Éparpillés à travers la cité ocre, les espaces verts connaissent une effervescence incomparable en ce mois sacré, en particulier après les prières d’Al-Ichae et des Taraouih. Les Marrakchis convergent, en famille ou entre amis, vers ces lieux pour passer, dans une ambiance conviviale, des moments de détente, et profiter ainsi d’un brin de fraîcheur qui commence à envelopper la ville à la tombée de la nuit.
Si ces espaces verts constituent, pour certains, des lieux propices pour aborder leurs soucis quotidiens, échanger les points de vue sur des sujets d’actualité, ou pour se plonger dans la lecture d’un journal, magazine ou ouvrage, loin du vacarme et de la congestion des cafés, d’autres saisissent ces moments pour partager des anecdotes et des blagues, ou pour faire une partie de cartes ou d’échecs, le tout agrémenté par un bon verre de thé à la menthe ou une tasse de café.
Parallèlement, alors que de nombreuses personnes gardent les yeux rivés sur leur téléphone portable, des groupes de jeunes munis de leurs instruments de musique optent, eux, pour égayer ces endroits par leurs chants et danses et de faire plonger l’assistance dans une ambiance festive aux rythmes des «Tqitiqat» et de la «Deqqa marrakchia». De véritables moments de joie et de liesse qui font partie d’une tradition transmise de génération en génération, connue sous le nom de «Nzaha» (sortie pique-nique).À la lumière de la dynamique que connaissent ces espaces verts durant ce mois sacré, il est impératif de protéger et de préserver ces lieux de balade et de détente contre les comportements nuisibles de l’Homme qui, par ses attitudes irresponsables et irrespectueuses de l’environnement, porte atteinte à la nature, écorne l’esthétique de la cité ocre et nuit à la propreté de ces havres de paix.