Les financements sont là, venez les chercher !

«Le Maroc a besoin de TPME pour grandir et les entreprises ont besoin de leur pays pour évoluer également», a déclaré Mohamed Mounjid. Le fondateur de Libre Entreprise s’exprimait à l’occasion du premier rendez-vous des TPME organisé, jeudi dernier à Casablanca à son initiative. Les très petite, petite et moyenne entreprises souffrent quotidiennement pour se développer. «8.000 meurent chaque jour», a déclaré Mouna Lebnioury. La DG de Bank Al Yousr précise que ces dernières ne disposent généralement pas de formation managériale adaptée. «Il faut former les porteurs d’idées innovantes qui sont prêts à prendre le risque de l’entrepreneuriat. Les gens sont le plus souvent formés au salariat et non pour des postes de management». Même son de cloche auprès de l’analyste du marché marocain au bureau économique et commercial de l’Ambassade d’Espagne au Maroc, Alberto Ordobás Gavín, qui souligne l’importance de la formation. Selon lui, «certains dirigeants ne sont pas formés, notamment dans le cas des entreprises familiales», ce qui représente un frein à leur développement. 
Quid du financement ? Pour les participants à l’événement, le problème n’est pas l’accès au financement, mais l’information. «L’entreprise doit chercher l’accompagnement, nous disposons d’ailleurs de plusieurs produits dédiés et de lignes de financement étrangères, comme celles proposées par la BERD par exemple», a indiqué, pour sa part, le secrétaire général de la Caisse centrale de garantie (CCG), Taoufiq Lahrach. Un constat que partage le président du directoire de Bank Assafa, Youssef Baghdadi, précisant qu’il existerait un déficit de communication, notamment de la part des banques. «Les agences doivent accompagner les entreprises. Les conseillers connaissent les dispositifs mis en place en faveur de l’entreprise. Ils doivent donc être volontaristes en faveur de cette catégorie». Si l’accès au financement n’est pas un problème, il existe toutefois un «missing market», celui des entreprises trop petites pour la banque, mais trop grandes pour la micro-finance. Ces dernières n’arrivent pas à trouver un accompagnement adéquat. «Le Maroc de 2020 a besoin d’un Plan Marshall pour les TPME», précise Mounjid. Un meilleur accès au financement, plus de communication et une formation adéquate sont donc les principaux défis des TPME.