Menu
Search
Mardi 19 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Sports

Une finale inédite entre le rouleau compresseur algérien et le Sénégal d’Aliou Cissé

Largement dominateurs face aux Aigles de Carthage dimanche, les Lions de la Téranga ont composté leur billet pour la finale de la Coupe d’Afrique des nations 2019 au stade du 30 juin, grâce à un but marqué en prolongations. Absents de la finale depuis 17 ans, les Sénégalais affronteront une autre sélection qui n’a plus figuré dans ce tour depuis des lustres (29 ans) : l’Algérie de Belmadi, qui est venue à bout du Nigeria (2-1) dimanche au stade international du Caire et qui sera en quête d’un deuxième sacre après celui de 1990.

Une finale inédite entre le rouleau compresseur  algérien et le Sénégal d’Aliou Cissé

Les deux rencontres comptant pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations 2019, disputées dimanche dans deux stades au Caire, ont offert deux spectacles footballistiques de natures complètement opposées. L’affiche Tunisie-Sénégal a pris des allures d’opposition purement tactique, où le Sénégal a pressé de toutes ses forces face à des Aigles qui ont encore opté pour le regroupement défensif aux abords de leur surface de réparation. Le match Algérie-Nigeria, annoncé comme une finale avant l’heure, aura quant à lui répondu aux attentes en offrant des duels palpitants et un jeu plus ouvert et plus plaisant, en présence d’extraordinaires individualités comme Riyad Mehrez, Soufiane Feghouli, Alex Iwobi ou encore Ahmed Musa.
Sur la pelouse du stade du 30 juin donc, et au terme d’une rencontre tendue de bout en bout sur 120 minutes, le Sénégal d’Aliou Cissé a difficilement poinçonné son ticket pour la finale de la CAN 2019, éliminant la Tunisie. La première période a été tout à l’honneur du Sénégal, qui a complètement assiégé les Aigles de Giresse. Toutefois, aucune des deux formations n’a pu cadrer le moindre tir, même pas le Sénégal qui a profité de situations favorables en pleine surface de réparation. L’on pensait que ce scénario allait être reconduit en seconde période, mais le Français Alain Giresse avait d’autres plans en tête.
En effet, à l’instar de sa performance face au Bénin, la Tunisie est remontée avec un tout autre visage après la mi-temps : celui d’une équipe conquérante, occupant la moitié du terrain de l’adversaire et poussant la défense adverse à commettre de nombreuses erreurs de par son pressing avancé. Cette situation a duré pendant 20 minutes, mais Ferjani Sassi et compagnie n’ont pu en profiter, plombés par le manque d’efficacité de Taha Khenissi. À la 74e minute, Khalidou Coulibaly contrait un tir tunisien de la main et offrait un penalty à la Tunisie, mais Sassi ratait lamentablement la sentence. Cinq minutes plus tard, le Sénégal décrochait également sa chance du point du penalty, mais Henri Saivet était tout aussi maladroit que le milieu du Zamalek.

Le VAR et Tessema privent la Tunisie de l’égalisation
Les nerfs restaient ainsi tendus jusqu’au coup de sifflet final et même lors des prolongations. Le Sénégal a encore démarré en puissance après la 90e minute, mais sans véritablement inquiéter Moez Hassan. Ce dernier finissait par craquer lors de la dixième minute de la prolongation, sur un coup franc qu’il a dévié sur sa défense. Le ballon a rebondi vers les filets et les Lions de la Téranga pouvaient fêter un but longtemps attendu. Alain Giresse poussait ensuite plus fort pour faire sauter le verrou défensif sénégalais, sans succès. 
À 5 minutes de l’écoulement de la deuxième prolongation, le VAR a privé la Tunisie d’un deuxième penalty (90 min+25). L’arbitre éthiopien Bamlak Tessema a estimé que la main de Ghana Gueye était collée au corps et qu’il n’y avait donc pas faute. Les Lions de la Téranga verront donc la finale pour la première fois depuis 2002 et cibleront un premier titre continental, tandis que la Tunisie quittait la compétition des demies avec une seule victoire à son actif.

Les Fennecs encore en démonstration de force
Au stade international du Caire, où plusieurs milliers de supporters algériens s’étaient agglutinés pour soutenir leurs «Soldats», l’Algérie a réussi à écarter le Nigeria, prenant ainsi sa revanche face à l’équipe qui l’avait privée de figurer parmi les participants au Mondial 2018 en Russie. À l’instar de toutes les rencontres qu’ils ont disputées en Égypte depuis le lancement de la CAN 2019, les Fennecs ont démarré à 100 à l’heure, donnant du fil à retordre à la défense et au gardien du Nigeria. Baghdad Bounedjah aurait pu porter le score à 2-0 dès la 20e minute, s’il n’avait pas raté deux face-à-face avec le portier adverse. Il a donc fallu attendre la 40e minute et une belle incursion de l’attaquant de Manchester City, Riyad Mahrez, pour voir le compteur débloqué. Après avoir effacé un défenseur en entrée de surface, la star de la Premier League a tenté de servir ses coéquipiers, mais son ballon a finalement atterri sur le torse du défenseur Willian Ekong qui a marqué contre son camp. Le ton était annoncé et les Algériens confirmaient enfin leur supériorité au niveau des statistiques.
En seconde période, le Nigeria partait logiquement en quête du but égalisateur, multipliant les assauts sur la cage de Rais M’Bolhi. La défense algérienne se montrait alors intraitable, mais finissait par craquer à la 71e minute. Sur un centre vers le capitaine Ahmed Musa, ce dernier esquivait et laisser le ballon filer vers la main de Aissa Mendi. Le défenseur du Real Betis était dans le carré et provoquait ainsi un penalty, tiré avec adresse par le buteur du Nigeria Odion Ighalo (73e). Ce but a littéralement mis le feu dans l’équipe de Jamal Belmadi, qui a libéré tout son potentiel offensif pour damer le pion et éviter de jouer les prolongations.
Après avoir vu son tir s’écraser sur la transversale à la 85e minute, le milieu de terrain d’Empoli Ismael Bennasser provoquait un coup-franc à 50 centimètres du carré lors des arrêts de jeu. La star de l’équipe, Riyad Mahrez, assumait la responsabilité et réussissait une frappe magistralement enroulée vers le poteau droit, propulsant ainsi l’Algérie vers sa première finale depuis le titre gagné en 1990 à domicile. Les festivités pouvaient commencer pour les milliers de fans algériens qui ont inondé les boulevards du Caire et ont passé une nuit blanche à célébrer l’exploit de Feghouli et compagnie.

L’entraîneur africain est déjà le grand gagnant de la CAN 2019
Ce sera donc Riyad Mahrez contre Sadio Mané en finale, des Fennecs qui ont toujours allié le résultat à la manière lors de cette CAN, face à des Lions de la Téranga qui ont éprouvé de grosses difficultés en quarts et en demies, mais qui ont quand même bravé tous les obstacles. Les deux équipes avaient croisé le fer lors de la phase de poules (2e match du groupe C) et le match s’était soldé par une victoire de l’Algérie sur un but de Youssef Belaili. Vendredi prochain, le cadre sera tout autre et les facteurs de motivation seront décuplés.
Lors d’un entretien exclusif accordé au «Matin» la semaine dernière, Claude Le Roy, doyen des entraîneurs français en Afrique, avait prévu un deuxième choc entre le Sénégal et l’Algérie en finale et avait également évoqué une revanche du Sénégal. L’on attendra de voir si ses pronostics seront vérifiés vendredi. En attendant, cette finale plaide irrévocablement en faveur du technicien africain et local, proposant un duel entre Jamal Belmadi et Aliou Cissé qui étaient, respectivement, capitaines de l’Algérie et du Sénégal en 2004. Une belle leçon de continuité et de confiance justifiée. À bon entendeur !  

DNES au Caire, Youssef Moutmaïne

Lisez nos e-Papers