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Établir les liens entre les cultures orientale et occidentale

Les mélomanes de la Cité des marguerites ont assisté à un concert musical tout à fait exceptionnel. Ils ont été conviés récemment au site magique de Dar Al Makhzen de la casbah de Mehdia pour goûter aux délices d’un répertoire musical rassemblant allégrement l’héritage baroque et de renaissance européen et les musiques traditionnelles d’orient.

Établir les liens entre les cultures orientale  et occidentale

Organisé par l’Institut français de Kénitra en collaboration avec la Direction provinciale de la culture, cet événement musical a constitué l’occasion pour le public de découvrir l’univers musical de «L’ensemble les Turqueries», celui de cinq jeunes musiciens passionnés et ayant pour envie commune de partager avec les spectateurs une expérience musicale qui ne croit pas aux frontières et qui a réussi à tisser des liens artistiques entre Orient et Occident. Ce quintette, composé de deux musiciennes et de trois musiciens virtuoses, puise son inspiration dans l’héritage musical méditerranéen. À travers leur musique, ils ont réussi le pari d’établir des liens entre les cultures orientale et occidentale et à rétablir les ponts entre deux aires géographiques qui peuvent sembler pour certains éloignées, alors qu’elles ont toujours été intimement liées. 
En effet, «L’ensemble les Turqueries» a relevé le défi de rassembler deux univers musicaux sans les dénaturer, au travers d’arrangements originaux, d’improvisations et de compositions. 

Il s’agit pour ces musiciens de créer une matière sonore riche aux multiples facettes qui invite l’auditeur à un voyage, dans le temps et dans l’espace, entre musiques traditionnelles d’Orient et musiques anciennes occidentales.
Dans une déclaration au «Matin», Thibaut Rocheron, compositeur et percussionniste, a souligné que leur musique est basée sur l’ornementation, l’improvisation et le travail sur la mélodie orientale et occidentale. Dans le même ordre d’idées, Véronique Bouilloux (violoniste) précise que leur répertoire musical est le fruit d’une rencontre entre des passionnés de musique ancienne et qui se sont rendu compte que les sonorités des cordons boyaux se mariaient harmonieusement avec les percussions des instruments orientaux. 

«On a constaté, révèle-t-elle, que la filiation entre le «Oud» et le «théorbe» est évidente à l’oreille et toutes ces sonorités se sont ajoutées, les unes aux autres, pour créer quelque chose de tout à fait original, un mélange de parfums.» Évoquant la genèse de cette expérience musicale, Sacha Dessandier-Volkoff, chanteuse d’opéra et violoniste baroque, indique que les «Turqueries» font partie de l’histoire artistique européenne des siècles derniers, où les musiciens occidentaux se réunissaient dans des ateliers pour imaginer, penser et rêver l’Orient. «Nous nous sommes inspirés de cette expérience historique, ajoute-t-elle, pour la réalisation d’une turquerie moderne avec nos sensibilités et nos propres expériences.» 
Dans un monde caractérisé par le repli identitaire et le dressage de frontières factices entre les cultures, cette belle soirée musicale, organisée dans un lieu chargé d’histoire, est venue nous rappeler que dans l’obscurité de la nuit, les étoiles de l’espoir scintillent. Ces cinq astres portaient, ce soir-là, les noms de Véronique Bouilloux (violoniste), Sacha Dessandier-Volkoff (violoncelliste), Léo Fabre-Cartier (luthiste), Simon Waddell (théorbiste) et Thibaut Rocheron (compositeur et percussionniste).
À noter, par ailleurs, que les deux luthistes marocains Faouzi Frikhat et Noureddine Chniqir se sont associés aux musiciens de «L’ensemble les Turqueries», lors d’une rencontre matinale, à l’Institut français de Kénitra, pour improviser et présenter à des élèves un spectacle musical aux saveurs marocaines, andalouses, orientales et 
occidentales. 

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