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ESCA et GEM : 20 ans d’alliance au service de l’excellence

À Grenoble École de Management comme à ESCA École de Management, l’innovation constitue un levier de développement et d’excellence. Les deux institutions, qui fêtent ce juillet le 20e anniversaire d’une alliance promise à un bel avenir, ont fait de ce champ le principal axe de leur collaboration.

ESCA et GEM : 20 ans d’alliance au service de l’excellence

L’ouverture à l’international a toujours constitué l’un des principaux fers de lance de ESCA École de Management qui a tissé au fil des années un large réseau de partenaires académiques à travers le monde, représentant aujourd’hui une véritable force pour l’institution.
En ce mois de juillet, l’école célèbre ses 20 ans de collaboration avec l’un de ses partenaires les plus en vue en France, Grenoble École de Management (GEM).
Pour les deux business schools, il ne s’agit pas d’un simple partenariat, mais d’une véritable alliance qualifiée d’innovante qui a permis aux deux marques de se développer en parallèle, mais aussi dans la complémentarité, comme l’a relevé Jean-François Fiorina, directeur adjoint de GEM, lors de la cérémonie organisée à l’occasion dans les locaux de ESCA à Casablanca. Pour lui, la réussite de cette collaboration est due aux valeurs et aux missions communes aux deux institutions ayant permis de les rapprocher et de guider leur processus de développement.

20 ans d’évolution
La bonne voie a été tracée dès le début, peu après la signature du partenariat, avec la co-production entre 2000 et 2012 de quatre programmes de formation sanctionnés par une double diplomation, à savoir : Business Manager, MSc Achats & Logistique, MSc Ressources humaines et MSc Marketing et Communication. La géopolitique est l’autre domaine qui a été au centre d’une vision commune. «Il s’agit d’un domaine particulièrement cher à nos deux institutions dans la perspective de comprendre le monde dans lequel nous évoluons afin de pouvoir agir et décider», commente Jean-François Fiorina.
L’Afrique représente le 3e pilier sur lequel s’appuie l’alliance ESCA/GEM partant du rôle central que joue le Maroc dans le développement du continent en tant que hub multidimensionnel.
«Nous avons souhaité construire cette alliance sur des intérêts pédagogiques et de complémentarité certes, mais le plus important pour nous était de tendre un fil incassable, l’amitié», a signalé Loïck Roche, directeur général de GEM, dont l’ambition est de faire évoluer l’institution d’un statut de business school à celui de «school for business for society».
«Une business School doit aller aujourd’hui au-delà de sa mission de formation et de recherche. Elle doit viser à quelque chose de plus grand. Tout ce qu’on fait doit contribuer en bout de chaîne à améliorer le bien-être de la société et favoriser la paix économique», a-t-il plaidé.
Le responsable a beaucoup insisté sur cette notion de paix économique, invitant à penser la concurrence non comme une course à qui arrivera le premier en éliminant l’adversaire, mais comme la capacité à grandir ensemble et à proposer le meilleur. «La paix économique, c’est complètement revisiter nos relations les uns avec les autres», résume Loïck Roche.

Perspectives d’avenir
«Les 20 prochaines années présentent beaucoup d’opportunités pour nos deux institutions. Nous avons compris qu’il y a des besoins au niveau de la formation continue. Ce domaine représente un champ de développement commun très important», annonce d’emblée Thami Ghorfi, président de ESCA École de Management. «Nous avons décidé de nous concentrer sur les besoins des entreprises, car ce sont nos clients finaux», a-t-il ajouté.
Le ton est donné pour l’avenir ! Et comme l’avenir commence aujourd’hui, ESCA et GEM ont décidé de lancer un nouveau Master en Affaires internationales spécifique à la région Afrique-Méditerranée qui accueillera ses premiers étudiants dès la prochaine rentrée. Ce projet marquera à coup sûr un nouveau tournant dans l’histoire de ce partenariat.
«Au Maroc, nous avons besoin d’apprendre à être plus internationaux. Nous devons appuyer nos entreprises dans leur conquête des marchés internationaux», relève Thami Ghorfi. Un objectif qui passe forcément par la formation d’un capital humain capable d’appréhender les jeux d’influence et de pouvoir ainsi que les spécificités multiples des pays de cette région.
Ce master à double compétence, qui allie sciences de management et géopolitique, viendra ainsi répondre aux besoins des entreprises qui se développent à l’international, notamment en Afrique et dans la région méditerranéenne. Celles-ci sont à la recherche de profils capables d’analyser la situation dans une région donnée pour pouvoir prendre les décisions managériales qui s’imposent. 


Questions à Loïck Roche, directeur général de Grenoble École de Management (GEM)

Management & Carrière : GEM a choisi  de ne pas s’exporter au Maroc à l’instar d’autres institutions. Pourquoi ce choix ?
Loïck Roche
: Je suis convaincu qu’aujourd’hui, le rôle d’une business school, indépendamment de contribuer au bien-être de la société, diffuser la paix économique et contribuer à la paix sociale et environnementale, c’est d’essayer de partager des valeurs avec les étudiants. C’est cela qui va faire que le monde de demain sera un peut-être plus responsable que le monde qu’on a construit. On transmet des savoirs et des compétences, certes, mais nous, professeurs-enseignants, on doit transmettre surtout des valeurs. Et les valeurs sont transmises par l’exemple à travers la façon de se comporter de l’école dans son microcosme des autres écoles, par rapport à l’ambition, aux écrits du directeur et des professeurs… À GEM, la façon de concevoir les partenariats à l’international est parmi nos valeurs. Dans ce domaine, il y a deux façons de faire : soit on va dans un pays, on plante son drapeau, on achète des terres et on construit son campus – un modèle qui n’est pas le nôtre – ou alors on choisit d’y aller modestement, avec l’idée que nous ne sommes pas chez nous. Au mieux, nous serons invités de notre partenaire. Nous y alloue pour co-construire parce que nous sommes convaincus d’abord que nous avons beaucoup apprendre. Et pour être dignes de toute l’énergie qui va être donnée à nous apprendre quelque chose, nous allons essayer d’être dignes en retour et participer aussi à apprendre quelque chose à notre partenaire. Venir au Maroc, former des étudiants marocains sans que ce soit en concertation avec un partenaire marocain est quelque chose qui ne rentre pas dans mon schéma de pensée. Attention, je ne critique pas ceux qui ont choisi ce modèle. Mais si on veut demain construire un monde plus responsable, il faut être respectueux de l’autre, respectueux du pays et de l’environnement. C’est cela ma conviction profonde.

Est-ce que vous concevez le Maroc comme une ouverture sur l’Afrique ?
C’est une ouverture du moment qu’elle ne veut pas dire un laissez-passer. C’est une autorisation. Pour moi, le Maroc et l’ESCA est une autorisation à pouvoir aller rencontrer d’autres partenaires pour d’autres co-constructions. Ce n’est en aucun cas un laissez-passer parce que finalement c’est comme si j’avais élargi les frontières de la France jusqu’au Maroc et fais comme si j’étais chez moi. Or, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, il faut procéder tout à fait différemment, d’autant plus qu’on est dans un monde où il n’y a plus de savoir inamovible. On essaie au mieux de se rapprocher de la vérité, on co-construit le savoir avec les étudiants, on co-construit les programmes de formation continue avec les entreprises et on co-construit avec nos partenaires. Si on ne fait pas cela et qu’on vient planter notre drapeau, on envoie un signal à nos étudiants qui est contraire au monde qu’ils doivent construire demain et qui est un monde de davantage de paix et de solidarité.

Comment voyez-vous l’avenir de ce partenariat avec ESCA École de Management ?
Les deux écoles doivent faire le même chemin qu’elles ont fait pour la formation initiale, mais cette fois-ci avec et pour les entreprises. Non pas uniquement les entreprises françaises, mais surtout les entreprises marocaines, notamment celles qui travaillent avec l’Afrique. Pourquoi les entreprises ? Parce qu’on est d’abord une business school, c’est-à-dire une school for business comme l’a rappelé le président de ESCA, Thami Ghorfi, et je rajouterais for society car la vision est plus grande. On essaie de travailler par la force des entreprises pour la société. Je suis intimement convaincu que c’est cette visée-là qu’on doit avoir. Avec l’ESCA, c’est un formidable exemple qu’on aimerait déployer et qui est de travailler pour le développement du territoire sur lequel se trouve l’ESCA, du territoire de GEM et plus généralement du territoire où on aura d’autres partenaires pour co-construire. 
Entretien réalisé par M.Se.

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