L’objectif de la réunion, qui devait se tenir dimanche, était «de travailler aux décisions annoncées par le Président de la République hier (Ndlr samedi soir)», a indiqué Matignon. Emmanuel Macron, qui a participé à une cellule de crise dans la nuit de samedi à dimanche au ministère de l’Intérieur, a vigoureusement condamné les violences et les saccages. «Ce qui s’est passé sur les Champs-Élysées, ça ne s’appelle plus une manifestation. Ce sont des gens qui veulent détruire la République, tout avec elle. Et tous ceux qui étaient là se sont rendu complices de ça», a déclaré le Président français.
«Nous sommes attachés au droit constitutionnel mais nous avons aujourd’hui des gens qui, par tous les moyens, essayent de détourner cela pour abîmer la République, pour casser, pour détruire, au risque de tuer», a dénoncé le Chef de l’État, soulignant que l’objectif de la réunion de la cellule de crise est de «tirer toutes les conséquences et prendre des décisions claires, fermes, fortes et complémentaires pour que cela ne se reproduise plus».
L’acte 18 de la mobilisation nationale des «gilets jaunes», organisé samedi partout en France, a été marqué par un regain de violences à Paris où plusieurs individus ont été interpellés à la suite de nombreuses dégradations. Selon le ministère de l’Intérieur, cité par la chaîne d’informations BFMTV, il y aurait plus de 200 personnes placées en garde à vue suite à ces émeutes, dont 15 mineurs. Au cours de cette journée, quelque 80 boutiques et restaurants des Champs-Élysées ont été saccagés, pillés et même incendiés, comme l’emblématique Fouquet’s. Des dégâts d’une ampleur encore jamais atteinte depuis le début du mouvement, selon les médias du pays. Dans toute la France, la mobilisation des Gilets jaunes a rassemblé 32.000 personnes (dont 10.000 à Paris). À titre de comparaison, ils étaient 28.600 la semaine précédente.
L’acte 18 du mouvement des «Gilets jaunes» a coïncidé avec la fin du «grand débat», le 15 mars ; une initiative lancée depuis deux mois par le Président français pour répondre aux revendications des «Gilets jaunes», un mouvement spontané né sur les réseaux sociaux et dont les sympathisants se font un devoir de descendre chaque samedi depuis la mi-novembre pour protester contre la politique sociale et fiscale du gouvernement et réclamer un meilleur pouvoir d’achat.
Pour répondre ne serait-ce qu’en partie aux revendications exprimées par le mouvement, l’exécutif français avait annoncé des mesures sociales d’un coût évalué à 10 milliards d’euros et lancé un «Grand débat national» autour des principales questions sujettes à la contestation sociale. La première phase de cette consultation s’est terminée vendredi après deux mois d’échanges sur quatre thèmes relatifs à la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’État et des services publics, la transition écologique et la démocratie et la citoyenneté.