Entre 235 et 577 milliards de dollars de production agricole en péril

La production des cultures vivrières a augmenté de 300% dans le monde depuis les années 1970, a conclu la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques qui vient de publier son rapport sur l’état de la biodiversité. Selon cet organe des Nations unies, cette augmentation de la production est intervenue alors que baissait, durant la même période, la productivité de 23% des terres arables en raison de la dégradation des sols. La Plateforme intergouvernementale a estimé entre 235 et 577 milliards de dollars le montant annuel de la production agricole mondiale en péril en raison de la disparition des pollinisateurs. Qu’il s’agisse d’insectes ou d’oiseaux, les pollinisateurs assurent les rendements de 75% des cultures vivrières mondiales. Une étude avait suggéré que les pollinisateurs pouvaient augmenter de 24% le rendement d’une parcelle.
En 2016, dans l’étude coordonnée par la FAO, les scientifiques ont comparé 344 parcelles d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine et ont conclu que les rendements agricoles étaient sensiblement plus faibles dans les parcelles qui ont attiré moins d’abeilles durant la saison de floraison que les autres ayant reçu davantage de visites des pollinisateurs. 
«Lorsqu’on compare les exploitations de moins de 2 hectares très performantes et celles aux résultats médiocres, les résultats suggèrent que ces dernières pourraient accroître leurs rendements d’une valeur médiane de 24% en attirant plus de pollinisateurs». D’après le même rapport de la Plateforme intergouvernementale, 33% de la surface terrestre du monde et près de 75% des ressources en eau douce sont consacrées à la culture ou à l’élevage alors que 12% des terres émergées non couvertes par les glaces sont utilisées dans le monde pour la production agricole.