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Grande étude dans le pipe pour la reconversion des hammams aux ressources biomassiques

L’Agence marocaine de l’efficacité énergétique franchit une nouvelle étape dans le processus de promotion de l’utilisation des ressources biomassiques dans les hammams publics. Elle planche sur une grande étude pour la définition du potentiel de substitution du bois de feu par les déchets biomassiques, notamment ceux issus de l’agriculture et de l’agro-industrie.

Grande étude dans le pipe pour la reconversion des hammams aux ressources biomassiques
La mobilisation du potentiel en déchets et sous-produits organiques contribuera à réduire la pression sur la biomasse ligneuse et à la préservation des écosystèmes forestiers tout en assurant un approvisionnement durable en combustible des hammams avec des coûts «raisonnables».

Du concret dans le processus de réflexion autour de l’efficacité énergétique des hammams publics. L’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE) est sur un projet d’une grande étude pour la définition du potentiel de substitution du bois de feu par les déchets biomassiques dans les hammams publics. Concrètement, l’étude identifiera d’une manière détaillée le potentiel national des sous-produits et résidus organiques issus de l’agriculture et de l’agro-industrie et leur répartition régionale ainsi que le potentiel de leur valorisation énergétique. La consultation devra par ailleurs décliner les pistes d’amélioration techniques des bruleurs utilisant la biomasse comme source d’énergie pour le chauffage des hammams publics. La ressource biomassique à identifier concerne les grignons et les noyaux d’olives, les coquilles d’argan, les coques d’amande et de noix et d’autres sous-produits susceptibles d’être utilisés comme combustible dans les hammams publics. 
Si l’AMEE accélère le processus, c’est qu’il y a le feu. L’évolution rapide du nombre de hammams s’accompagne d’une croissance inquiétante de la demande en bois de feu. Ce qui impose, selon l’AMEE, la recherche d’autres alternatives. «Le Maroc compte près de 1.200 hammams et douches. Avec l’accroissement continu de ces établissements sanitaires, la demande en bois de feu ne cesse de monter accentuant ainsi le phénomène de la déforestation et la dégradation des écosystèmes au Maroc. Les déchets agricoles sous forme de sous-produits et résidus dont le Maroc recèle un grand potentiel, constituent des solutions alternatives au bois de feu et présentent des opportunités en or sur les plans énergétique et environnemental», explique l’institution dirigée par Saïd Mouline. Pour l’Agence, la mobilisation du potentiel en déchets et sous-produits organiques contribuera à réduire la pression sur la biomasse ligneuse et à la préservation des écosystèmes forestiers tout en assurant un approvisionnement durable en combustible des hammams avec des coûts «raisonnables». «Afin de réduire la pression liée à la consommation du bois-énergie, le développement et l’introduction des bruleurs à biomasse en tant que système de chauffage au niveau des hammams constituent l’une des principales solutions techniques d’économie d’énergie et de sauvegarde de la ressource», estime l’AMEE. L’amélioration du rendement des chaudières pourrait atteindre 40% à en croire l’institution. Celle-ci est, en effet, sur un projet de développement d’un prototype de chaudières à brûleur multicombustibles, et ce, en collaboration avec les propriétaires et les exploitants des hammams publics. D’après l’AMEE, la consommation totale en bois énergie pèse pour près de 11,3 millions de tonnes par an dont 6 millions de tonnes provenant de la forêt, soit 53% de la consommation nationale. Selon des données de l’Association Énergie, solidarité et environnement, les capacités de production de la forêt au Maroc sont aux alentours de 3,25 millions de tonnes par an, alors que les prélèvements réels sont évalués à 6,35 millions de tonnes. Ce qui fait apparaître un déficit annuel de 3,10 millions de tonnes. Selon cette ONG, les secteurs les plus consommateurs du bois sont l’artisanat et les hammams publics. Ces derniers consomment, selon l’association, 1,25 million de tonnes de bois par an, pour une valeur estimée à 800 millions de dirhams.  

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