Menu
Search
Jeudi 25 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 25 Décembre 2025
Menu
Search

Le gouvernement met plus de 5 milliards de dollars sur la table

Le gouvernement chilien a mis lundi 5,5 milliards de dollars sur la table pour tenter de résoudre la crise sociale sans précédent qui agite le pays, où l’activité économique s’est effondrée en octobre, date à laquelle le mouvement de protestation a éclaté.

Le gouvernement met plus de 5 milliards  de dollars sur la table

Le ministre chilien des Finances, Ignacio Briones, a annoncé un plan de soutien à l’économie, avec au programme une augmentation des dépenses publiques en 2020 de quelque 3 milliards de dollars, une aide financière de 1,9 milliard de dollars aux PME et 525 millions de dollars de mesures diverses, comme la reconstruction du métro de la capitale Santiago, très endommagé depuis le début de la crise, le 18 octobre dernier. Le plan gouvernemental devrait permettre de créer 100.000 emplois supplémentaires, selon le ministre, et entraîner une augmentation de 9,8% des dépenses publiques en 2020 par rapport à 2019. Le déficit budgétaire, quant à lui, pourrait atteindre 4,4% du PIB. «Comme n’importe quel foyer chilien face à une situation difficile et imprévue, nous aurons recours à notre épargne et à notre capacité d’emprunt, en sachant que ces deux éléments ont des limites à ne pas dépasser», a expliqué M. Briones.

L’annonce gouvernementale est intervenue le jour même où la Banque centrale chilienne annonçait un fort repli de 3,4% de l’activité économique du pays, la pire performance depuis celle enregistrée en 2009 (-3,5%), au plus fort de la crise financière internationale. «La crise a provoqué une décélération très brusque de la croissance et le quatrième trimestre devrait être dans le rouge. Le taux de chômage devrait repartir à la hausse et les banques ont commencé à limiter les crédits», a déclaré à l’AFP l’économiste Francisco Castañeda. La crise sociale s’est déclenchée le 18 octobre, avec des manifestations d’étudiants contre une hausse du prix du ticket de métro, qui se sont ensuite muées en une révolte sociale d’ampleur, la plus grave depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). Les Chiliens n’ont pas cessé de protester contre les inégalités qui règnent dans un pays à l’économie prospère et où l’État est selon eux défaillant dans les domaines de l’éducation, de la santé et des retraites. Après 46 jours, le mouvement a fait 23 morts, dont cinq après l’intervention des forces de l’ordre, et plus de 2.000 blessés. Après une mobilisation historique le 25 novembre, qui avait réuni 1,2 million de personnes, des manifestations plus ou moins suivies se poursuivent pour réclamer plus de justice sociale. 

Lisez nos e-Papers