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Le film autrichien «La terre sous mes pieds» s’adjuge le grand Prix

La 13e édition du Festival International du film de femmes de Salé (FIFFS) s’est clôturée samedi. La ville, qui s’est transformée pendant 6 jours en un espace culturel à ciel ouvert, a dit au revoir aux stars internationales et exceptionnelles qui ont animé le festival.

Le film autrichien «La terre sous mes pieds» s’adjuge le grand Prix
L’ambassadeur d’Autriche au Maroc, Klaus Kögeler, et la présidente du jury de la compétition officielle fiction, Marion Hänsel. Ph. Saouri
Après presque une semaine de rencontres et de séances cinématographiques, le jury du festival a décerné le Grand Prix de cette 13e édition au film «La terre sous mes pieds», de la réalisatrice autrichienne Marie Kreutzer. «C’est un film brillant, bouleversant, qui nous a fait partager le parcours d’une femme dans le monde effroyable de l’entreprise d’aujourd’hui», a souligné la présidente du jury de la compétition officielle fiction, la réalisatrice et productrice belge Marion Hänsel.

Le film distingué raconte l’histoire de Lola, pas encore âgée de 30 ans, qui contrôle sa vie personnelle avec la même efficacité impitoyable qu’elle utilise pour optimiser les profits dans son travail de consultante d’affaires de haut niveau. Personne ne connaît les antécédents de maladie mentale de sa sœur aînée Conny ou de sa famille. Mais lorsqu’un événement tragique force Conny à revenir dans la vie de Lola et que ses secrets commencent à s’éclaircir, la prise de Lola sur la réalité s’efface. Ce long métrage autrichien a aussi remporté le Prix du meilleur scénario et le Prix spécial du jury. Le trophée «Her film», décerné par l’Unesco, a été attribué au film macédonien «Dieu existe, son nom est Petrunya» de Teona Strugar Mitevska, ex aequo avec le long métrage grec «Her job» de Nikos Labôt. Selon Marion Hänsel, le film macédonien a été choisi parce qu’il a su aborder la discrimination des femmes dans les religions avec audace et humour. Ce film a également remporté le trophée du meilleur rôle féminin pour l’interprétation de l’actrice Zorica Nushev.

Pour sa part, «Her job» a été choisi parce qu’il décrit avec justesse le parcours tenace d’une femme dans le contexte de la crise économique. Ce film relate l’histoire de Panayiota, une femme au foyer analphabète de 37 ans, qui mène une vie tranquille avec son mari et leurs enfants dans un quartier modeste d’Athènes, en Grèce. Pour faire face à la récession qui touche sa famille depuis un certain temps, Panayiota trouve un emploi pour la première fois de sa vie comme femme de ménage dans un centre commercial. Malgré l’impitoyabilité de son environnement de travail, Panayiota se libère de la monotonie domestique et gagne progressivement le respect qu’elle n’a jamais eu de sa famille. Lorsqu’une série de mises à pied commencera, elle devra de nouveau faire face à ses impasses personnelles. Mais Panayiota ne peut plus être la même.

Le jury du 13e FIFFS a attribué le prix du meilleur rôle masculin à Isa Yasan, Kalbinur Rahmati, Alinaz Rahmati, Moosa Yasan pour leur rôle dans le film chinois «A first farewell» de la réalisatrice Lina Wan. Le jury a, par ailleurs, fait une mention spéciale au long métrage Ceniza Negra de Sofía Quirós Ubeda (Costa Rica).

Dans la catégorie du film documentaire, c’est le film «In Search» de la réalisatrice kenyenne Beryl Magoko qui s’est adjugé le grand Prix. Selon la présidente du jury de la compétition «Documentaires», la réalisatrice et productrice Leïla Kilani, ce film a été choisi pour la portée universelle de son sujet, pour son dispositif d’une liberté et d’une audace absolues, pour son plaidoyer pour la réappropriation du corps et pour ses portraits de femmes au-delà de la douleur.

Dans ce documentaire, Beryl parle de ses expériences de mutilations génitales féminines et de la nécessité de subir une chirurgie reconstructive sur ses organes génitaux. Le jury du documentaire a fait une mention spéciale au film maroco-canadien «Exalco» de Hind Benchekroun et Sami Mermer. S’agissant du Prix jeune public, le FIFFS 2019 a distingué les courts métrages «Tharbat’n Wadoo» de Latefa Ahrrare et «Les 400 Pages» de Ghizlane Assif ainsi que le long métrage «Kilikis, la cité des hiboux» de Azlarabe Alaoui.

Rappelons que 12 fictions et 5 documentaires ont participé à cette édition du FIFFS organisée du 16 au 21 septembre, sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI. Ce festival est organisé à l’initiative de l’Association Bouregreg. L’événement vise, selon son directeur, Abdellatif Assadi, à approfondir le débat au sujet de la femme aux niveaux national et international et à promouvoir l’égalité des genres dans le cinéma. 

 

Hommages

La 13e édition du FIFFS a rendu hommage à plusieurs noms féminins du cinéma. Durant la cérémonie de clôture, un trophée a été remis à l’actrice marocaine Majdouline Idrissi en reconnaissance de ses efforts et son engagement dans le cinéma national. Née à Rabat, Majdouline s’est fait un nom au cinéma et la télévision en travaillant dans plusieurs films de réalisateurs marocains et étrangers très connus. Elle a remporté plusieurs Prix nationaux et internationaux, notamment pour son rôle exceptionnel dans le film «Divines» de Houda Benyamina, qui a participé au Festival de Cannes en France en 2016, à la Semaine des réalisateurs et a remporté la Caméra d’or. Majdouline El Idrissi a exprimé sa joie de recevoir ce trophée et sa «rage» pour les situations difficiles qu’ont vécues ou vivent encore les femmes.

Un hommage a aussi été rendu à la productrice tunisienne Dora Bouchoucha qui s’est dite «très honorée par cette consécration de son parcours professionnel qu’elle fait avec amour et passion». Dora est productrice de films depuis 1994. Elle a produit et coproduit plusieurs documentaires, courts et longs métrages primés, dont «Satin rouge», «Les Secrets» et «Corps étranger» de Raja Amari, «Hedi, un vent de liberté» et «Mon cher enfant» de Mohamed Ben Attia. Dora Bouchoucha a fondé l’Atelier des projets des Festivals de Carthage en 1992 et Takmil en 2014. Elle a également fondé les ateliers «Sud Écriture» en 1997, qu’elle dirige depuis. Dora Bouchoucha participe activement à la formation et à la promotion du cinéma du Sud. Elle participe à plusieurs festivals et événements tunisiens et internationaux.

 

En marge du festival, séminaire régional à Salé sur l’égalité des genres dans l’industrie audiovisuelle et du film

L’égalité des genres dans l’industrie audiovisuelle et du film dans la région Maghreb-Machreq a dominé les travaux d’un séminaire régional organisé, samedi à Salé, par l’Unesco en marge du Festival international du film de femmes. Ce séminaire, qui a vu la présence de personnalités éminentes en la matière, visait à faire l’état des lieux de l’égalité des genres dans l’industrie du film aussi bien au Maroc que dans la région MENA, ainsi qu’à identifier les causes de l’inégalité persistante dans le secteur, que ce soit au niveau du développement de l’industrie ou au niveau des images stéréotypées. L’ambition est également de formuler des recommandations plaidant en faveur de l’égalité homme-femme dans le secteur et d’adopter un appel «En route vers la première édition des Assises de l’égalité au sein de l’industrie audiovisuelle et du film dans la région Maghreb-Machreq, Maroc 2020». Dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du département de la communication, Mustapha Taimi, le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laâraj, a souligné que le texte constitutionnel réaffirme l’adhésion du Maroc aux principes et valeurs des droits humains, tels qu’ils sont universellement reconnus, le bannissement de toute forme de discrimination et le renforcement de l’égalité homme-femme par l’affirmation du principe de la parité. Il a indiqué que cette Constitution, qui a consacré le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes dans l’exercice de tous les droits fondamentaux, a imposé de nouveaux défis en matière d’égalité homme-femme, relevant qu’elle a jeté les fondements d’un projet de société égalitaire et moderniste où les femmes et les hommes jouissent des mêmes droits et des mêmes opportunités. M. Laâraj a également mis l’accent sur l’importance des médias qui jouent un rôle prépondérant dans le façonnement des idées et des imaginaires. «Ils jouent un grand rôle dans la formation de l’opinion publique, la promotion de la cohésion sociale. Ils ont, donc, le pouvoir de forger une opinion publique sur la question de l’égalité des genres», a-t-il ajouté. La directrice du Bureau de l’Unesco à Rabat et représentante de l’Unesco pour le Maroc, Golda El Khoury, a indiqué dans une déclaration à la MAP qu’elle est très fière des partenariats qui ont pu être établis pour promouvoir cette idée, que ce soit avec la société civile, les gouvernements ou les médias qui ont un rôle crucial dans cette question. «Aujourd’hui, nous attendons beaucoup de nos partenaires, nous sommes en train de créer une plateforme de tous les partenaires pour débattre ensemble des défis, des opportunités et des ambiguïtés rencontrées pour trouver des réponses locales à toutes ces questions», a-t-elle dit, soulignant que l’Unesco est engagée pour les années à venir afin d’aider tous les acteurs pour que cette plateforme soit capable et durable pour traiter cette question. 

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