Espoir, optimisme et persévérance. Tels étaient les mots d’ordre de l'entrepreneuriat au Maroc qui ont émergé de cette conférence ayant réuni des représentants de différents secteurs venus échanger sur le thème «Entreprendre en 2019 : Regards croisés».
Si l’année 2019 est porteuse de beaucoup d’espoir et d’attentes pour les dirigeants d’entreprises et les entrepreneurs, les prévisions de croissance, elles, restent modestes, allant de 2,9% pour le Haut Commissariat au Plan (HCP) à 3,3% pour le Centre marocain de conjoncture (CMC) en passant par 3,1% pour Bank Al-Maghrib (BAM). «L’amélioration du climat des affaires, la reprise des Investissements directs étrangers et la bonne performance de certains secteurs comme l’automobile, l’aéronautique, l’électronique et les mines constituent des indicateurs positifs.
En revanche, la stagnation du marché immobilier, la baisse de la valeur ajoutée agricole et la forte compétition internationale qui touchent de nombreuses activités industrielles sont de vraies menaces qui risquent d’aggraver davantage le déficit commercial ainsi que la création d'emplois, les deux défis majeurs de notre pays», précise Farida Jirari, directeur général de l’APD. Et d’expliquer que l'idée derrière l’organisation de cette table ronde est de fédérer des dirigeants de différents secteurs pour tracer une vue d’ensemble du paysage économique du Royaume en 2019 avec ses opportunités et ses défis. Elle a pour cela réuni des dirigeants de différents horizons. Il s’agit de Youssef Bencheqroun, DG d’Al Amana Microfinance, de Rachid Seddik Seghir, expert-comptable & fiscaliste, de Mohamed Bachiri, vice-président général de la Fédération de l'automobile - DG de la Somaca, de Hicham Iraqui Houssaini, DG de Microsoft, de Fahd Bennani, DG de Iwaco, et de Imad Boulabat, DG
de Wilo North Africa. Les intervenants ont tous insisté sur le rôle des nouvelles technologies comme moteur de l’évolution, ils se sont d’ailleurs félicités de la mise en marche de l’Agence de développement digital qui devrait encourager l'activité entrepreneuriale. Un appel a également été lancé pour aider les entrepreneurs à sortir de l’informel et à s’impliquer davantage, tout secteur confondu, pour promouvoir la création d’entreprise dans un cadre formel et propice à la création de richesse et à la croissance. L'autre point débattu lors de cette table ronde est celui du manque de compétences et de formations ciblées selon le besoin du marché. À ce sujet, le vice-président général de la Fédération de l'automobile a rappelé que l’une des priorités pour attirer les investisseurs est la préparation des compétences en interne. Il a cité à cet égard l’exemple de Renault qui a veillé à créer des centres de formation en collaboration avec l’État. Une initiative qui donne ses fruits aujourd’hui puisque le groupe dispose d'une main-d'œuvre qualifiée en phase avec les normes internationales de qualité. Les intervenants ont par la suite formulé un certain nombre de recommandations axées essentiellement sur l’urgence de rehausser le niveau de l’éducation et de la formation, car ce sont deux éléments déterminants pour promouvoir l’esprit d’entreprendre chez les jeunes. Des systèmes de formation efficaces qui inculquent aux jeunes les soft skills capables de mieux les préparer à affronter le marché, à augmenter leur confiance et à les motiver à quitter le confort du salariat.
APD, un programme chargé pour ce mois de mars
Après ce premier rendez-vous du mois de mars, l’APD recevra l’expert international de la géopolitique, Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRES), le 19 mars à Casablanca, pour une conférence sur «Les transformations stratégiques internationales en 2019». M. Boniface donnera tout de suite après, le 20 mars à Rabat, une deuxième conférence sur le thème «Le nouvel ordre mondial».
Une semaine plus tard, le 8 mars, aura lieu la 7e édition de l’événement
spécial APD qui célèbre le leadership des femmes au Maroc.