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Quels gains pour les pays partenaires ?

L’initiative des «nouvelles routes de la soie», dont le Maroc est partenaire, pourrait augmenter le PIB réel de la région MENA de 1,3%, avec une hausse de 3,4% pour les investissements directs étrangers et de 1,5% pour les exportations. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude de la Banque mondiale consacrée aux risques et opportunités associés à cette initiative chinoise à laquelle le Maroc a adhéré fin 2017.

L’initiative des «nouvelles routes de la soie», dont le Maroc est partenaire, est porteuse d’opportunités et de risques majeurs. Sa réussite dépendra de la mise en place de réformes profondes dans tous les pays concernés, afin de renforcer la transparence, développer le commerce, améliorer la soutenabilité de la dette et atténuer les risques environnementaux, sociaux et de corruption. Telle est le principal constat d’une nouvelle étude du Groupe de la Banque mondiale consacrée aux corridors de transport que cherche à développer la Chine dans le cadre de cette initiative qu’elle a lancée en 2013. Ce projet baptisé Belt and Road (La Ceinture et la Route) Initiative a pour objectif de relancer l’ancienne Route de la Soie, terrestre et maritime, à travers la création d’un réseau commercial et d’infrastructures reliant l’Asie à l’Europe et l’Afrique.  En supposant que l’initiative soit intégralement réalisée, l’étude estime que les échanges commerciaux augmenteraient de 6,2% à l’échelle mondiale, et de 9,7% pour les économies traversées par les corridors de transport. 
Pour la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA), les exportations s’amélioreraient de 1,5%, contre 3,7% pour l’Asie de l’Est-Pacifique, 3,6% pour l’Asie du Sud, 1,8% pour l’Asie centrale, 1,3% pour l’Afrique subsaharienne et 0,9% pour l’Europe.  L’étude estime, en outre, que le revenu réel mondial pourrait croître jusqu’à 2,9%. Les économies traversées par les corridors de transport profiteront de 70% de ce gain. Par région, l’Afrique subsaharienne serait le premier bénéficiaire avec un gain de 2% pour le PIB, devant l’Asie du Sud (+1,7%) l’Europe (+1,4%) et la région MENA (1,3% de gain pour le PIB). Par ailleurs, les projets de transport entrepris dans le cadre des nouvelles routes de la soie pourraient faire grimper les investissements directs étrangers de 7,6% à l’échelle mondiale. 
Selon les régions, le réseau de transport proposé pourrait augmenter de 7,5% les flux d’IDE vers l’Afrique subsaharienne et de 3,4% au MENA, contre 6,3% pour l’Asie de l’Est-Pacifique, 3,7% en Europe, 7,3% en Asie centrale et 5,2% en Asie du Sud. L’analyse de l’Institution de Bretton Woods stipule également que le projet pourrait faire reculer la pauvreté modérée (soit un seuil de 3,20 dollars par jour) au profit de 32 millions de personnes, principalement dans les 70 pays situés le long des axes terrestres et maritimes reliant l’Asie, l’Europe et l’Afrique. 

Cependant, l’initiative des nouvelles routes de la soie comporterait des risques propres à tout grand projet d’infrastructure. Ces risques pourraient être aggravés par un degré de transparence et d’ouverture limité au niveau de l’initiative elle-même, ainsi que par la situation critique de plusieurs pays participants sur le plan de la gouvernance et des fondamentaux économiques, estime l’institution. À titre indicatif, sur les 43 pays à revenu faible ou intermédiaire concernés par l’initiative, douze risquent d’être confrontés à moyen terme à une détérioration de la viabilité de leur dette. Pour ce qui est de la gouvernance, les risques portent notamment sur la transparence dans la passation des marchés publics. L’étude recommande de se rapprocher aux bonnes pratiques mondiales, afin de garantir que les projets soient attribués aux entreprises les mieux placées pour les mettre en œuvre. S’agissant des risques environnementaux, les prévisions tablent sur une hausse des émissions de carbone de 0,3% à l’échelle mondiale, pouvant aller jusqu’à 7% dans les pays actuellement peu émetteurs de CO2. 

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