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Le directeur de l’Institut chinois de recherche économique explique les clés de l’essor économique de l’Empire du Milieu

Le directeur de l’Institut chinois de recherche économique, Justin Yifu Lin, a mis en évidence, vendredi soir à l’Académie du Royaume du Maroc, les facteurs de l’essor économique de l’Empire du Milieu grâce à des réformes économiques combinées à la libération progressive du marché local. S’exprimant lors d’une conférence sous le thème «La croissance de la Chine et ses implications pour l’économie et les autres pays en développement», l’expert chinois a souligné que la croissance économique de la Chine a été soutenue par une forte promotion des facteurs de production que sont le travail et le capital. La productivité du travail s’est nettement améliorée à la faveur d’une augmentation du niveau de l’éducation et de la mise à niveau de la main-d’œuvre, avec à la clé d’importantes réformes dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie, en plus des investissements dirigés principalement vers l’industrialisation et les infrastructures, a-t-il expliqué.

Dans ce sillage, M. Lin qui a indiqué que le développement économique de la Chine a été étroitement lié à la transformation structurelle de l’économie et à la capacité en matière d’innovation technologique et d’industrialisation, permettant ainsi au pays de se hisser au rang des économies internationales les plus performantes durant les quatre dernières décennies. Selon M. Lin, également doyen de l’Institut des nouvelles économies structurelles relevant de l’Université de Pékin, la croissance annuelle se chiffrait à une moyenne de 9,7% au cours des trois dernières décennies, outrepassant les taux enregistrés aux États-Unis et en Allemagne.
Depuis 1978, la Chine a intégré le marché mondial en nouant des relations commerciales avec les pays émergents et les pays développés, a poursuivi cet inventeur du concept de «nouvelle économie structurelle» destiné à trouver un juste équilibre entre le rôle du marché et celui de l’État dans les économies des pays en développement. Avec l’ouverture de la zone de libre-échange, la Chine a pu se positionner parmi les pays industriels à travers la modernisation des structures financières et des marchés internes, ainsi que la privatisation de certains secteurs. Le gouvernement a aussi rigoureusement appliqué de nombreuses lois sur la concurrence visant à unifier le marché interne, à relancer le climat des affaires via l’autorisation de l’investissement direct étranger dans le pays, l’abaissement des droits de douane, le démantèlement du monopole d’État sur le commerce extérieur et le recours à la privatisation.

L’expert chinois a en outre mis l’accent sur le poids croissant du secteur privé qui confirme l’orientation vers une économie de marché et rend possible le maintien d’un environnement économique stable, notamment en ce qui concerne les prix, permettant ainsi l’obtention d’un taux de croissance aussi élevé. Justin Yifu Lin est également doyen de l’Institut de coopération et du développement Sud-Sud à l’Université du Pékin et doyen honoraire de la National School of Development au sein de la même Université. Cet économiste en chef et ancien vice-président de la Banque mondiale est l’auteur de plus de 20 livres, dont «Beating the Odd : Jump-starting Developing Countries», «Economic Development and Transition : Thought, Strategy, and Viability» et «Demystifying the Chinese Economy».
Sous le signe de «l’Asie, comme horizon de pensée», l’Académie du Royaume du Maroc poursuit son cycle de conférences thématiques et d’événements culturels encadrés par d’éminents hommes politiques, scientifiques et intellectuels, en amont de la 46e session prévue en décembre 2019. La conférence du vendredi soir, à laquelle a pris part l’ambassadeur de Chine à Rabat, a été marquée par la présence notamment du président de l’Université Mohammed V de Rabat, Mohamed Rhachi, du président du Conseil de la concurrence, Driss Guerraoui, et de plusieurs personnalités, dont des membres de l’Académie du Royaume du Maroc, ainsi qu’une pléiade d’universitaires marocains et étrangers, historiens et étudiants doctorants. 

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