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Les femmes, épine dorsale de l’activité agricole

Si elles constituent plus de la moitié de la société marocaine, les femmes rurales forment aussi la majorité de la population rurale. Elles ont toujours représenté l’épine dorsale de l’activité agricole, même si leur travail a rarement été mis en valeur. Aujourd’hui, les choses sont en train de changer et la mise en avant de leur valeur économique dans le secteur de l’agriculture est l’une des priorités du Plan Maroc vert et de la stratégie du département de l’Agriculture.

Les femmes, épine dorsale de l’activité agricole
Ph. Shutterstock

La place de la femme dans le milieu agricole n’est pas à démontrer. La gent féminine a toujours occupé une place centrale dans la société rurale et a participé laborieusement aux tâches, notamment agricoles. En général, elles s’occupent du désherbage, de la récolte et de la traite. Elles participent également aux semis, à la plantation et à la fertilisation des sols. Cependant, malgré une implication sans faille, le travail des femmes a souvent été considéré comme secondaire sans qu’elles aient la reconnaissance qu’il faut. Pire encore, ces femmes travaillent souvent sans être rémunérées et ne sont même pas comptabilisées comme étant 
actives.

Conscient de cette réalité, le gouvernement a entamé il y a quelques années la mise en œuvre de programmes de développement au profit de la femme rurale. Des programmes mis en place suite aux Hautes Orientations Royales et ayant pour but de réduire les inégalités entre hommes et femmes dans le milieu rural. Cet objectif est l’une des priorités pour le département de l’agriculture, surtout quand on sait que le nombre de femmes dans la société est estimé à 17,67 millions, soit un peu plus de la moitié de la population du Maroc (50,1%), selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Dans le milieu rural, les statistiques officielles révèlent que les femmes représentent plus de 50% de la population et qu’elles constituent 40% de la main-d’œuvre permanente et occasionnelle du secteur agricole. Les statistiques indiquent aussi que près de 7% des exploitations agricoles marocaines sont gérées par des femmes.
Le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts déploie d’importants efforts afin de réduire les inégalités, notamment à travers l’élaboration d’actions dans le cadre du Pilier II du Plan Maroc vert. Celui-ci a pour vocation de soutenir l’agriculture solidaire et d’intégrer les femmes dans le milieu agricole à travers divers projets dédiés aux organisations féminines agricoles.
À la suite de ces efforts, le nombre de coopératives féminines a augmenté. Le secrétariat d’État chargé de l’Artisanat et de l’économie sociale fait état de plus de 20.000 coopératives au niveau national, dont plus de 2.600 sont 100% féminines, ce qui représente 14% de l’effectif global des coopératives. Le secrétariat d’État indique aussi que 1.190 de ces structures sont spécialisées dans les activités de l’artisanat, alors que 878 coopératives œuvrent dans le secteur agricole. Il s’agit en général de coopératives de transformation du cactus, d’extraction et de commercialisation de l’huile d’argan ou encore des coopératives d’élevage ovin ou caprin.
Le ministère souligne par ailleurs que les femmes rurales contribuent dans 93% des activités agricoles et para-agricoles le long des chaînes de valeurs, de production et de valorisation. Dans le même cadre, les statistiques indiquent que les coopératives emploient plus de 146.368 femmes, ce qui représente 29% de l’effectif global des travailleurs dans ce secteur, estimé à 504.715 membres.
D’un autre côté, le HCP précise dans sa dernière enquête, «La Marocaine en chiffres : évolution des caractéristiques démographiques et socioprofessionnelles 2018», que les femmes actives en milieu rural sont au nombre de 1.371.000 en 2017. L’enquête fait savoir que c’est dans les régions de Casablanca-Settat (46,2%), Béni Mellal-Khénifra (34,9%) et Rabat-Salé-Kénitra (32,1%), qu’on enregistre le taux le plus élevé d’activité pour les femmes en milieu rural.
Par ailleurs, c’est le secteur de l’agriculture, forêt et pêche qui connaît le taux de féminisation le plus élevé. En effet, 35,4% des femmes travaillent dans ce secteur contre 22% dans l’industrie y compris l’artisanat. Le HCP relève également qu’en 2017, 47,8% des femmes en milieu rural exercent des professions d’ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche, alors que 16,7% d’entre elles exercent des professions d’exploitants agricoles, pêcheurs, forestiers, chasseurs… contre 16,9% qui occupent des professions mal désignées. 

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