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La Diaspora sportive marocaine, véritable vivier pour les sélections nationales

Du football au handball en passant par le judo, l’escrime, le triathlon ou encore le canoë-kayak et j’en passe, la présence des sportifs marocains issus de l’immigration est un fait indéniable. Parfois, leur présence dépasse de loin celle des sportifs locaux. L’histoire des sportifs marocains issus de l’immigration et leur apport au sport marocain ne date pas d’hier, mais il a commencé depuis 1930. Et ça continue encore plus aujourd’hui avec une génération talentueuse de sportifs qui font la fierté du Royaume.

La Diaspora sportive marocaine, véritable vivier pour les sélections nationales
Badr Hari.

Les sportifs marocains issus de l’immigration ont toujours été une fierté du sport national. Ces champions sportifs ont dû faire un choix cornélien entre représenter leurs pays de naissance lors des grandes manifestations sportives ou défendre les couleurs de leur pays d’origine. Et la plupart ont opté pour les couleurs du Royaume, ce qui dénote de leur profond attachement au Maroc malgré leur double nationalité et leur double appartenance. La liste est longue de ces sportifs ayant fait le choix du Maroc et ayant par la suite hissé les couleurs du Maroc dans les grandes manifestations sportives. Plusieurs d’entre eux sont devenus des icônes du sport marocain et leurs noms sont ou (étaient) scandés dans les différentes enceintes sportives. Hakim Ziyech, la star actuelle des Lions de l’Atlas, en est le parfait exemple. Le joueur de l’Ajax Amsterdam convoité par la sélection des Pays-Bas a dû faire face avec dignité et courage aux pressions néerlandaises, mais aussi aux insultes des supporters. Ziyech est aujourd’hui un joueur incontournable des Lions de l’Atlas. Avant lui, il y avait Mustapha Hadji, ballon d’or africain 1998, ou Marouane Chamakh, Houcine Kharja, Abdeslam Ouaddou, Youssef Hadji, Youssef Moukhtari et la liste est longue. Ces joueurs sont issus de la diaspora marocaine à l’étranger qui a souvent alimenté la sélection nationale. Les clubs marocains étaient dans l’incapacité de produire des joueurs de haut niveau. Preuve en est la sélection nationale qui a disputé la dernière Coupe d’Afrique des nations en Égypte. Sur les 23 joueurs retenus pour ce Mondial africain, 20 sont issus de la communauté marocaine vivant à l’étranger. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Outre le football, les Marocains issus de l’immigration alimentent aussi d’autres disciplines sportives. Le plus célèbre d’entre eux se nomme Zakaria Tijarti qui a été sacré au mois de juin dernier champion du monde Muay-thaï de la World Muay-thaï Association (WMTA) dans la catégorie des moins de 66 kg après sa victoire sur le Français Youcef Mustapha, alias Totof. Son frère Fikri était également un ancien champion du monde sous les couleurs marocaines, alors que les deux vivent aux Pays-Bas. Tout comme Badr Hari, champion du monde du kick-boxing en 2014. Tous ont opté pour le Maroc et sont montés sur le ring avec les couleurs marocaines.
L’apport de la diaspora marocaine ne se limite pas seulement au football et au Muay-thaï, mais va au-delà. C’est le cas d’Asmaa Niang qui porte haut depuis plusieurs années les couleurs du judo national. Certes, Asma est à Casablanca, mais elle a quitté le Maroc à 12 ans pour la France où elle a pratiqué le judo. Aujourd’hui, on peut dire qu’Asmaa Niang est la plus grande judokate de l’histoire du Maroc. Elle a décroché quatre titres continentaux, elle domine la catégorie des moins de 70 kilos. Ces performances devront lui assurer une troisième qualification aux Jeux olympiques de Tokyo 2020. Dans la même discipline, il y a aussi Rizlen Zouak. La native de Beaune en France a représenté le Maroc aux Jeux olympiques de Londres et de Rio de Janeiro. Elle a offert au Maroc deux médailles d’or aux championnats d’Afrique 2015 à Libreville au Gabon et 2013 à Moputo au Mozambique sans oublier la médaille d’argent en 2016 à Tunis et une médaille de bronze en 2014 à Port-Louis aux Iles Maurice. À ces noms s’ajoutent ceux d’autres sportifs, certes, moins connus, mais qui ont représenté le Maroc dans des disciplines où le Maroc a du mal à trouver des champions. C’est le cas de Hind Jamili dans le canoë-kayak ou encore Youssra Zakarani dans l’escrime.  Cette diaspora, dont l’apport va crescendo dans les prochaines années, devra être le véritable vivier du sport national, d’autant plus que les fédérations sportives au Maroc à l’exception de quelques-unes sont devenues fantomatiques.
La diaspora sportive marocaine est vieille de plus de 80 ans. C’est dans les années 30 que les premiers sportifs marocains commençaient à s’installer dans des pays étrangers, dans le cadre de l’émigration marocaine qui était encore à ses débuts. À l’époque, des sportifs comme Larbi Benbarek, Hassan Akesbi, Belmahjoub et Zhar avaient promu le sport marocain à l’échelle internationale. Dans les années 80, des sportifs marocains choisissaient de s’expatrier pour trouver des conditions plus favorables d’entraînement mais aussi des ressources financières qui leur permettaient de s’épanouir dans des clubs d’envergure. C’est à cette génération qu’appartiennent des figures de proue qui avaient rendu au sport national ses lettres de noblesse comme Krimau, Bouderbala, El Haddaoui, Zaki, Benazzi, Aouita et El Moutawakkil. 

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