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Casablanca célébrera, du 18 au 20 avril, la culture Aïssaoua du Maghreb. Des soirées mystiques, veillées spirituelles, fusions... la deuxième édition du Festival international de la culture Aïssaoua propose des découvertes inédites et beaucoup de magie. Sa musique résonnera au somptueux Palais du Méchouar au quartier des Habous.
Le festival organisé par la section casablancaise de l’Association Fès-Saïss prévoit une ouverture exceptionnelle avec l’une des plus importantes confréries mystiques soufies de la Tunisie. L’ensemble Aïssaoui «Awamria Mkaddem Sidi Ameur» représente la «Tariqa Al Amiriya» de la Zawiya Sidi Amer, située à quelques kilomètres à l’ouest de Monastir.
L’ensemble sera rejoint par l’artiste tunisien Mahmoud Frih, chanteur, professeur de musique arabe et spécialiste de la nouba du Malouf tunisien. La soirée d’ouverture se poursuivra avec les sonorités du Mkaddem Haj Saïd Berrada, héritier d’une prestigieuse lignée familiale de Moquadem de Fès, qui fait preuve d’une véritable maestria de la «Tariqa Aïssaouia» ; ainsi que le chanteur tangérois Saïd Belcadi, grand maître du Madih et du Samaa. Le 19 avril, l’Algérie sera à l’honneur avec les Aïssaoua Mkaddem Khalil Baba Ahmed. L’ensemble est dirigé par le violoniste Khalil Baba Ahmed, originaire de Tlemcen et spécialiste de la musique traditionnelle algérienne. La musique Gharnati algérienne sera aussi au rendez-vous avec le chanteur et musicien Brahim Hadj Kacem, un des grands noms de la scène musicale maîtrisant le Hawzi, le Madih et le Melhoun. Toujours dans la soirée du vendredi, la Culture Aïssaoua sera représentée par Taifat Ikhouane Aïssaoua, dirigée par Abdessamad Hadef de Meknès. Le Melhoun sera aussi au programme avec la participation du grand artiste Driss Zaarouri et l’Orchestre du maestro Mohammed Otmani des musiques traditionnelles de Fès.
Pour la clôture, le festival a prévu une soirée maghrébine avec des fusions entre les Tawaifs Aïssaoua marocaines, tunisiennes et algériennes. L’invité de marque de cette soirée est les légendaires Nass El Ghiwane, en présence de Omar Sayed.
La programmation artistique de cette deuxième édition illustre la splendeur de l’héritage Aïssaoui au Maghreb. Le Festival international de la culture Aïssaoua propose un volet académique avec une table ronde sur le dialogue des religions et des cultures ainsi qu’un forum-débat sur l’approche soufie dans la moralisation de l’éducation, en présence de prestigieux intervenants.
Le vendredi matin, on débattra du thème le «dialogue des religions, dialogues des cultures : l’universel en partage». Le «dialogue» qui est en effet une dimension centrale dans la pensée et la spiritualité soufie.
Animée par Abderrahim Hafidi, islamologue et animateur de l’émission «Cultures d’Islam» sur «France 2», la table ronde réunira des voix impliquées depuis longtemps, et à plusieurs titres, dans ce dialogue. Il s’agit de Raja Naji Mekkaoui, Ambassadrice de Sa Majesté auprès du Vatican, Khaled Roumo, écrivain, membre du Centre du dialogue islamo-chrétien, Serge Berdugo, président du Conseil de la communauté israélite du Maroc, Mustapha Sehimi, juriste-professeur d’université et éditorialiste, et Faouzi Skali, anthropologue et spécialiste du soufisme, fondateur du Festival de la culture soufie de Fès.
Ces prestigieux intervenants interrogeront le contexte actuel du monde en ébullition, évoqueront les progrès du dialogue ainsi que les défis que nous lance une globalisation «sans cœur ni miséricorde».
Quant au forum-débat du samedi matin, il sera organisé sous la thématique «L’approche soufie dans la moralisation de l’éducation». Modérée par Dr Abdellah Chrif El Ouazzani, professeur-chercheur dans la pensée islamique et les sciences de l’éducation, cette rencontre accueillera de grands experts qui viendront échanger sur le sujet.
