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Guaido défie Maduro avec l'aide humanitaire internationale

L'opposant Juan Guaido, reconnu Président du Venezuela par une quarantaine de pays, tente d'organiser l'arrivée d'une aide humanitaire internationale, défiant le Chef de l'État Nicolas Maduro qui y voit le prélude d'une intervention militaire.

À Caracas, le Parlement, présidé par Juan Guaido et qui est la seule institution vénézuélienne contrôlée par l'opposition, a approuvé un plan stratégique pour la distribution de vivres et de médicaments depuis la Colombie et le Brésil. Un député d'opposition, Miguel Pizarro, chef de la commission parlementaire sur l'aide humanitaire, a déclaré que l'attention allait se concentrer sur la façon de faire franchir la frontière à cette aide internationale. La Croix-Rouge vénézuélienne s'est dite «prête à distribuer de l'aide humanitaire, mais une fois qu'elle sera entrée au Venezuela. Il y a entre 250.000 et 300.000 Vénézuéliens qui risquent de mourir», a affirmé M. Guaido. Le député Pizarro a prévenu que l'armée vénézuélienne franchirait une «ligne rouge» si elle empêchait l'entrée d'aide humanitaire au Venezuela. Le Canada a promis lundi une aide de 40 millions de dollars destinée au peuple vénézuélien, s'ajoutant aux 20 millions de dollars d'aide annoncés par Washington, qui par ailleurs n'écarte pas une intervention militaire. L'Union européenne a débloqué mardi une aide de 7,5 millions de dollars. Fort de la reconnaissance d'une vingtaine de pays de l'Union européenne (UE), outre celle des États-Unis, du Canada et d'une douzaine de capitales latino-américaines, M. Guaido va demander la protection des comptes bancaires et actifs vénézuéliens à l'étranger.
À partir du 28 avril, les États-Unis vont interdire aux autres pays et institutions étrangers d'utiliser le système financier américain pour acheter le pétrole vénézuélien. Les habitants du Venezuela, autrefois le pays le plus riche d'Amérique latine, sont confrontés à de graves pénuries de vivres et de médicaments, ainsi qu'à une inflation galopante. Depuis 2015, quelque 2,3 millions d'entre eux se sont exilés, sur une population totale de 31 millions d'habitants. Onze des quatorze pays du Groupe de Lima, qui réunit des pays d'Amérique latine et des Caraïbes et le Canada, ont appelé lundi à Ottawa à un changement de gouvernement «sans usage de la force» au Venezuela et ont exhorté l'armée à se ranger derrière Juan Guaido. Le Président Maduro a jugé l'intervention du Groupe de Lima «répugnante et risible». Sur le plan institutionnel, le Parlement a adopté mardi une loi fixant à douze mois la durée maximale d'un éventuel gouvernement de transition qui serait présidé par Juan Guaido. Cette période débuterait lorsque cesserait ce que cette assemblée contrôlée par l'opposition considère comme «l'usurpation» du pouvoir par Nicolas Maduro.

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