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Facture électronique : «La profession comptable a un rôle citoyen à jouer»

Facture électronique : «La profession comptable a un rôle citoyen à jouer»

La digitalisation de l’économie est stratégique pour le Maroc. Les pays qui réussiront cette transformation marqueront quelques points de croissance. Issam El Maguiri en est convaincu. «Le projet de digitalisation de l’économie nationale ne doit pas être cantonné aux aspects fiscaux. Il y a la signature électronique, les adresses électroniques et d’autres chantiers. La comptabilité et la facturation électroniques n’en sont qu’un maillon». Son avis est d’ailleurs clair : C’est l’une des mesures structurantes pour l’économie et l’environnement des affaires. Car il y a un lien indirect entre digitalisation et équité fiscale.
Pourquoi alors la digitalisation de la facturation n’a-t-elle pas été adoptée par les commerçants et grossistes ? D’abord, parce que le décret d’application prévu par la loi de Finances n’a pas encore été publié, répond le président. Ensuite, il faut installer un climat de confiance. «Le débat doit être déplacé vers le comment. Cette question nécessite une concertation avec les professionnels, les entreprises et les citoyens», souligne El Maguiri. La résolution de ce problème prendra le temps qu’il faudra. «Il faut que cela se fasse dans la sérénité pour éviter les effets pervers de la digitalisation comme c’est le cas ailleurs. La profession comptable a un rôle citoyen à jouer sur ce sujet, car nous sommes des partenaires privilégiés de l’administration dans la communication et l’accompagnement dans cette transition», insiste le président de l’Ordre. 


Oui à l’élargissement de l’assiette fiscale, quid des exonérations ?

C’est un fait. Élargir l’assiette fiscale augmente les recettes. La DGI fait son travail de ce côté, indique le président de l’Odre. Mais il existe d’autres solutions qui peuvent être adoptées en parallèle. Parmi elles, indique El Maguiri, réétudier la pertinence des exonérations fiscales. «Nous avons aujourd’hui beaucoup d’exonérations fiscales nationales et territoriales. À un certain moment, il faut se poser la question de savoir si elles ont apporté quelque chose ou pas à l’économie nationale. Quel a été leur effet ?», partage le président de l’Ordre. Car, si au final ces exonérations coûtent, chaque année, 35 milliards de DH à l’État, leur effet n’est pas chiffré et aucun audit poussé n’a été réalisé dans ce sens. Pareil travail devrait être mené afin d’évaluer leur impact et permettrait de les annuler ou de les ajuster pour des résultats plus probants. La question sera d’ailleurs discutée lors des 3es Assises de la fiscalité, qui se tiendront les 3 et 4 mai prochain à Rabat.


Le taux de l’IS joue-t-il aujourd’hui en défaveur de l’investissement ?

La moyenne mondiale de l’impôt sur les sociétés (IS) est de l’ordre de 25%. À 31% pour la tranche de bénéfice net supérieure à 1 million de DH, le Maroc est-il trop cher pour les entreprises ? Pour le président de l’Ordre des experts-comptables, il faut plutôt parler de pression fiscale. 
«Le taux en lui-même ne veut rien dire. Payer 31% de 5 est toujours moins cher que 20% de 10. Il faut plutôt voir comment l’assiette fiscale est appréhendée. Est-ce réel, estimé ou indiciaire ? C’est un faux débat encore une fois», analyse El Maguiri. 
Le Maroc a une économie ouverte. À ce titre, il a des concurrents au Nord, à l’Ouest et au Sud. Parmi les indicateurs clé souvent cités, lorsque nous parlons d’attractivité des 
investissements, la pression fiscale revient souvent. 
«En termes d’offre fiscale, le Maroc peut être plus compétitif et doit l’être pour rester dans la course», admet El Maguiri. Car si l’acte d’investir garantit la croissance et la création des richesses et d’emplois, la fiscalité est
l’un des facteurs qui influencent la décision d’investir.

 

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