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«La gestion des ressources en eau est non seulement un enjeu mais elle doit être présentée comme une priorité»`

«La gestion des ressources en eau est non seulement un enjeu mais elle doit être  présentée comme une priorité»`

Le Matin : Beaucoup de chemin a été parcouru par le SITeau. Quel bilan faites-vous des dernières éditions ?
Houria Tazi Sadeq :
Nous fêtons les 10 ans du SITeau : 2009-2019. Le SITeau est connu chez les acteurs de l’eau et du développement durable comme un concept qui vise à faire rencontrer le temps d’une édition les acteurs du public, du privé, du monde académique, de la coopération et associatif ensemble. De plus, le SITeau a toujours réservé un temps aux jeunes pour leur expliquer que l’eau offre des opportunités d’emploi, de création de PME quelle que soit leur formation. Aujourd’hui, cela semble évident, mais il y a 10 ans, c’était nouveau. Si cette démarche était nouvelle il y a dix ans, aujourd’hui on comprend que cette question ne peut être abordée qu’en mettant autour de la table l’ensemble des acteurs.

Quelle est la particularité de cette sixième édition ? 
Le SITeau se caractérise par sa permanence, le fait de proposer de nouvelles modalités, ce qu’il offre comme informations et la possibilité d’échanges. Cette édition se caractérise par le choix du thème : Eau, changement climatique et nouveau modèle de développement. À travers cette édition, le SITeau contribue à l’effort national en faisant des propositions. Cette édition se caractérise également par l’organisation du Hackhatton «Digital 4 Water». Nous avons fait un grand effort pour rassembler des jeunes de plusieurs régions du Maroc qui vont se réunir non-stop pendant 36 h afin de proposer des «innovations». La nouveauté est que ces jeunes seront accompagnés s’ils le désirent pour créer leur start-up et mettre en œuvre leurs applications. C’est une manière de les attirer à s’intéresser à ce défi du siècle.

Comment la simple gestion des ressources en eau peut-elle représenter un enjeu important du nouveau modèle de développement du Maroc ?
La gestion des ressources en eau est non seulement un enjeu, mais elle doit être présentée comme une priorité. Pour preuve, je vous rappelle les importantes paroles de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion du Discours du Trône de 2018 : «Notre souci constant d’améliorer la situation sociale générale et de relever les défis économiques n’a d’égal que Notre engagement actif à préserver et à valoriser les ressources stratégiques de notre pays. En la matière, au premier chef, l’eau joue un rôle clé dans la dynamique de développement et dans la préservation de la stabilité. Dieu dit dans le Saint Coran : “Nous avons fait de l’eau toute chose vivante”. À cet égard, le Plan national de l’eau doit apporter des remèdes aux problématiques de gestion des ressources en eau, au cours des trente prochaines années.
En ce qui les concerne, le gouvernement et les institutions compétentes sont appelés à prendre des mesures d’urgence et à mobiliser tous les moyens disponibles pour traiter les situations urgentes liées au faible approvisionnement des habitants en eau potable et à la fourniture des volumes d’eau destinés à l’abreuvement du cheptel, particulièrement pendant la saison d’été.»
Les consensus atteints par la communauté de l’eau peuvent offrir un référentiel au nouveau modèle de gouvernance au double niveau conceptuel et opérationnel : gouvernance, financements, participation, aspects sociaux, lutte contre la pauvreté…

Quel cadre institutionnel et réglementaire régit actuellement la gestion des ressources en eau au Maroc ?
Je vous invite à consulter mon ouvrage «du droit de l’eau au droit à l’eau, au Maroc et ailleurs», il m’a fallu 500 pages pour l’expliquer ! D’ailleurs, je vais utiliser mes vacances de cette année pour le mettre à jour et y inclure les dispositions de la nouvelle loi 36-15 sur l’eau.

Quelle évaluation faites-vous des réalisations du Maroc en matière 
de gestion de cette ressource ?

Le Maroc peut être fier de son expertise et des progrès réalisés en ce qui concerne la généralisation de l’accès à l’eau. D’ailleurs, les Marocains, à travers l’histoire ont toujours compris la valeur de l’eau. Enfin, l’accent est mis sur la protection qualitative de l’eau : assainissement, réutilisation des eaux usées, mais aussi sur les eaux non conventionnelles. Ce processus doit être accéléré. Nous devons tous être conscients de la nécessité de protéger, d’économiser et de valoriser cette ressource qui est une clé du développement et qui relève de l’intérêt général. Mais aussi, continuer l’effort de l’accès pour tous à l’eau et appeler à la responsabilité des usagers.

Quels sont les projets prioritaires sur lesquels vous travaillez actuellement dans le cadre de Coalma ? 
Je vous inviterai à la Conférence de presse que nous avons l’intention d’organiser à la rentrée. Chaque chose en son temps. Ce que je peux dire est que Coalma réussit le challenge de réunir autour de la table l’ensemble des acteurs de l’eau et je tiens à m’en féliciter. Nous avions besoin d’un tel espace de rencontre qui montre déjà sa valeur ajoutée et donne l’exemple à titre démonstratif du type de gouvernance dont nous avons besoin. J’en profite pour les remercier tous pour leur implication, leur engagement et leur appui à leur maison commune qui est une association à but non lucratif. 

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