel Abdelhamid Gandhi, qui gère un gîte, le «Dayet Âoua», d’une capacité de 11 lits, avec une petite piscine et offrant des randonnées à cheval ou à dos de mulets. Lors d’une journée d’étude sur le développement du tourisme à Ifrane, organisée récemment par l’Observatoire régional de la presse et de la communication, il avait expliqué qu’en réalisant ce projet d’accueil de touristes, malgré l’assèchement du lac, il s’est inspiré d’investisseurs européens, faisant état de la création d’un musée d’articles d’artisanat en ferronnerie pour contribuer, un tant soit peu, au développement du tourisme rural et de montagne. 

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