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Elalamy : «Le Maroc sortira gagnant»

Le sort de Bombardier au Maroc sera scellé dans trois semaines, le temps de connaître le repreneur des actifs du groupe canadien. Le ministre de l’Industrie refuse de parler de départ puisque l’usine marocaine ne fera que changer d’actionnaires. Moulay Hafid Elalamy a même un meilleur argument : le repreneur sera plus grand que Bombardier et développera mieux l’unité.

Elalamy : «Le Maroc sortira gagnant»
Moulay Hafid Elalamy : «le futur investisseur développera de nouveaux projets, non seulement pour le compte de Bombardier, mais pour d’autres avionneurs et développera de nouveaux métiers à forte empreinte technologique.Ph.Saouri

Le canadien Bombardier va-t-il quitter le Maroc ? La question taraude les esprits. Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce et de l’industrie, refuse de parler d’un quelconque retrait de l’avionneur du marché marocain. Si sur le papier, Bombardier va effectivement quitter le Royaume en cédant son usine casablancaise, dans le cadre d’une nouvelle restructuration de ses activités, le groupe ne va pas pour autant disparaitre du Maroc, puisque le futur repreneur est un de ses sous-traitants. C’est ce que le ministre n’a cessé de marteler devant les médias, le 6 mai à Casablanca. «Il n’y a pas de retrait de Bombardier au Maroc. Au niveau journalistique, c’est sexy. So what ? Ça ne m’intéresse pas moi de savoir si Bombardier ne figure plus au registre du commerce. Bombardier ne va pas quitter le Maroc, il ne s’agit pas d’un jeu de mots. Ce qui m’intéresse c’est si le futur repreneur maintient les engagements de Bombardier. Airbus, par exemple, est présent au Maroc mais indirectement à travers ses sous-traitants», a lancé, un brin agacé, Elalamy. Accompagné de Hamid Benbrahim El-Andaloussi, PDG de Midparc, le ministre a expliqué les raisons du départ de Bombardier et insisté sur l’avenir. Les perspectives et engagements seront «maintenus», rassurent les deux responsables, puisque la 2e phase de développement de l’usine casablancaise de Bombardier est en cours et sera opérationnelle le printemps prochain. Mieux, un 3e projet «beaucoup plus important» est envisagé et sera concrétisé par le repreneur de l’usine. Ce projet, dont l’apport technologique est jugé plus élevé, nécessitera des ressources humaines plus qualifiées et une augmentation de la taille de l’usine qui d’ailleurs devra doubler d’ici peu. Quant aux emplois, au nombre de 400 aujourd’hui, ils vont plus que doubler, nous confie Benbrahim El-Andaloussi, sans fournir plus de détails, «confidentialité oblige», nous dit-il. D’ailleurs, ce serait à cause de ces clauses de confidentialité que le vice-président de Bombardier Maroc, Stephen Orr, n’a pas participé à la conférence de presse, alors qu’il figurait sur la liste. «Il est venu rendre des comptes. Il est obligé de garder la confidentialité la plus totale, car l’appel d’offres est en cours», a expliqué le ministre. À souligner que dans cet appel d’offres, Bombardier rappelle aux candidats ses engagements vis-à-vis de l’État marocain. Le futur repreneur qui sera connu dans 3 semaines tout au plus, selon le ministre, sera donc amené à respecter ce cahier des charges. Et c’est le respect de cette clause qui conditionnera l’avenir de Bombardier au Maroc. «Nous allons veiller à ce que le futur repreneur respecte le cahier des charges et les engagements de Bombardier. La cession ne peut avoir lieu si l’engagement n’est pas tenu. Le Maroc ne cédera pas, on peut même recourir à la justice», avertit Elalamy. Et de tempérer : «Je vous l’assure, ça ne sera pas le cas».  Ceci dit, le Maroc ne perdra pas au change. Mieux, il sortira gagnant du futur deal : Le repreneur, Airbus, Spirit ou JKM, est en effet plus grand et important que Bombardier. Outre le maintien des projets de l’avionneur canadien qui deviendra intégrateur plutôt que producteur, le futur investisseur développera de nouveaux projets, non seulement pour le compte de Bombardier, mais pour d’autres avionneurs et développera de nouveaux métiers à forte empreinte technologique. «Soyez-en sûrs. Les repreneurs vont aller beaucoup plus loin que Bombardier. D’ici un an, revenez me voir et je rendrai des comptes», assure Elalamy.  

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