Après Asilah, Azemmour, El Jadida, Zagora, Casablanca, et Mohammedia, ce sont les «Visages à réfléchir» du Souss que Abdelkrim El Azhar explore dans cette exposition, renouvelant, ainsi, son rapport à la nouvelle, à travers une série de toiles. Celles-ci évoquent l’acte humain et célèbrent la création dans ses divers genres, et ce à travers les témoignages du doyen de la nouvelle Ahmed Bouzfour et le critique d’art Rachid El Hahi, mettant en relief cette relation unissant toutes sortes de créativités, dans le temps et l’espace.
De son côté, le critique Chafik Ezzouguari a indiqué que «“le visage” d’El Azhar, après avoir été un moyen de délimitation du temps et de l’espace dans leur globalité, s’est transformé en un moyen autre, une composante inhérente à ce corps dans sa spécificité. Et ce par l’entremise d’un langage affectif universel et existentialiste, en corrélation avec l’ensemble des contradictions de l’être humain. Avec ses traits et expressions, et à travers la symbolique des yeux au regard perçant, le visage mute en une fenêtre ouverte scrutant de haut, tel un témoin, le monde extérieur, en un miroir de dialogue dans son rapport au récepteur, où le murmure et un langage aussi éloquent que silencieux s’interpénètrent, un langage imprégné de mystère parfois, et affecté d’aveu d’autres fois».
Signalons que ce natif d’Azemmour est diplômé de l’École des beaux-arts de Tétouan, de l’Académie des beaux-arts de Bruxelles et de l’Académie des beaux-arts de Liège. Professeur d’arts plastiques à El Jadida, El Azhar travaille depuis longtemps sur l’échiquier du symbolisme. Compartimentée, sa toile se prête à une segmentation qui fragmente le vécu visuel en une série de zones répétées inlassablement. Viennent alors s’incruster des signes, des symboles, des motifs figuratifs (œil, poisson, personnages miniatures, etc.).La peinture d’El Azhar est tout en transparence, faite d’esquisses nerveuses et fermes, de formes, de touches de couleurs, d’effets de délavé, de vieilli. Elle se passionne pour les visages, objets de recherche inépuisables, des visages qui se ressemblent sans pour autant être identiques. L’artiste construit ses pensées sur toile à partir de petites choses du vécu, tout en optant pour la technique du graphisme. Il a, à son actif, de nombreuses prestations au Maroc et à l’étranger.