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Mardi 19 Mars 2024
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Un duel fratricide pour sceller ou relancer le titre de la saison

Le Wydad et le Raja de Casablanca croiseront le fer dimanche à 16 h au Grand Stade de Marrakech, un duel capital comptant pour la 25e journée de la Botola Maroc Telecom D1. Opposant un leader du classement en perte de vitesse à un deuxième en plein regain de confiance, cette affiche devrait rassembler du beau monde, dimanche dans la ville ocre, et devrait être décisive pour la course vers le titre de champion de la saison 2018-19.

Un duel fratricide pour sceller ou relancer le titre de la saison

Même sans enjeu véritable et sans impact direct sur le titre de champion, le derby casablancais s’est forgé la réputation d’un match à haute tension, un antagonisme rythmé par les chants de milliers de supporters sur les gradins et par des duels tout en intensité sur la pelouse. Si l’on y rajoute l’ingrédient de la consécration, on peut dire que le match de dimanche à Marrakech sera une véritable bataille à couteaux tirés, entre un Wydad de Casablanca qui aspire à asseoir sa place au sommet de la hiérarchie et un Raja dont l’ambition est d’insuffler le doute dans l’esprit de ses rivaux. Les deux frères ennemis de Casablanca capitaliseront donc sur leurs atouts et tenteront de corriger leurs lacunes lors d’une rencontre où celui qui flanchera perdra bien plus que les trois points de la victoire.

Le Wydad défend son hégémonie en capitalisant sur l’expérience de Benzarti
À tout seigneur, tout honneur : le Wydad a réussi un véritable walk-over depuis l’entame de la saison. Après une phase aller aboutie, malgré une entame titubante, le WAC avait chuté lors de la 14e journée face à l’IRT, mais s’est rapidement ressaisi en enchaînant 7 victoires de rang, une série qui lui avait permis de larguer la concurrence avec 18 points d’avance ! Pour ce faire, les Rouges ont pu compter sur un coach aguerri, le fameux «Monsieur pressing avancé» qui préfère attaquer pour défendre et qui dispose d’un effectif étoffé à la hauteur de ses ambitions. En Ligue des champions, surtout à domicile, le WAC avait démontré l’étendue de sa maîtrise en assiégeant des formations redoutables, comme les Mamelodi Sundowns, l’ASEC Abidjan ou encore le Horoya Conakry. Même quand ils éprouvaient de la difficulté à percer des défenses regroupées, l’habileté des Wydadis sur les balles arrêtées faisait la différence, notamment par le biais de Mohamed Nahiri et Amine Tighazoui. La philosophie de jeu de Benzarti n’a pas forcément provoqué une mutation dans l’ADN de jeu du WAC, toujours aussi friand du jeu vertical et direct, avec le minimum de passes possibles pour atteindre la surface adverse. Un paramètre qui rend les offensives du Wydad plus imprévisibles.
Autre point qui fait la force du WAC : son invincibilité à domicile. En douze matchs disputés sur ses bases, le leader n’a encaissé aucune défaite (11 victoires et un nul). Seule la Renaissance de Berkane a pu éviter le revers chez le WAC (0-0 pour le compte de la 13e journée). Et puisque les Rouges seront les hôtes du Raja à Marrakech, ils auront donc un rang à tenir dimanche. La nette domination de l’équipe de Benzarti n’éclipse toutefois pas certaines lacunes, à commencer par l’absence d’un «tueur» à la pointe de l’attaque. Les piètres performances de William Jebour l’ont finalement condamné à rester sur le banc de touche et aucun remplaçant n’a pu briller à ce poste. Les couloirs de la défense et les deux arrières latéraux soulèvent également quelques inquiétudes et sont même décrits par plusieurs fans et observateurs comme étant le talon d’Achille du Wydad, bien que les buts de Nahiri aient souvent tiré le WAC de situations inextricables. Enfin, le calendrier chargé et l’engagement sur deux fronts (Botola D1 et Ligue des champions) risquent aussi d’impacter l’état d’esprit de Salaheddine Assaïdi et compagnie, contraints de disputer 3 matchs décisifs en 8 jours (contre le HUSA, le Raja puis les Mamelodi Sundowns vendredi prochain).

Les Aigles redéploient leurs ailes pour voler… le titre
Nettement revigoré par sa consécration en Supercoupe d’Afrique aux dépens d’un géant maghrébin (l’Espérance de Tunis), le Raja a retrouvé son rythme de croisière depuis la mi-mars en enchaînant 5 succès de suite en Botola D1. Critiqué à ses débuts, le technicien français Patrice Carteron a fini par s’attirer les faveurs des supporters et a réunifié un effectif en ébullition lors des derniers jours de Juan Garrido au Raja. Carteron a donc commencé par mettre de l’ordre dans la ligne médiane, laissant de côté Lema Mabide (fin de contrat cet été) et Ibrahima Niasse (trop de difficulté en relance) pour faire confiance au trio Achakir-El Ouardi-Nanah. Une combinaison qui a donné beaucoup d’équilibre à l’équipe et qui a permis à l’attaque de prendre plus de liberté, sachant que les Verts comptent la meilleure ligne offensive du championnat avec 44 buts. Les Zakarias Hadraf, Soufiane Rahimi, Mahmoud Benhalib et le deuxième meilleur buteur du championnat, Mouhcine Yajour, ont donné du fil à retordre à plusieurs défenses de la Botola D1, grâce à leur rapidité, aux nombreuses permutations et à leur technicité en 1 contre 1.
Le Raja s’est aussi distingué par sa capacité à aller bousculer des équipes dans leurs forteresses, puisque sur les 12 victoires enregistrées cette saison, 6 ont été ramenées de l’extérieur. Ajoutons à cela l’obstination de l’équipe à éviter les défaites jusqu’aux ultimes moments, à l’instar de ce qui s’est passé face à l’IRT, la RSB, le MCO et le CAYB, lorsque le Raja avait marqué à chaque fois dans les 10 dernières minutes, démontrant ainsi sa force de caractère. Cette série de qualités n’empêche cependant pas le club de souffrir sur certains plans, notamment le secteur défensif, qui connaît une irrégularité due aux nombreuses blessures et aux suspensions. Le quatuor de la défense est sans cesse remanié, surtout l’axe, avec les absences de Sanad El Ouarfali et de Badr Banoune. Ces deux joueurs semblent constituer une excellente paire, mais n’ont que rarement eu l’occasion de développer leur entente sur le long terme. Le manque de réalisme fait également défaut au Raja, qui se crée une pléiade d’occasions, mais n’en marque qu’un nombre très réduit. Enfin, le banc de touche n’offre que très peu d’options à Carteron, surtout en ligne d’attaque.
Les deux mastodontes du championnat marocains se livreront donc un duel sans merci, dont le vainqueur ressortira indéniablement plus grand. La manche aller avait souri aux Rouges sur la même pelouse de Marrakech, sur le plus petit des scores (but d’Ismaïl El Haddad). Le Wydad pourrait faire un ultime pas vers le titre, dimanche, s’il parvient à dompter son dauphin. Ce dernier pourrait, quant à lui, relancer la course pour le sacre, alors qu’on croyait il y a encore quelques jours que le WAC avait scellé sa victoire cette saison. 

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