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Européens et Américains étalent leurs divisions sur les jihadistes détenus

Les États-Unis et les Européens ont étalé leurs divisions sur le sort des jihadistes étrangers détenus en Syrie, lors d’une réunion au cours de laquelle Washington a tenté de rassurer ses alliés.

Européens et Américains étalent leurs divisions sur les jihadistes détenus

«Les membres de la coalition doivent rapatrier les milliers de combattants terroristes étrangers actuellement en détention, et les juger pour les atrocités qu’ils ont commises», a martelé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo à l’ouverture de cette rencontre à Washington avec ses homologues de la coalition internationale contre le groupe jihadiste État islamique (EI). Le gouvernement américain demande de longue date à tous les pays de reprendre les milliers de jihadistes qui se trouvent dans les prisons kurdes du Nord-est syrien. Mais la récente offensive turque dans la région contre les forces kurdes, qui a fait craindre que les prisonniers ne parviennent à s’évader, a remis leur sort au cœur des préoccupations. «Nous pensons qu’il devrait y avoir un sentiment d’urgence à les rapatrier maintenant, tant qu’il est encore temps», a prévenu le coordinateur de l’action contreterroriste des États-Unis, Nathan Sales. Mais les participants se sont quittés sur un constat de désaccord. La demande américaine se heurte au refus de nombreux pays, dont la France, de reprendre leurs ressortissants qui ont combattu dans les rangs jihadistes, pour ne pas heurter une opinion publique échaudée par les attentats des dernières années en Europe. Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a réaffirmé à Washington que les jihadistes français devaient «être jugés au plus près des crimes qu’ils ont commis». «Il serait irresponsable de la part d’un pays d’attendre de l’Irak qu’il résolve ce problème à sa place», a répondu Nathan Sales. «Demander à des pays de la région d’importer les combattants étrangers d’un autre pays, et de les juger et écrouer là-bas, ce n’est pas une option viable», a insisté le responsable américain, balayant aussi les hypothèses de tribunaux internationaux. C’est Paris qui avait réclamé une réunion d’urgence de la coalition après l’offensive de la Turquie. En annonçant le retrait des forces américaines, le président des États-Unis avait laissé le champ libre à cette opération turque, qui visait pourtant les forces kurdes, alliées des Américains dans la lutte antijihadistes. Une nouvelle crise syrienne qui «menace» les succès de la coalition, selon le communiqué final de la réunion. Car le constat est unanime: malgré l’éradication, au printemps, du «califat» territorial instauré depuis 2014 par l’organisation jihadiste sur un vaste territoire à cheval entre la Syrie et l’Irak, et malgré la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi, lors d’une opération américaine fin octobre, l’EI reste une menace. 

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