Éclairage scientifique sur la relation entre la politique, la langue et la culture

Il est rare qu’une rencontre scientifique mobilise de nombreux intervenants appartenant à différentes disciplines et spécialités. Mais la journée d’étude programmée le 9 février prochain à Casablanca, autour de la problématique de «Politique, langues et cultures dans l’espace francophone» semble devoir réussir ce pari. Cette rencontre scientifique connaîtra en effet la participation de chercheurs, d'étudiants et de spécialistes de différentes disciplines.
En effet, il s’agit d’étudiants et de spécialistes de communication politique, de sciences politiques, de sociologie, d’anthropologie politique, de sociolinguistique, des sciences du langage, des sciences de l’éducation et la didactique… Autant de spécialités qui étudient ce sujet choisi par les organisateurs, le Centre international de recherches et d’études en sciences de la communication politique (CIRESCOP), l’Équipe de recherche en communication politique (ERCOP) de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II de Casablanca, en partenariat avec l’Université Mundiapolis.
L’objectif majeur de cette rencontre scientifique, ainsi que le souligne le professeur Rachid Arraïchi, coordonnateur du Master de communication politique et chef de l’ERCOP, est de permettre aux étudiants et chercheurs d’échanger à propos de problématiques en rapport avec la politique, les langues et les cultures dans l’espace francophone.
En effet, des recherches ont été entreprises et d’autres sont en cours de réalisation, nécessitant des discussions et un débat fructueux et collectif, dans des disciplines variées, portent sur ce rapport évolutif et complexe entre la politique, d’une part, et les langues et les cultures, d’autre part. Certes, a-t-il fait remarquer, «cette rencontre d’une journée servirait à considérer la complexité des problématiques impliquées par un tel thème et la multiplicité et l’importance des objectifs qui lui sont associés, trop insuffisante. Il n’en demeure pas moins vrai qu’elle constituerait une base académique idoine pour des recherches d’envergure en la matière. Le public visé étant majoritairement des étudiants au début de leur parcours de recherche», a précisé M. Arraïchi. Le débat doit porter sur la relation entre la langue et la culture, les usages de la langue et ses fonctions et comment les politiciens s’en servent comme médium de communication avec les citoyens, mais aussi comme outil symbolique de contrôle social. Une problématique qui doit être mise en avant, notamment dans l’espace francophone, au Maghreb et en Afrique subsaharienne, un espace où la diversité linguistique est conjuguée le plus souvent à une diversité culturelle, voire ethnique. Ce qui impliquerait une adaptation des politiques linguistiques.
Au niveau de l’éducation, il s’agira de discuter, lors de cette journée, du choix des langues d’enseignement et des modèles culturels respectifs, choix qui est en lien avec la nature des statuts des langues utilisées socialement. De même seront interpellés les médias, éléments incontournables de la communication politique, traduisant et consacrant le plus souvent les valeurs et les représentations linguistiques. Enfin, la dynamique migratoire accrue sera au menu de cette rencontre en évoquant le rapport nouveau et différent aux langues et cultures des pays d’origine et d’accueil. Ainsi, quatre axes seront au menu de cette rencontre : «Politiques et aménagements linguistique», «Politique et systèmes éducatifs dans l’espace francophone», «Politique, langues et médias dans l’espace francophone» et «Langues, cultures et migrations».