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Francis Delpérée : «Nous posons aujourd’hui un geste politique, dans le bon sens du terme»

Pour le professeur Francis Delpérée, le président de l’association «Les amis du Maroc», lancée lundi soir à Bruxelles, ce cercle de réflexion se place «au service d’une idée, celle d’une compréhension plus grande des réalités belges et des réalités marocaines, de part et d’autre de la Méditerranée».

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L’association belge «Les amis du Maroc» a été lancée officiellement, lundi soir à Bruxelles, en présence des promoteurs de cette initiative qui se veut «un cercle de réflexion» au service l’amitié belgo-marocaine. L’initiative, qui fédère 150 personnalités belges et belgo-marocaines du monde de la politique, de la culture, des affaires et des médias, a été présentée lors d’un dîner de gala au prestigieux Cercle de Lorraine, en présence de l’ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand Duché de Luxembourg, Mohamed Ameur, et de grandes figures du paysage politique, économique et culturel belge, dont des ministres, des parlementaires, des magistrats, des hommes d’affaires, des académiciens, des intellectuels et des journalistes.

«Ceux qui sont réunis ici ce soir présentent un point commun. Ce sont des hommes et des femmes de bonne volonté. Ils souhaitent mettre leurs connaissances, leurs expériences, parfois même leur expertise, au service d’une collaboration effective et intelligente entre la Belgique et le Maroc», a affirmé le président de l’association, le professeur Francis Delpérée, à l’adresse de cette «Belgique en miniature» à qui il présentait les objectifs et ambitions de son association.

Pour cet éminent professeur de l’Université catholique de Louvain et ancien enseignant au Collège Royal de Rabat, l’association «Les Amis du Maroc» se place «au service d’une idée, celle d’une compréhension plus grande des réalités belges et des réalités marocaines, de part et d’autre de la Méditerranée». «Sa richesse, ce sera son indépendance. Son mérite, ce sera la lucidité, l’intelligence et la clairvoyance de ses positions», a-t-il expliqué au nom des fondateurs, des promoteurs et des administrateurs réunis autour de cette initiative pour créer ce «cercle de réflexion – un think tank, comme on dit aujourd’hui».

Bien que ceux-ci aient des expériences différentes – dans le monde politique, académique, économique, social ou culturel –, le président de l’association a assuré qu’ils partagent tous «une même préoccupation». «Pour nous-mêmes, d’abord. Nous voulons nous faire une idée aussi claire et précise que possible des réalités belges et marocaines. Pour d’autres aussi. Nous voulons partager nos connaissances avec la société dans laquelle nous vivons. Nous voulons nous montrer constructifs au départ de cette connaissance partagée», a-t-il expliqué. Et d’ajouter que ce cercle de réflexion peut aussi être «un cercle d’action», dans le sens de soutenir des initiatives, fédérer des activités, leur donner le label «Amis du Maroc». «Nous sommes Belges, pour la plupart. Ou Belgo-Marocains. Notre regard est un regard ami. Un regard que nous souhaitons aussi le plus éclairé que possible. Aussi lucide que possible. Aussi clairvoyant que possible. Aussi constructif que possible. Pour nos deux sociétés», a-t-il soutenu.

Pour cet ancien député et sénateur, le Maroc retient l’attention des membres du cercle «à trois points de vue». Il cite d’abord la dimension du «Maroc politique» qui «ne peut nous laisser indifférents». «Tant il apparaît comme un havre de paix dans le Maghreb et, plus généralement, en Afrique. Tant il apparaît comme une tête de pont naturelle vers les États d’Europe, de l’autre côté de la Méditerranée. C’est aussi la raison pour laquelle nous ne sommes pas indifférents, loin de là, à la recherche de solutions d’autonomie pour le Sahara, dans le sillage des résolutions des Nations unies et dans le respect de l’intégrité du Royaume», a-t-il expliqué. En tant que constitutionnaliste, il a relevé que «la révision de la Constitution de 2011 a introduit des modifications importantes dans le système existant».

Le deuxième volet concerne, selon lui, «le Maroc économique». À ce niveau, il a souligné que les chiffres des dernières années réconforteront sans doute ceux qui ont les yeux fixés sur l’évolution du PIB et sur la croissance du commerce extérieur, notamment vis-à-vis de l’Europe et, spécialement, de la Belgique. Avec la question importante de savoir comment répartir au mieux les produits de la richesse à l’intérieur de la société. Le troisième aspect a trait au «Maroc culturel». «Les collègues belges qui enseignent dans les grandes universités du Royaume du Maroc peuvent témoigner des efforts qui sont accomplis en matière éducative. Les artistes qui œuvrent ici et là-bas au service de cultures millénaires sont là pour nous inciter à mieux nous connaître et à tirer profit de cette double expérience», a-t-il notamment souligné. Et de conclure : «Nous posons aujourd’hui un geste politique, dans le bon sens du terme. Nous sommes décidés à œuvrer pour la compréhension entre les peuples, entre les Royaumes, entre les États. Nous sommes convaincus que cette compréhension peut servir la cause de la paix, de la modernité et de la solidarité. Ici, là-bas et maintenant». 


Une grande impulsion à l’amitié belgo-marocaine :

 «Nous posons aujourd’hui un geste politique, dans le L’ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand Duché de Luxembourg, Mohamed Ameur, a salué cette «belle initiative», «portée par des femmes et des hommes qui ont l’ambition de contribuer au renforcement des liens entre deux monarchies, deux pays, deux peuples liés par une amitié qui remonte loin dans l’histoire, qui partagent des intérêts stratégiques et sont confrontés à des défis communs» que «seul un engagement fort et une solidarité sans faille peuvent relever». L’ambassadeur, qui évoque un moment important dans l’histoire des relations entre Belges et Marocains, s’est dit convaincu que l’association «les Amis du Maroc» va donner «une grande impulsion à l’amitié belgo-marocaine». Son lancement, a-t-il indiqué, répond à un triple besoin, citant d’abord celui d’«une meilleure connaissance mutuelle entre Belges et Marocains, exigée par le contexte dans lequel nous vivons» et «pour la promotion du débat et du dialogue autour des questions d’intérêt commun, qui préoccupent les citoyens de nos deux pays, sans préjugés ni tabous». 

Ensuite, il y a, selon lui, le besoin d’«accompagner la dynamique de partenariat entre les deux pays par des initiatives portées par des acteurs de la société civile, qui concourent à amplifier les liens et favoriser le développement des échanges sur les plans politique, économique, social et culturel».

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