Menu
Search
Mardi 23 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 23 Décembre 2025
Menu
Search

Les fameuses figurines de Seloua Ejjennane

Seloua Ejjennane offre à voir, jusqu’au 8 novembre à la Villa des arts de Rabat, ses «Figures du double». Des figurines uniques et spéciales que l’artiste confectionne avec beaucoup d’amour et de ferveur.

Les fameuses figurines de Seloua Ejjennane

L’histoire de Seloua avec ces figurines a commencé comme un jeu d’imagination de personnages drôles, bizarres et sympathiques, montés avec toute sorte d’objets qu’elle a chinés dans la nature, les souks ou les greniers de famille. Ses découvertes ont d’abord porté sur le verre. Puis elle associe d’autres matériaux comme la porcelaine, l’argenterie, la ferronnerie. «À la base de ce travail, il y a ma passion pour le chinage et ma fascination pour le verre. Ces objets chinés tout au long de ma vie dans mon pays ou lors de mes voyages ont pris un sens le jour où un changement d’angle de vue m’a permis de créer ma première figurine». Ce fut le déclic permettant à l’artiste de créer un concept propre à elle, qui consiste à transformer tout objet qui tombe entre ses mains. «Mon atelier est inondé d’objets que je sélectionne, combine jusqu’à trouver enfin tous les éléments qui vont me permettre d’aboutir au résultat souhaité», explique-t-elle.

Diplômée en économétrie, puis en coaching, et maîtrisant le dessin, la décoration d’intérieur et pratiquant la danse, Seloua n’a pas trouvé de difficultés pour réaliser des personnages recto verso inspirés de sa vie et de ses émotions. Ses personnages ne plaisent pas toujours aux gens. Mais ce n’est pas son souci. Car pour elle, le résultat souhaité n’est pas forcément une œuvre qui doit être belle. «Ce qui est important, c’est que l’œuvre soit équilibrée, stable, harmonieuse et surtout qu’elle puisse provoquer mon fou rire, et ce n’est qu’à ce moment-là que je considère qu’elle est finie. Le problème c’est qu’une fois l’œuvre réalisée, je constate qu’elle ne fait rire que moi».

Mais il faut dire que le parcours de ces figurines est passé par plusieurs périodes, notamment celle de la découverte du concept, le choix des matériaux et de la technique. Puis la période des pâtes de verre, la période porcelaine chinoise, ensuite la période argenterie et actuellement la période ferronnerie. Elle a ainsi créé des figurines en recyclant des matériaux, de véritables personnages, tristes ou gais, sereins ou colériques. Son intuition lui fait percevoir la face cachée des choses et des êtres, entrevoir l’autre en chacun. Elle dévoile cet autre et nous le donne à voir. Les deux visages de chaque figurine sont l’endroit et l’envers de chaque personnage, son double apparence, son ambivalence.

«On m’a souvent reproché de continuer à travailler à partir du verre, car les collectionneurs n’achètent que des œuvres qui durent, qui prennent de la valeur. En fait, c’est peut-être un tort, mais j’aime le verre, et je ne travaille pas pour les collectionneurs, mais pour me faire plaisir avant tout». Sa philosophie est que ces figurines sont aussi fragiles que nous autres humains, qu’elles peuvent se casser, comme nous pouvons nous fracasser et qu’on n’emporte rien dans sa tombe. «Ces figurines sont aussi un rappel à l’ordre, celui qu’il faut pour en prendre soin, pour les préserver, de la même manière qu’il faut prendre soin de soi pour se préserver», précise Seloua qui, depuis qu’elle a commencé à exposer ses figurines dans divers espaces culturels au Maroc et à l’étranger, n’arrête pas de subjuguer les plus fins connaisseurs en matière d’art. 

Lisez nos e-Papers